Chapitre 5 - Clarke

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Je n'aurais pas dû me retourner avant de partir.Mais j'avais, cependant, une folle envie de voir son visage d'ange encore une fois. Une fois de trop apparemment. Tant pis.

Cette soirée... C'est surtout pour lui faire plaisir, je n'aime vraiment pas ça. Je suis de loin à laisser des amis – est-elle mon amie ? - et à rester enfermé dans mon appartement à dessiner des paysages du monde. Ça peut toujours être sympa, si Lexa est là. Je ne connais personne à Polis, il n'y a qu'elle etLincoln qui m'ont offert un peu de leur sympathie. Alors... ça risque peut-être d'être un désastre.Quand je rentre finalement chez moi, je profite de ma solitude et d'une inspiration soudaine pour attraper une feuille et un fusain. Je dessine sans but, mais mon dessin prend soudain la forme d'un visage féminin.
Lexa.
Je soupire bruyamment et envoie valser mon fusain à travers la pièce.Si tu pouvais sortir de ma tête, Lexa, ça serait super.

Mon lit m'appelle, mon ventre gargouille, mais je l'ignore et me faufile sous les draps après m'être déshabillé en deux temps. Tout en priant pour que Lexa ne me rappelle pas cette soirée.

Malheureusement, la magnifique P-D.G de Polis m'attrape dès mon entrée dans le hall, lelendemain matin.

— Clarke. Bonjour, dit-elle toute souriante.

Dans un élan incontrôlé, je lui fais la bise sur les deux joues, prise au dépourvue, mais réceptive, elle en fait de même. Il faut que je me calme.

— J'ai tout organisé, vous savez, pour la soirée. Elle se passera ce soir, à la discothèque d'Azgeda.

Je manque de m'étrangler.

— Oh, euh, d'accord. Très bien. Euh, il faut être là-bas pour quelle heure ?

Lexa semble mal à l'aise, c'est bien la première fois, on dirait. Même elle, elle semble surprise.

— Je pourrais passer vous prendre devant chez vous ?

Bizarrement, mes joues rougissent, et mon cœur s'emballe. Qu'est-ce qu'il me prend ?

— D'accord, si vous le voulez, dis-je trop rapidement.

— Bien, 19 heures précises dans ce cas. Nous fermons plus tôt le vendredi. Vous aurez le temps de vous reposer un peu avant ce soir, Clarke.

Je hoche la tête, souris.Elle pose une main sur mon bras, et s'en va par les escaliers habituels, qui doivent probablement la mener jusqu'à sa suite. J'essaie tant bien que mal de me concentrer sur ce que je suis en train de faire, parler convenablement aux clients, leur sourire et leur donner une chambre. Mais mes pensées n'arrivent pas à travailler correctement. Je suis trop perturbée, trop anxieuse à cause d'une stupide soirée.

Vers 15 heures et quart, Lexa redescend, ses traits sont fatigués, ses cheveux sont lâchés et en batailles, ses joues rosies, comme si elle venait de... Mon Dieu. Son cou arbore un minuscule suçon, mais je le remarque, visiblement, bien qu'elle essaie de le cacher avec ses cheveux. Je détourne le regard quand elle passe devant moi, et sort au-dehors.

Je récupère mes affaires, et me mets en route pour chez moi. Mais en arrivant devant ma porte, celle-ci est entrouverte. Je tremble rien qu'à l'idée de ce qu je vais découvrir.

— Princesse ?

Oh, c'est pas vrai.

— Finn ? Mais qu'est-ce que tu fais là ? dis-je en entrant précipitamment.

Finn Collins, incroyablement beau, sexy, ses cheveux lui arrivent un peu avant le menton, sesyeux marron foncés me dévisagent bêtement. Mais ses lèvres ont la forme d'un sourire.

— J'avais besoin de te voir, tu ne m'as pas rappelé, dit-il avant de montrer sa lettre. Alors que tu l'as reçue ! Tu l'as même lu, Clarke !

— Oui, et je m'en moque, Finn ! Tu m'as brisé le cœur, je te rappelle. Alors va-t-en. J'ai autre chose à faire que de t'écouter me sortir des excuses et des « je t'aime ».

— Tu m'aimes, princesse. Ne dis pas le contraire. Reviens à Arkadia, avec moi. On sera heureux,je t'assure.

Je soupire, et part directement lui montrer le chemin de la porte.

— Je ne le répéterais pas, spacewalker.

Il passe une main dans ses cheveux, il est abattu et ça me touche. Je ne veux pas lui faire de mal,malgré tout. Il sort et je ferme à clé derrière lui. Je finis par ranger la lettre dans un tiroir du meuble de la télé, et pars choisir une tenue pour ce soir.
J'opte, à un peu par fainéantise, pour une simple robe bleue, cintrée au niveau de la taille, elle s'évase et descend jusqu'au-dessus de mes genoux. Au moins, elle suit avec mes yeux.Il me reste un peu plus de 3 heures avant que Lexa débarque. J'imagine déjà son visage, sa tenue qui mettra son corps en valeur, et il me sera difficile de détourner les yeux. Maintenant que j'ai choisi ma tenue, je tente de reprendre mon dessin d'elle, autant le terminé.J'y passe pas moins d'1 heure, et le résultat est parfait. Je le range avec les autres, il ne vaut mieux pas qu'elle tombe dessus, si un jour elle serait amenée à rentrer dans mon appart... Pour une raison tout à fait professionnelle, bien sûr.

Le temps défile, malgré moi, à une vitesse folle. Rapidement, il est 18 heures 30, et je suis déjà habillée. J'essaie d'arranger mes cernes sous un peu de fond de teint, applique un peu de fard à paupières mauve, et une couche de mascara. Un coup de brosse sur mes cheveux, et je me demande si je ne suis pas en train de rêver.Un coup à la porte répond à ma question.

En ouvrant, je découvre ma patronne sans sa tenue habituelle. Ce soir, elle ne porte qu'une robe noire, moulant ses formes sublimes, ayant de fines bretelles, elle lui arrive bien au-dessus de ses genoux. Ses cheveux sont lâchés, elle a simplement pris deux grandes mèches qu'elle a attachées derrière. Étrangement, je prends la parole en premier.

— Lexa... Vous êtes magnifique.

Son sourire s'agrandit et ses yeux pétillent.

— Merci, Clarke. Mais que devrais-je dire de vous.

Son regard se balade et s'attarde sur mes jambes, sur mon décolleté. Je me sens nue face à elle.

— On y va ? demandé-je pour changer de sujet.

Elle acquiesce, et je marche près d'elle jusqu'à sa voiture. Une putain de belle voiture. Grise, brillante, elle en jette beaucoup. Lexa ouvre la portière, et je remarque un chauffeur. Wouah, elle est vraiment... puissante. On s'installe côte à côte, et nos genoux se frôlent. J'ai des frissons instantanément.

— Tenez, Clarke. Vous allez avoir froid, me dit-elle en me tendant une petite veste.

Je n'ose pas la lui refuser, et je la reconnais immédiatement. C'est celle qu'elle portait aujourd'hui. Son parfum emplit mes narines, et fait accélérer les battements de mon cœur. Je n'ai définitivement plus froid. Si on arrive pas vite à Azgeda, je risque fort de lui prendre la main.

Un amour inattendu - ClexaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant