Chapitre 3 - Clarke

501 46 10
                                    


    Ça fait bien vingt-minutes que j'ai commencé à travailler, après avoir rencontrer le patron – la patronne décidément –, qui au final, n'avait rien de particulier à me dire, alors je me suis mise à travailler, et je me fait déjà reprendre par l'une des femmes de ménage comme quoi je viens de marcher sur le sol qu'elle vient de laver.

    — Jasmine, vous feriez mieux de mettre un panneau qu'on a dans la réserve, pour prévenir que les sols sont mouillés et glissants, au lieu de vous en prendre à Clarke, dit soudain Lexa an débarquant par derrière.

    — Oui, Mademoiselle Woods, répond Jasmine en baissant la tête. Excusez-moi, Mademoiselle Griffin.

    Je n'ose pas lui dire que ce n'est pas grave, la pauvre, elle semble terrorisé par Lexa. Elle disparaît sans dire autre chose, le regard rivé par terre.

    Lexa aussi décide de s'en aller, mais je sens qu'elle me transperce de ses yeux verts. Elle tourne les talons et part Dieu sait où d'une démarche incroyablement belle.

    Je termine ma première journée avec joie, sans avoir recroisé Madame la patronne autoritaire depuis ce matin.

    En rentrant chez moi, je m'estime chanceuse d'avoir pu trouver un boulot pas loin, et que tout le monde m'aie accueillit à bras ouvert, en dehors de la première impression que j'ai dû faire à la femme de ménage. Lexa n'a pas l'air de me détester non plus, c'est un bon point.

    Je récupère le courrier en passant et me réfugie au chaud.

    Une lettre de maman.

    Une lettre de. Putain.

    Pourquoi est-ce qu'il m'écrit celui-là ?

    Je la déchire presque en l'ouvrant.

    Salut, Princesse.

    Je sais, tu dois te demander pourquoi je t'écris, comment j'ai eu ton adresse. Ne lui en veux pas, mais je l'ai demandé à ta mère. Tu sais qu'elle m'adore, et je lui ai peut-être dit qu'on se reparler. C'est pas le cas, mais j'aimerais recoller les morceaux.

    Je t'aime, je t'ai toujours aimé.

    Avec Raven, c'est... compliqué. On se connaît depuis toujours elle et moi, mais tu es différente. Laisse-moi une dernière chance. Je t'en prie. Comprends-moi.

    Je sais que tu n'as pas tourné la page, je connais tes sentiments, Princesse.

    Appelle-moi, écrit-moi. Fais-moi juste un signe.

    Je t'aime,

Finn.

    Mes larmes coulent le long de mes joues, je n'arrive pas à les retenir. Comment fait-il, où qu'il soit, pour me convaincre encore. Mes sentiments prennent toujours le dessus sur la raison. Je ne devrais pas, mais il est toujours dans mon coeur. Mais comment être sûr qu'il ne va pas repartir encore une fois avec Raven ?

    J'abandonne la lettre sur la table à manger, et file sous la douche. L'eau chaude coule sur mon corps, atténuant tout le stress accumulé depuis le début de la journée. Mais le souvenir de Finn hante encore mon coeur brisé.

    C'était il y à peine quelques mois, l'alchimie s'étant créée entre nous seulement quelques jours après notre rencontre. Je l'ai tout de suite aimé. Et il m'a brisé quelques semaines plus tard quand son ex, Raven Reyes, est revenu d'un voyage. Il m'a lâchement abandonné pour la retrouver, elle.

    Pourtant, je ne cesse de l'aimer. Je suis persuadé qu'il est celui qu'il me faut. Et même avec ses erreurs, je sais qu'il peut changer.

    Mais pour ce soir, je le chasse de mes pensées, je ne veux pas d'une relation à distance, et je ne quitterais certainement pas mon travail pour lui.

    Je pars me coucher l'esprit embrumé, je rêve de Finn, faisant tout son possible pour me récupérer, puis ses traits deviennent plus féminins, et le visage de Lexa apparaît devant mes yeux. Elle me dévisage, me sourit, elle est tendre avec moi. Elle ne ressemble en rien à la P-D.G de Polis avec ses airs froids et son ton hautain. Dans mon rêve, elle n'est rien d'autre que Lexa, une femme à parts entières, divinement belle, et je suis comme attirée par elle, comme si des aimants nous reliaient. Mais la raison de cette attirance reste inconnu.

    Réveillée à six heures du matin, je me lève péniblement du lit, enfile un pantalon et un pull, et pars prendre mon petit-déjeuné en allumant la télé pour bruit de fond.

    Je prends tout mon temps, je savoure le peu de temps qu'il me reste avant une grosse journée, je ne sais pas vraiment ce qu'il m'attend. J'aimerais au moins me faire un ou une amie là-bas, peu importe qui, mais que cela rende mes journées moins longues et plus appréciables.

    — Bonjour, me lance une jeune femme en me suivant quand j'entre dans le hall du palace. Vous travaillez ici ?

    Je hoche la tête et lui offre un sourire chaleureux.

    — Oui, en quoi puis-je vous aider ?

    Je pose mes affaires derrière mon bureau, j'irais les ranger après son départ.

    — J'aimerais savoir le numéro de chambre d'une cliente qui loge ici, dit-elle. Elle...

    — Nous ne sommes pas autorisés à faire cela, Madame, dis-je en l'interrompant. Je suis désolée.

    Ses épaules s'affaissent, mais elle ne semble pas surprise par ma réponse.

    — Je sais bien, mais je viens voir Mademoiselle Woods. Votre patronne, si je ne me trompe, il serait donc judicieux pour vous qu'elle ne me loupe pas. Étant donné que j'ai rendez-vous avec elle dans sa suite, si vous voyez ce que je veux dire, rajoute-t-elle avec un clin d'oeil et un sourire en coin.

    Je reste la bouche-bée.

    Lexa... aime les femmes ?

    Ça aurait dû me sauter au visage, ça façon de me regarder... Même un aveugle l'aurait senti.

    — Euh, oui. D'accord. C'est la chambre 212, au dernier étage, dis-je précipitamment.

    Elle ne me remercie pas oralement, mais me sourit simplement avant de filer vers les ascenseurs.

    Faite qu'elle dise vrai.

    Je passe le reste de la journée à stresser sur cette histoire, bien que la jeune femme soit déjà redescendue depuis une heure, j'ai comme l'impression d'attendre mon exécution.

    Lincoln est passé nous livrer des bouquets de fleurs, commandé par les soins de Lexa, afin de donner un peu de couleur dans les chambres. Il évite mon regard quand il parle d'elle, ça, je l'ai remarqué. Il m'a bien mentionné qu'elle ne descend que rarement hors de sa suite. L'endroit où se passent tous ses rendez-vous, qu'ils soient professionnels ou non.

    — C'est un peu comme son temple, tu vois, a-t-il dit avant de partir. C'est elle qui commande tout le monde.

    Ça, je l'avais compris.

    Une heure avant de terminer, le téléphone de l'accueil se met à sonner. Hors, d'habitude, il n'y a plus d'appel après dix-huit heures.

    — Palace Polis, bonsoir ? dis-je, presque en baillant.

    — Vous êtes fatiguée, Clarke.

    Merde. C'est Lexa.

    — Non, Mademoiselle Woods, tenté-je de dire d'une voix claire, afin de paraître crédible.

    — Lexa. S'il vous plaît, Clarke, appelez-moi Lexa. Pourriez-vous venir dans mon bureau avant de partir ?

    — Oui... Oui, bien sûr.

    L'heure de mon exécution approche.

Un amour inattendu - ClexaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant