Unreal Heart

Chapitre 5.

Neil était toujours un peu ennuyé car il pensait que la soirée de vendredi à la fête aurait été mieux.

Il dansait le reste du temps avec Chung, mais il commençait à se lasser et il était retourné avec lui en voiture.

Lorsqu'il était au parking, il vit Hélène, posée sur son escalier avec ses amies.

Neil la regarda longtemps, comme pour lui dire au revoir par pensée.

Mais elle ne l'avait pas vue.

Il rentra alors à la maison dans la grosse bagnole du père de Chung, un perturbé.

Le lundi, il arriva avec gaieté, car Hélène lui avait manqué pendant tout le week-end et il savait qu'il allait la revoir.
Mais lorsqu'il regarda vers les escaliers, il n'y avait personne. Même pas Emeline.
Il pensa qu'elles auraient été autre part.

La cloche sonna et Neil avait cours de math. Il monta les escaliers principaux en se demandant où était passé Hélène, car il ne l'avait toujours pas vue, et elle n'était jamais en retard, d'habitude.
Mais bon, il fallait bien un début à tout.

En rentrant en classe, il s'assit à côté du banc vide.

Après dix minutes, les élèves allèrent voir l'éducateur, car leur professeur n'était toujours pas présent.

Neil se réjouissait de pouvoir lire son livre en étude plutôt que de faire des exercices de trigono.

Mais l'éducateur, Monsieur Miller, leur pria de rester en classe car le prof de math n'allait pas tarder à arriver. Il y avait un petit problème apparement, et il fallait attendre.

Neil s'impatienta. Il espérait qu'Hélène arrive au plus vite. Peut-être qu'elle avait raté son bus, car elle le prenait toujours avec Emeline.

- Je suis sûr que c'est sa femme qui l'a larguée, blagua Marc, un chambardeur de la classe.

Mais il retira vite son sourire quand le professeur entra, le visage ferme, avec Emeline le suivant derrière les larmes aux yeux et un mouchoir à la main.

Elle avait des spasmes et ne savait pas parler. Elle croisa le regard de Neil. Elle essaya de l'éviter.

Neil respira de plus en plus. Il était nerveux, car l'ambiance n'était pas comme d'habitude. Il y avait quelque chose qui n'allait pas.

Le prof demanda à Emeline de s'asseoir à sa place et posa son sac sur son bureau.

Il retira ses lunettes et les frotta sur sa chemise, puis les remit.

Il inspira profondément.

- Chers élèves, j'ai une mauvaise nouvelle à vous annoncer.

Tout le monde se tut. Ce n'était pas souvent que leur titulaire parlait avec une voix si peu sûre d'elle. Neil coupa soudain son souffle, ayant une petite boule dans la gorge, même s'il ne savait pas encore quel était cette annonce.

- Je dois vous informer d'une chose qui s'est déroulée ce week-end, ce dimanche à quatre heure du matin.

Neil sentit une larme de sueur couler sur son front. Enfait, il avait tout comprit. Il avait deviné tout de suite ce qu'il s'était passé, quand il vit Emeline en larmes, mais ce qu'il croyait serait impossible.
Son coeur commença à battre de plus en plus fort.

Le professeur regarda tous ses élèves.

- Hélène est morte.

Cette fois, une autre larme coula sur la joue de Neil. Il la frotta vite pour que personne ne le remarque, mais il savait que d'autres allaient faire leur apparition. Ses joues gonflèrent et devinrent rouges. Il se rétraqueta dans son fauteuil.

Emeline se moucha en pleurant plus fort.

Les filles mirent leur main devant leur bouche, choquées.

Baptiste et d'autres garçons firent un chambardement en parlant sans cesse et posant des questions. Ils se levaient et gueulaient à leur professeur disant que ce n'était que des conneries et que ça n'aurait jamais pu arriver.

D'autres, comme Neil, restèrent assis sans rien dire, discrets.

Après la première heure passée avec des silencieux, des acharnés et des peureux, le cours d'histoire fit son entrée à l'heure suivante.

- Vous êtes tous fatigués ou quoi ? Vous n'êtes pas content que l'on parle de l'art gothique ? fit Madame Travis qui ne connaissait pas la cause de leur humeur.

Tout le monde restait silencieux, personne ne levait la main et personne ne répondit.

Quand l'heure de la récré fut arrivé, Neil sortit à grands pas et marcha vers les toilettes.
Sur son chemin, Chung le vit.

- Hey, mec ! Qu'est-ce que tu fous ? Je suis là !

Mais Neil ne l'écoutait pas et le bouscula un peu de l'épaule.

Il arriva dans les wc les moins utilisés de l'école et s'enferma dans l'une des cabines.

Il s'effondra au sol contre le mur et pleura en silence.

Il ne voulait pas que les gens le voit, il ne voulait pas que les gens devinent ce qu'il ressentait pour elle et il détestait être consolé par des gens qui ne le connaissait pas vraiment.

Il regardait par la petite fenêtre de la toilette le ciel qui éblouissait la cuvette en priant que ceci n'était qu'un rêve.
Mais ça n'en était pas un, il savait qu'il regretterait toute sa vie qu'il ne lui ai rien dit.
Il ne savait même pas comment elle était morte. Le professeur n'en avait pas dit plus.

- Neil ? T'es où ?

Chung venait de rentrer dans les toilettes et il ne laissa plus Neil seul.

Chung devina qu'il était dans la dernière toilette, car il entendait des petits soupirs venant de là.

Il se pencha et reconnu les vieilles baskets et le pantalon de Neil.

- Eh, mec, qu'est-ce qu'il y a ? T'es jamais dans cet état ! fit-il en lui parlant à travers la porte.

- Hélène est morte.

Chung ne répondit pas et resta quelques minutes perplexe, à se rendre compte de ce que son ami venait de dire.

- T'es sûr ?

- Oui ! Elle n'était pas à côté de moi en classe, et le prof de math nous l'a dit !

- Mais... Comment ?

- J'en sais rien !!!

Chung se tut. Il savait que Neil n'aimait pas les questions.

- Je... Je suis vraiment désolé pour toi. fit-il. Je suis sûr qu'elle t'aimait bien aussi.

- T'es nul pour consoler les gens, fit Neil.

- Je sais. J'ai aucune idée de comment te calmer. Je suis nul.

Neil esquissa un tout petit sourire en se disant que son ami faisait du mieux qu'il pouvait.
Après s'être essuyé le reste de ses larmes, il ouvrit la porte.

- Je sais pas comment camoufler ma peau toute rouge à cause des larmes.

- T'inquiète, personne ne verra rien. Allez, retourne en classe et essaie de penser à autre chose.

Il lui fit une petite tape dans le dos et Neil fit un signe affirmatif, même s'il savait qu'il n'allait que penser à ça pendant très longtemps.