Chapitre 3.

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Neil stressait à l'idée que Hélène découvre que c'était lui. Mais en même temps, il le voulait. Si ça se trouvait, Hélène avait des sentiments réciproques envers lui.

Quand la cloche sonna et qu'ils retournèrent en classe, Neil vit Hélène juste devant lui discuter en marchant avec Emeline, qui était aussi dans sa classe.
Il stressa encore plus, même s'il savait qu'il n'allait rien se passer.

Il rentra d'abord et s'assit à toute vitesse à son banc.
Hélène parlait encore avec Emeline, mais elles étaient juste à côté du sac.

Neil regardait discrètement.

Soudain, Hélène, après avoir regardé vaguement au sol, fut surprise et regardait le soi-disant sac.

- Emeline ! Regarde !

Elle scruta la fleur qui se trouvait dans une poche.

- Quelqu'un t'a donné un cadeau, je pense, fit Emeline.

Hélène prit du bout des doigts la jolie tulipe orange et rouge et la contempla.

- Qui me l'a donnée ? Il n'y a pas de petits mots, comme avec les roses.

- C'est moi qui te l'ai offerte ! fit Baptiste qui venait d'entrer dans la pièce.

Hélène eut un visage d'étonnement.

- Toi, Baptiste ? Mais il ne fallait pas ! Comment sais-tu que c'est ma fleur préférée ?

- Je sais tout de toi, ma chère.

Neil était en train de devenir fou de rage juste à côté. Mais personne n'y faisait attention.
Toute la classe se ruait plutôt devant Baptiste et Hélène.

Celle-ci, toute gênée, ne savait quoi faire avec sa tulipe dans les mains et les cheveux mis en arrière d'un côté.
Quand à Baptiste, il était posé fièrement sur son banc. À un moment, il déposa son bras derrière l'épaule d'Hélène, en guise de triomphe.

Neil déchira violement une feuille de brouillon qui se tenait juste devant lui.

- Retournez à votre place, je vous prie, fit le titulaire prof de math qui venait de rentrer en classe.

Les élèves firent ce qu'il demandait et Hélène retira vite la main de Baptiste.

- Bien, bonjour à tous, fit le grand monsieur chauve qui portait des lunettes carrées. Au vu de la demande de plusieurs élèves ici, nous allons changer les places. J'ai donc fait un plan.

Neil eu un petit soupir de soulagement. Premièrement, il n'allait plus être seul sur un banc et pourra peut-être tricher aux interros. Deuxièmement, Hélène ne sera plus à côté de ce gros nigaud de Baptiste.

La classe se mit dans le fond et attendit que le professeur cite chacun d'entre eux pour s'asseoir à leur nouvelle classe.

Lorsqu'il arriva dans le fond de la classe près des radiateurs, il fit :

- Hélène à gauche, et Neil à droite.

Neil retint son souffle une seconde.
Il ne savait que faire. Malgré qu'il soit amoureux d'Hélène, il ne lui avait jamais vraiment parlé. C'est un peu difficile à croire, mais Neil ne lui avait presque jamais adressé un mot, car il était un peu asocial et il avait peur qu'Hélène le trouve bizarre. Il était tombé amoureux d'elle car il la voyait tous les jours et il savait presque tout de son quotidien.

Il s'assit maladroitement à côté, et ne jeta aucun regard à sa voisine qui le regardait avec interrogation.

Le cours commença tranquillement et les élèves se plongèrent dans la trigonométrie.

Neil hésitait à dire quelque chose à Hélène. Il voulait avoir le courage de lui adresser la parole. Mais il était en plein cours de math, mais d'habitude Neil écoutait attentivement ce cours car il l'appréciait beaucoup. Mais cette fois-ci, il n'arrêtait pas de penser à sa tulipe qui appartenait à Baptiste comme le croyait Hélène.

Neil rongeait ses ongles et bougeait sans cesse.

Et puis d'un coup, il se tourna vers Hélène.

- C'est moi qui ai mit la tulipe.

- Pardon ? fit-elle.

- C'est...c'est moi qui ai posé la tulipe dans ton sac, pas Baptiste.

Hélène réfléchit deux secondes et regardait la fleur, posée sur le coin du banc.
À voir sa tête, elle ne le croyait pas.

Neil, agacé, fit :
- Cette tulipe je l'ai achetée chez le fleuriste en bas de la rue des Haulnes et elle coûtait pas très cher car c'était juste soixante cents et je ne savais pas quelle couleur choisir alors c'est le fleuriste monsieur Pignon qui a choisi à ma place et je l'ai posée dans ton sac juste quand la récré a commencé et la prof de Sciences était énervée car j'étais en retard et Baptiste est sorti le premier de la classe alors ça aurait pas été possible qu'il mette cette tupile en plus Baptiste il y connaît rien aux fleurs parce qu'il habite en ville et grâce à la prof et au fleuriste j'ai des preuves que c'est moi qui te l'ait donnée tu peux aller leur demander.

Il fut lui-même étonné par son débis de parole.

Hélène resta perplexe. Elle ne savait pas quoi y penser.

- Mais tu me connais même pas, on n'a jamais vraiment discuté.

- Et alors ? Je te connais, ça fait deux ans qu'on est dans la même classe.

Hélène ne dit rien et tente d'essayer d'écouter les cours.
Après quelques minutes, elle retourna à la conversation.

- Pourquoi tu m'as donné cette fleur ?

Neil ne s'attendait pas à cette question. Il ne voulait pas répondre que c'était parce qu'il l'aimait, ça serait trop cucu et ce n'était pas les bonnes conditions. Quand ses enfans lui demanderaient comment ils se sont dit "je t'aime", il répondrait que c'était en cours de math, et ses enfants se moqueront de lui pendant deux jours.

- Pourquoi ne pourrais-je pas te donner une fleur ? fit-il.

- Mais est-ce que c'est la même histoire qu'avec les roses ?

- Ce n'est pas une rose.

Hélène fit un petit sourire.

- Franchement, tu pensais vraiment que Baptiste saurait aller chez le fleuriste ? fit Neil en le pointant du doigt, un peu plus à l'aise à présent.

- C'est vrai qu'il aurait trop la flemme d'aller chez le fleuriste. Mais, comment t'as su que j'aimais les tulipes ?

- Tu l'as dit à ton premier exposé en troisième quand on devait se présenter.

Elle sourit à nouveau.

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