Chapitre 1.

17 2 0
                                        

14 février 2019.

Le réveil sonna.

Neil ouvra les yeux, les frotta et se leva en s'étirant.

Les rayons du soleil palpitaient sur son torse nu. Il en fut ébloui.

Il frotta son visage et s'habilla avec l'agilité d'un paresseux. Après avoir fini, il alla dans sa salle de bain faire sa toilette.

Celle-ci était juste à côté de sa chambre, qui elle se plaçait comme première porte en montant les escaliers.
Son lit reposait dans le coin à côté de sa grande fenêtre donnant sur la rue. Les murs étaient recouverts d'une épaisse couche de peinture bleue et des posters de jeux vidéos ou de groupes de musique des années quatre-vingt y étaient accrochés. Son groupe préféré était Queen, car il avait de l'admiration envers leurs idées et leur originalité. Ils mélangeaient les genres jusqu'à faire marier le rock et l'opéra. Il adorait le chanteur Freddie Mercury, mort du sida en 1991 et gay. Mais son idole était Brian May, qui avait créé lui-même sa guitare et qui adorait la chansons "Fat Bottomed Girl".
Il se sentait plutôt seul par rapport à la musique car les jeunes de son âge ne s'intérèssaient plus trop aux vieilles musiques. Ils préféraient le rap, ce que Neil détèstait car il trouvait que ce n'était pas de la musique.

Lorsqu'il ouvrit la porte, sa petite soeur Éline était sur le pot.

- Neil ! Frappe avant d'entrer !

Et elle reclapa la porte sous le nez du jeune garçon violement, sans qu'il n'ait le temps de réagir.

Sa soeur avait un caractère fort, et était très pudique.

Neil l'avait déjà vu cent fois toute nue, car il était obligé de cohabiter avec elle, mais il ne pouvait rien y faire. Il devait attendre qu'elle ait fini pour qu'il puisse enfin s'occuper de lui.

Comme à son habitude, c'était elle qui se réveillait la première pour foncer tout droit dans la salle de bain, et y rester dix minutes.

Neil ne l'appréciait guère car elle était souvent plus chouchoutée que lui, et elle l'empêchait parfois de faire ce qu'il voulait.

Mais il a avait toujours de l'appréhension envers ses longs cheveux roux et soyeux.

Ça avait étonné toute la famille.

Lorsqu'elle est née, le médecin donna le bébé à sa mère, et elle était presque choquée de voir qu'Éline portait une petite touffe rousse, des milliers de taches de rousseur et de grands yeux bleus-verts.

Ces grands yeux bleus-verts, tout le monde les avait, dans la famille. Neil également. Mais lui, il avait les cheveux bruns, comme sa mère et son père.

L'infirmière avait expliqué que c'était très rare d'avoir cette coloration alors que les parent n'avaient pas cette couleur de cheveux.

Bref, la voilà arrivée.

Neil attendit patiemment qu'elle ait vite fini de se maquiller comme à son habitude.
Il tourna la page de son calendrier, qui exposait une jolie photo chaque jour.

Le 14 février.

Neil ne s'impatientait pas de cette journée, car il savait que tous les gens de sa classe allaient recevoir une rose ou un petit cadeau. Pas Neil.

Il disait à chaque fois que c'était une journée commerciale, car c'est vrai, on y voyait derrière les vitres de tous les magasins des coeurs en ballon ou des roses partout.

Il ne comptait guère acheter une rose non plus.

Il savait qu'elle ne les aimait pas.

Car oui, Neil n'aimait pas la Saint valentin, mais pas parce qu'il n'aimait personne. C'est parce qu'il avait toujours peur que tout parte en vrille.

L'année passée, un garçon de sa classe avait posé un petit mot sur le banc de la fille dont il était amoureux.
Elle l'ignora depuis.

Il ne s'en est jamais remit.

Alors Neil ne voulait pas vivre ça. Mais il voulait donner quelque chose à quelqu'un. À Hélène.

Ça faisait trois ans qu'il étaient dans la même classe, et Neil était tombé amoureux d'elle depuis longtemps. Mais il ne lui a jamais dit.

Alors ce 14 février, Neil avait une idée.
Il voulait montrer à Hélène que quelqu'un l'aimait, mais sans savoir que c'était Neil.

Alors, après avoir bu un petit chocolat chaud seul, car ses parents étaient déjà partis au travail et sa soeur était scotchée sur son téléphone, il sortit de sa maison et marcha vers son arrêt de bus qui n'était pas loin.

Il habitait dans une petite ville pas très connue, et son école comportait tous les enfants de cette ville. Il connaissait donc la plupart des résidences de chacun, et il pouvait aller chez eux quand il voulait. Ses parents lui laissaient souvent une liberté.

Le bus arriva en moins de deux.
Il connaissait tous les gens de ce bus. Il les avait tous déjà vus. Mais il n'aimait pas vraiment leur parler, car la plupart étaient des jeunes adultes en plein dans leur vie ou de vieilles dames qui se plaignaient des transports en commun. Il ne connaissait personne de son âge.

Alors pour être tranquille, il mettait toujours ses écouteurs.

D'habitude, il s'arrêtait en face de son école. Mais cette fois-ci, il appuya sur le bouton deux arrêts avant.

Il y descendit et marcha quelques mètres avant d'arriver chez un fleuriste.

En poussant la porte, des petites cloches sonnèrent.

- Bonjour, jeune homme ! Qu'est-ce qui t'amène ? Tu veux acheter un joli bouquet pour ta fiancée ?

Un grand homme avec de l'embonpoint l'avait accueilli depuis le comptoir.

- Heu, je ne voudrais pas un bouquet, je voudrais juste une fleur, s'il vous plaît. Une tulipe, plus précisément.

- Ooh, très bon choix, mon cher ! Juste une ?

- Oui.

- Quelle couleur ?

- Heu...

Neil savait qu'Hélène aimait les tulipes. Mais de quelle couleur...

- Allez, tiens, une rouge orangée ! fit l'homme. Ça te va ?

- Oui oui, merci.

Il paya et alla alors à pied jusqu'à son école, une tulipe à la main. Il n'avait pas besoin de reprendre le bus. C'était une petite ville.

Unreal HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant