Chapitre 11 - Louise

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     Il m'enlace pendant un instant, je hume son odeur et le serre contre moi, il va énormément me manquer, son train rentre en gare et le crissement des rails me vrille les tympans. Je plonge mes yeux dans les siens, identiques. Il dépose un baiser sur ma joue, rien ne sert de parler, on s'est déjà tout dit, depuis l'enfance on se comprend sans se parler. Une petite larme roule sur ma joue tandis qu'il prend sa valise et son sac à dos, je l'essuie d'un geste de la main ne voulant pas qu'il me voit pleurer, je ne veux pas le faire plus culpabiliser que ça. Marc m'adresse une dernier regard et monte dans le wagon, je lui fais un signe de la main qu'il me renvoie et mon cœur dans ma poitrine se serre. 

     Je me réveille en sursaut et les souvenirs de son départ fanent dans mon esprit, la tête dans les mains, je sanglote et relève la tête pour regarder la lettre froissée dans mon poing. Cette lettre me fait mal, la seule vue des mots écrits à l'encre noire me donne envie de la brûler pour ne plus avoir à affronter la douleur. Sur cette simple feuille de papier, il y a ses dernières pensées, ses derniers mots qui me sont adressés. Je me retourne vers l' horloge accrochée au mur, voilà deux heures que Oli est parti, sa présence m'apaisait, me rendait heureuse. Au fond de moi mes sentiments se manifestent, ils me hurlent de lui avouer ce que je ressens mais je les fait taire "Il est encore bien trop tôt." Je laisse retomber ma tête contre l'oreiller et soupire, soudain la porte s'ouvre et le visage un peu tiré de Samia apparaît dans l'encadrement de la porte.

 - Salut... lâchai-je un peu mal à l'aise. 

-  Comment tu te sens ? demande-t-elle en s'asseyant sur le bord du lit. 

- Ça va, j'aimerais pouvoir sortir d'ici. 

-  Louise... Pourquoi n'avoir rien dit ?

     Je lis dans ses yeux de l'inquiétude et peut être même un sentiment de trahison.

- Je suis désolée, je....Je ne sais pas pourquoi c'était peut être plus facile d'oublier qu'il était loin.

- J'aurai pu t'aider, pourquoi tu as pris ces médicaments ? Quand je t'ai vu t'évanouir au café, j'ai eu très peur ! dit-elle dans un cri. 

- Je n'ai pas réfléchi, je voulais dormir et j'ai forcé sur la dose, je n'étais pas bien Samia, mon frère est mort... 

     Elle se mord les lèvres et s'approche pour se caler contre moi.

- Je suis navrée, mais maintenant je vais t'aider, tu verras, tout ira bien. Tu savais que ton prince charmant s'appelait Olivio ? demande-t-elle, changeant de sujet. 

     J'esquisse un maigre sourire.

- Oui, il était là à mon réveil, on a discuté pendant une éternité.

- C'est trop mignon, tu comptes le revoir ? 

     Je la sens frétiller à côte de moi. Je déchire un peu la lettre, essayant de m'occuper les mains.

-  Peut être... j'aimerais bien... 

- Oui !! Tu es amoureuse !! 

    Elle se lève d'un bond et se met à sautiller telle une enfant à qui on aurait promis une surprise. 

- Quoi ?! Mais non, calme-toi, je n'en sais rien pour l'instant.

- Si tu crois que tu vas me faire avaler ça, tu te mets le doigt dans l'œil, jusqu'au coude ! réplique-t-elle en mimant ses paroles. 

     Je lève les yeux aux ciel, même si ma raison assure le contraire, mon cœur lui est d'accord avec mon amie. 

L'amour Inconnu 1ère PartieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant