L'amour Inconnu 1ère Partie

Chapitre 21 - Louise

     Le lendemain, je me surprends encore à effleurer ma joue ; là où ses doigts sont passés, là où ses lèvres se sont posées. Je ne sais toujours pas pourquoi j'ai pleuré, la multitude de sentiments qui se mélangeaient à l'intérieur de moi ont dû me faire craquer sans doute. Je ramène mes cheveux en chignon et accroche mon tablier autour de ma taille, à ce moment Samia sort des cuisines en trombe et m'attrape par les épaules.

- Alors comment ça s'est passé ?!

- C'était génial ! avoué-je.

- Oh, aller, dis-moi en plus ! supplie mon amie.

J'enclenche la cafetière et sors des tasses. Je hausse les épaules et la sens se languir à côté de moi. "Elle meurt d'envie de m'entendre bavasser sur cette soirée !"

- On a beaucoup ri, j'ai même gagné une peluche au stand de tir, enfin il me l'a offerte.

- C'est trop chou ! s' excite-elle.

Je lui fais signe de se taire et apporte les deux cafés et une panière de croissants aux clients arrivés de bonne heure. Samia me suit, les yeux avides de curiosité.

- Tu fais flipper là, arrête, lancé-je.

- Je veux savoir tous les détails, chaque minute, chaque seconde !

- D'accord, mais alors ce soir, maintenant au travail, soupiré-je, vaincue.

Elle sourit et accueille les nouveaux clients. La journée défile et aucune trace d'Oli, même si je lui ai dit de venir plutôt le soir, je me languis de son arrivée. En fin de journée, il n'est toujours pas venu, ce qui a rendu ma journée assez maussade. Samia ferme le café et je baisse les stores, ma meilleure amie n'a pas oublié la promesse que je lui ai faite ce matin et me pose tout un tas de questions sur la soirée de la veille.

- Wouah ! tu étais collé à lui non ?

- Mais non, et puis ça n'aurait pas été ma faute, c'étaient les auto-tamponneuses, répliqué-je tentant en vain de calmer ses ardeurs.

- Mais oui, c'est ça !

Elle roule des yeux et je rigole et aperçois au loin une silhouette, enfin plutôt deux silhouettes qui se découpent dans l'ombre. Plus elles s'approchent, plus je distingue leurs traits, ses traits que j'ai attendus toute la journée, mon souffle s'accélère quand je vois la fille qui l'accompagne : elle a une main passée autour de ses épaules et sourit en écoutant Oli parler. Dans mon cœur une fissure se crée, les illusions parfaites que je m'étais faite se brisent les une après les autres.

- Oh, tu m'énerves, mais je t'adore quand même, s'exclame la jeune femme.

Un gémissement aigu sort d'entre mes lèvres sans que je puisse m'en empêcher, "Je ne suis qu'une amie, une distraction."

- Quelque chose ne va pas ? demande Samia et voyant mon état.

Oli tourne soudain la tête vers moi et remarque ma mine déconfite. La fille qui l'accompagne s'arrête à son tour, les larmes commencent à monter. "Je me suis fait avoir, qu'est-ce que je croyais ?"

- Louise ? dit-il, surpris.

Je ne réponds pas et pars en courant dans l'autre sens. Je l'entends crier mon nom, mais je ne m'arrête pas, une fine pluie commence à tomber, ruisselant sur mon visage. J'atterris dans une impasse et me retourne vers Oli les joues couvertes de larmes.

- Comment j'ai pu être aussi bête, croire que tu... laché-je entre mes dents, profondément blessée.

Il s'approche de moi, le visage trempé, par la pluie. J'aimerais le gifler, mais le froid de la pluie me paralyse sur place.

- Ce n'est pas ce que tu crois...