L'amour Inconnu 1ère Partie

Chapitre 29 - Louise

     Je plonge mes yeux dans les siens, seuls phares dans mon océan de chagrin. Il ne parle pas et s'approche doucement, évitant les mouvements brusques. Il s'accroupit et me regarde intensément, sa main se dirige vers ma joue mouillée à cause des larmes qui ont recommencé à couler. Le contact de ses doigts ravive la flamme qui avait disparu en moi et j'appuie ma peau contre la sienne.

- Qu'est-ce que tu es en train de faire Louise ?

Sa voix me transperce, je sens son inquiétude, sa tristesse et sa peur... à cause de moi. "Il est triste par ma faute."

- Mon frère... Il est parti... Il ne reviendra jamais ! dis-je.

J'éclate en sanglots et Oli me prend dans ses bras, posant sa main derrière ma tête : là où un hématome s'est formé. Je pose mon menton sur son épaule, mes larmes tombent sur son sweat et quand je relève les yeux, je crois le regard de Samia.

- Je suis désolée...

- Ne le sois pas, tu aurais pu juste me prévenir, dit-elle dans un sourire bienveillant.

Je hoche la tête et Oli me relâche. Au bord de mon champ de vision, de petites taches noires apparaissent.

- Tu es pâle, tu as mangé ? demande-t-il.

Inutile de mentir, je veux sortir de cette douleur qui est en train de me dévorer, mais je ne peux pas le faire seule, je n'en ai pas la force.

- Non et je ne me sens pas très bien...

Tout commence à tanguer autour de moi, j'ai mal au crâne et soudain de la bile remonte dans ma gorge, je plaque ma main contre ma bouche. Oli a le réflexe d'attraper la poubelle à côté de mon bureau et me la place devant moi. J'y vomis le peu de ce qui restait dans mon estomac qui se révulse, tandis qu'il me tient les cheveux en arrière et que Samia, qui s'est précipitée, me caresse le dos. Je réussis à retrouver mon souffle.

- Je vais aller te préparer quelque chose à manger, ne bouge pas, dit-elle en se levant.

Je hoche la tête et me tourne vers Oli.

- Je suis désolée de ne pas avoir rappelé..

- Chut ! Ce n'est pas important, le principal, c'est que tu ailles mieux maintenant, dit-il.

Je lui souris et pose ma tête contre son épaule : sa présence m'apaise, je n'étais pas trompée, il est le seul qui puisse combattre mes démons.

- Je t'aime Oli, merci d'être là...

Ce n'est qu'un chuchotement, mais dans mon cœur, je l'ai hurlé. Il appuie ses lèvres contre mon front. Mon Dieu, que cette sensation m'avait manquée, même si cela ne fait pas longtemps.

- Moi aussi, moi aussi.

Des frissons traversent mon corps. Il doit sûrement s'en rendre compte, car il me demande :

- Tu as froid ?

- Un peu. Où vas-tu ? demandé-je en le voyant se lever.

- Je vais te chercher une couverture, je reviens, ne bouge pas.

J'acquiesce et il sort de la pièce. Je repousse la poubelle et regarde le sol, soudain un petit coup contre la porte me fait révéler la tête.