L'amour Inconnu 1ère Partie

Chapitre 24 - Olivio

     Je regarde autour de moi et aperçois des photos accrochées avec des magnets sur le frigo. Sur une, je reconnais Louise : elle doit avoir cinq ou six ans et tient entre ses doigts un ballon rouge. Son sourire laisse apparaître des dents tombées, à côté d'elle un petit garçon. Les cheveux un peu plus foncés, mais les mêmes yeux : identiques, sûrement son frère. Tous deux se tiennent la main, complices. Sur une autre, Louise vêtue d'une combinaison de ski est entourée par des gens et rit assise dans la neige. Je poursuis mon inspection avec un sourire sur les lèvres. Le micro-ondes sonne alors, je m'empresse de sortir les deux tasses et fais fondre les dernières bulles de chocolat avec une cuillère posée sur la table. La porte de la chambre grince et Louise apparaît vêtue d'un pull en laine et d'un jean. Je lui apporte une tasse.

- Merci, me remercie-t-elle.

Je lui souris et nous nous installons sur le canapé. Il est dix-neuf heures et Louise allume la télé et au bout de quelques minutes, elle se glisse contre moi, son dos contre mon torse. Je pose ma tête sur la sienne, humant le parfum de ses cheveux.

- Il faut peut-être que je rentre, mon frère va s'inquiéter, dis-je au bout de quelques minutes.

- Tu as raison, il fait déjà nuit, mais je n'ai pas envie que tu partes.

- Ce n'est pas parce que je t'ai avoué mes sentiments que je ne vais plus venir chaque jour, avoué-je.

Elle se tourne vers moi, le teint empourpré.

- Alors... Tu m'aimes ? demande-t-elle timidement.

- Je n'étais pas assez clair ? demandé-je pour la taquiner.

- Si, c'est juste que j'ai l'impression que ce n'est qu'un rêve, que je vais me réveiller et tu seras avec quelqu'un d'autre.

Elle se lève et pose sa tasse sur la table, je l'imite et pose mes mains sur ses hanches pour la tourner vers moi.

- Même si c'était un rêve, ce serait le plus beau que je puisse faire. Tu as déjà mon cœur, Louise, il t'appartient depuis la première fois où tu as posé les yeux sur moi.

Elle appuie son front contre le mien, je sens son souffle chatouiller mes lèvres et avant qu'elles puissent atteindre les siennes, mon téléphone sonne dans ma poche, soupçonnant un message de mon frère. Je le déverrouille et regarde le contact "Bingo !".

Frérot : Où es-tu ? On commence à s'inquiéter !

Je le rassure rapidement, prétextant d'être chez Yanis. Je n'arrive pas à lui dire la vérité, je déteste mentir à mon frère, mais je préfère garder ça secret pour l'instant.

- Oui, il faut que tu y ailles, tu peux garder les vêtements, les tiens ne doivent pas être secs, dit-elle.

- Tu es sûre ? Ce sont ceux de ton frère...

Elle se mord la lèvre inférieure et hoche la tête.

- Oui, ça ne sert à rien que je les garde, ça me rendait plutôt service.

- Tu préfères que je reste ? proposé-je.

Ses yeux deviennent soudain brillants, le souvenir de son frère la hante, je le vois, ses traits trahissent sa douleur et son chagrin. Il faudrait que je reste auprès d'elle, j'ai peur qu'elle ne refasse une connerie.

- Non, ne t'inquiète pas, il faut que tu rentres, assure-t-elle.

- Je t'assure, je n'ai qu'à dire à mon frère que je reste dormir et...

- Non, je suis sérieuse, il faut que tu retournes chez toi, je tiens à toi, je ne veux pas que tu rates tes études ou ta vie familiale à cause de moi, dit-elle sur un ton un peu plus dur.

Je n'insiste pas et ne fais qu'appuyer mes lèvres contre son front.