L'amour Inconnu 1ère Partie

Chapitre 26 - Olivio

- Tu sais où elle est ? demandé-je.

Je suis appuyé au comptoir du café, il est dix-sept heures et il fait très froid dehors. Samia nettoie des verres avec un chiffon et secoue la tête.

- Elle n'est pas venue ce matin et elle n'a pas répondu aux messages. Pourquoi ? Tu crois qu'il est arrivé quelque chose ?

Mon cerveau réfléchit à une vitesse folle. Ce matin, elle n'a pas décroché quand je l'ai appelé, c'est peut-être insignifiant, mais après l'avoir vu assez mal en point hier, j'ai peur qu'il lui est arrivé malheur.

- Je n'en sais rien, hier elle n'était pas bien, son frère lui manque toujours.

- Oh, je vois. Que s'est-il passé d'ailleurs ? Quand tu lui as couru après.

Je rougis et cherche mes mots, elle me dévore des yeux, attendant une réponse, visiblement très intriguée par ce qu'il se passe entre Louise et moi.

- Euh, je ne sais pas si je peux te le dire... enfin, si j'en ai envie, à vrai dire, avoué-je.

- En tout cas, je sais qu'elle t'aime énormément et que tu comptes pour elle. Tu as essayé de l'appeler ?

- Elle n'a pas répondu, je ne comprends pas, tu crois qu'on devrait aller chez elle ?

Sa bouche se tord en une moue peu sereine, visiblement indécise. Au fond de moi, un sentiment de peur m'envahit. Peut-être s'est-elle rendue compte qu'elle ne m'aimait pas vraiment ? Qu'elle ne veut en fin de compte pas se lancer dans une relation ? C'est peut-être pour ça qu'elle n'a pas répondu.

- Elle est sûrement juste malade, attendons jusqu'à ce soir, rien ne sert de s'alarmer tout de suite, suppose Samia en haussant les épaules.

- Hier, je lui ai proposé de rester si elle ne sentait pas bien, mais elle a refusé.

- Oli ! elle t'aime, c'est certain. Vous venez de vous l'avouer, il faut peut-être laissé les choses se faire par elles-mêmes.

-Tu as certainement raison, cédé-je. Bon, on attend jusqu'à ce soir et si je n'ai toujours pas de nouvelles, je t'appelle.

- Pas de souci, je vais te passer mon numéro.

Une fois son numéro écrit au stylo au creux de ma paume, je m'apprête à quitter le café quand l'appel de mon prénom m'arrête net devant la porte.

- Oli !

Samia s'approche et pose sa main sur mon épaule : le regard compatissant.

- Je la connais bien, dit-elle. Toi, peu, vous allez apprendre, mais... ne presse pas trop les choses, je sais que vous vous aimez, mais elle vient de perdre son frère, Louise a besoin de temps, ne doute pas de son amour.

- Oui je sais, j'ai débarqué à un mauvais moment dans sa vie, mais je te promets que je ne la ferais jamais souffrir, dis-je d'une voix sûre.

- Vous serez heureux, j'en suis certaine, si j'ai des nouvelles...

- Tu m'appelles, terminé-je. Salut Samia.

Elle me salue et je sors dans le froid de l'hiver. Je jette encore une fois un coup d'œil à mon téléphone, mais n'ai toujours aucune notification de sa part. Alors, c'est penaud que je rentre chez moi, toujours inquiet du sort de celle à qui j'ai confié mon cœur.