-Prologue-

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Les portes battantes qui menaient au couloir des cellules se sont brusquement ouvertes, laissant apercevoir quelques néons clignotants diffusant une lumière blanche et arriver une odeur de pisse froide accompagné de transpiration. Je n'ai pu que froncer le nez alors que le courant d’air portait vers moi cette vaillante senteur.

-Signez-là, et qu’on ne le revoit plus dans les parages, me rappelle la policière qui venait de poser un stylo bille sur un formulaire de sortie.

Deux flics poussèrent le mec amoché jusqu’à moi et je le rattrapais par le bras alors qu’il titubait. Son arcade était en sang et un filet lui était coulé jusqu'au menton, poissant les poils de sa barbe.

-Compris.

Je signais.

-Et toi l’affreux, si jamais on te reprend dans une merde pareille, on t’y laisse, t’imprime ça ?  Ajoute un flics à l’allure de merdeux en posant un doigt accusateur sur le torse de son jouet.

Celui-ci, qui avait jusque-là gardé sa grande gueule fermée, releva le menton et fusilla le doigt qui appuyait toujours sur lui.

-Retire ta main tout de suite, si tu veux la garder.

Je ne lui laissais pas le temps de répondre et empoignais le bras de l’ex détenu avant que je ne puisse pas réparer ses bêtises.

-Il ne reviendra plus, j’affirme aux trois policiers qui nous fixaient avec des regards de mercenaires.

Quand j’eu enfin mis la clef dans le contact et que j’entendis la ceinture passager se verrouiller, je me retournais.

-Je ne sais pas ce qui me retient de te foutre la raclée que tu mérites, Zacharel.  

-Sûrement l'amour inconditionnel que tu me portes, Nickaël, répond-il avec un sourire affectueux, gâché par la lèvre explosée qu’il affichait.

Je tiquais.

-Qu’est-ce qui t'a pris de te mêler de mes affaires ? Je ne t'ai rien demandé à ce que je sache, je le réprimande, les mains sur le volants.

-Tu n’avais rien à me demander. C’est à moi de te protéger, c’était évident que je mettrais les pieds dans le plat à un moment ou un autre.

Ma tête bascula sur l’appui-tête.

-J’aurais réglé le problème si j’avais su que tu étais au courant.

-Alors pourquoi tu as laissé traîner les choses ?

-Je ne sais pas dire non.

-Ouais bah il va falloir que tu apprennes parce que la prochaine fois c’est pas un démon Imperius que tu auras aux fesses, mais pire.

Je croisais son regard. Il s’était inquiété pour moi et c’était de ma faute s’il s’était fait rouer de coup. Tout ça parce qu’un mec m’avait accosté dans un bar et qu'au lieu de lui dire clairement que je n’étais pas intéressée, j’avais fuis. J’étais rentrée à la maison et le type m’avait suivis. À partir de ce moment, il avait eu mon adresse, m’avait envoyé des lettres, m’avait attendu le soir. J’avais essayé de discuter avec lui pour lui signifier mon refus, mais il n'avait jamais rien voulu savoir.

J’avais les moyens de régler les choses mais j'étais contre la violence. Elle m’horripilait. J’en avais horreur. La violence m’avait volé ma mère, mon père, avait détruit ma famille. Je ne voulais pas tomber là-dedans.  

Je savais me battre pourtant. Peter avait fait en sorte que nous soyons préparé à toutes éventualités et depuis tout jeune. M’entraîner contre lui, ou contre Zack ne me posait aucun problème, mais dès que je devais m’en prendre à un étranger, je bloquais.

HYBRID Resurrection - l'Héritage Où les histoires vivent. Découvrez maintenant