Chapitre 9 - Jusqu'à mes petits orteils

1.5K 134 205
                                    

Madeline

Nous étions assis depuis plus d'une heure, à parler du beau temps, de la rentrée, du concert de la veille. Tant de sujets aussi futiles qu'intéressants. Je n'apprenais pas grand-chose sur Edgar, mais j'étais heureuse de lui parler un tant soit peu normalement. Toute trace d'agacement avait disparu chez moi, j'étais même un peu trop détendue face à lui.

— Tu veux voir un truc cool ? lui demandais-je pour changer de sujet.

— Ouais, c'est quoi ?

J'avais piqué son intérêt.

— Suis moi, lui ordonnai-je en souriant.

En me levant, je pouvais sentir le litre de bière dans mon corps, faisant légèrement tourner ma tête. C'était peut-être bien l'alcool qui me rendait si à l'aise, finalement.

Nous marchâmes jusqu'à chez moi. Le temps de faire mon code, je le voyais à côté de moi me questionner du regard.

— On va chez toi ?

— Pas tout à fait ... Tu verras !

Une fois arrivés tout en haut, tous les deux essoufflés, je repris la parole.

— Encore un petit effort.

Il me suivit au bout du couloir tandis que j'empruntais une échelle et poussais une petite trappe qui nous emmenait directement sur le toit de mon immeuble. Puis je l'aidais à se hisser à son tour.

— Classe !

— Je viens ici de temps de temps, j'adore les toits de Paris. Regarde, on voit l'arc de triomphe là-bas ! Et le faisceau de la tour Eiffel par ici !

J'avais toujours des étoiles dans les yeux lorsque je venais ici. Il le remarqua et rigola.

— On dirait une petite fille qui ouvre ses cadeaux le matin de Noël.

— Un rien me rend heureuse, tu sais. Je me contente de peu de choses. Tout ce qui est beau m'émerveille, avouai-je, en le contemplant un peu trop.

Le soleil se couchait progressivement. On avait mis de la musique et on profitait du soleil tombant. Il me faisait écouter des nouveaux groupes qu'il avait découvert, et me demandait ce que j'écoutais d'autre. On parlait du temps, de l'école, de mon intégration... sans vraiment aborder le sujet de nos vies. L'air était plutôt doux aujourd'hui. J'observais l'horizon, assise sur un petit bout de tôle lorsqu'un petit clic retentit. Edgar venait de me prendre en photo.

— Qu'est-ce que ? Non ! Montre-moi ça ! On peut la refaire je suis sûre de ne pas être terrible ! Regarde comment je suis habillée, ça ne va pas ! l'avertis-je en me levant.

Je le regardais, décontenancée, puis dans un élan de folie, je me ruai sur lui afin de lui prendre son téléphone.

— Tu ne pourras pas l'attraper ! rigola-t-il, surpris.

Il s'était mis debout sur la partie plate du toit et tendait son téléphone bien au-dessus de sa tête de façon à ce qu'il soit inaccessible pour ma petite taille. Je lui grimpais sur le dos mais il se pencha pour me remettre sur mes pieds en face de lui, puis m'agrippa la taille en embrassant mon front.

— Tu es... commença-t-il.

Ses lèvres se rapprochèrent de ma tempe. De ma joue.

— Madeline..., me susurra-t-il à l'oreille.

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que je l'embrassai furtivement sur les lèvres.

— Je..., tentai-je, surprise moi-même de mon geste.

To The Moon 🌙 - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant