Chapitre 22 - Cette jolie fille, raison de ma folie

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Edgar


Elle était piquante, j'adorais ça. J'avais côtoyé assez de nanas pour savoir qu'elle essayait de me malmener, mais c'était chose perdue ma belle, j'étais imbattable à ce jeu-là. 

J'avais du mal à croire à son histoire de week-end heureux. Ses yeux avaient brillé, pas de joie, plutôt une douce mélancolie. Elle avait trituré ses doigts, gênée par les mots qui sortaient de sa bouche (bouche que je savourais). Tous ces signes ne me trompaient pas, cependant, j'étais bien trop pris dans son jeu que je continuerais jusqu'à ce qu'elle perde. Parce que j'étais comme ça.

— Je peux t'en prendre une ? me demanda-t-elle en minaudant.

Je lui tendis mon paquet, tandis qu'elle retirait précautionneusement une des cigarettes mentholées. Elle avait l'art de faire d'une simple action, un moment envoûtant. Je la regardais poser la tige blanche entre ses lèvres rouge tandis que j'avançais mon briquet en feu vers elle. Elle tira une bouffée creusant ses joues puis expira la fumée vers le plafond, faisant tendre son cou. J'aperçus alors une petite cicatrice en ligne droite sur environ cinq centimètres à la lisière de son cou. Je ne l'avais pas encore remarquée, toujours cachée par un ou deux colliers fins.

Elle repéra que je l'observais et posa immédiatement la main sur son cou. De manière subtile, sans me montrer que ça la dérangeait. Je pense qu'elle aimait que je la regarde. Ses joues rosissaient au fur et à mesure que mes yeux la déchiffraient. 

De son cou à ses seins parfaitement ronds dans ce haut moulant. J'avais envie de la toucher, d'embrasser son cou meurtri. Je m'imaginais le faire, d'ailleurs.

Tout le contraire de ma raison. Mais n'avais-je pas déjà dit que j'étais fou ?


***

Il se faisait tard et je la vis bailler dans son coin.

— Je vais y aller, Elisa, lança-t-elle à l'intéressée, en train de rouler son joint.

— J'y vais aussi, bro. J'ai une grosse journée demain, m'adressais-je à Théo.

Madeline me regarda gênée puis gagna la porte d'entrée sans m'attendre, après avoir repris ses affaires et salué nos hôtes.

J'accolais rapidement Théo, puis sortit derrière elle. Elle attendait dans le couloir que le vieil ascenseur Haussmannien daigne arriver, le pied tapant nerveusement contre la moquette rouge du couloir. Je me postais derrière elle, je voyais à quel point elle était tendue et ça me faisait kiffer. Une fois l'ascenseur présent, je m'avançais pour lui ouvrir la porte, rapprochant considérablement mon corps vers elle. Au fond je pense qu'elle savait que c'était ma manière de me venger de tout à l'heure. Je jouais encore, parce que j'adorais contempler ses réactions, mais aussi pour l'effet que ça me faisait. Cette électricité qu'on arrivait à créer, ce n'était pas humain. Ça me faisait frissonner, transpirer même.

— Merci, me dit-elle dans un souffle.

L'ascenseur étant étroit, nous étions donc très proches dans cette petite cabine. Elle me tournait à moitié le dos pour ne pas affronter mon regard. Toujours pas. Et l'électricité était encore plus présente dans cet espace étriqué. Ça me tordait le ventre.

Elle sortit précipitamment de la cabine devant moi. Elle semblait enragée par la situation et bizarrement je n'avais plus envie de jouer. Je la suivis dehors alors qu'elle marchait à grand pas, évitant de justesse que la lourde porte cochère se referme sur moi.

La rue était étrangement calme en ce dimanche soir. Quelques appartements encore éclairés nous donnaient un aperçu de la vie de chacun. Tous dans leurs cocons, face à nos deux âmes torturées. Soudain, Madeline se retourna vers moi, les dents serrées et les yeux sortant presque de leurs orbites. 

— ça t'amuses ? Tu kiffes bien ?

Je levais les mains en signe de protestation.

— C'est ça, continue comme ça.... Es...Espèce de Connard ! cria-t-elle difficilement.

Elle reprit sa route après son invective, le corps tendu, les doigts crispés sur ses paquets.

— Whoa ! Calmos Madeline.

Je ne m'attendais pas à ce qu'elle explose de la sorte.

— J'en ai marre que tu joues avec moi. C'était quoi le plan ce soir ? Je ne suis pas ton nouveau jouet, putain. Lâche-moi. Un coup t'as envie, l'autre coup non. Je ne suis pas comme ça.

— C'est... compliqué, tentais-je vainement de m'expliquer.

— Mais c'est toujours compliqué avec toi, Edgar ! Alors maintenant tu me laisses rentrer, j'te laisse rentrer et on en reste là, c'est très bien, mais ne cherche plus à jouer avec moi.

Elle s'avança vers moi, toujours avec son doigt inquisiteur, ses yeux grands ouverts et suant la rage.

— Je ne veux pas de toi dans ma vie, claqua-t-elle entre ses dents, un éclat de tristesse dans ses yeux, si vif, que je cru l'inventer.

Elle tourna finalement les talons et partit rapidement, me laissant encore planté comme un con.

Merde. Je m'étais un peu mordu la queue là.

Je l'avais trop cherchée. Madeline n'était pas comme les autres, je m'en rendais bien compte, et c'était cette différence qui me ramenait toujours à elle. Je ne pouvais décemment pas jouer avec elle comme je pouvais profiter de Julia. 

J'attrapais mes cheveux, les tirant vers l'arrière. Pesant le pour et le contre.

Cette attirance, cette étincelle qui me piquait les doigts et affolait mon coeur, je ne pouvais pas la contrer. Son innocence me frappait le visage, ses yeux emplit d'amour et de haine me chassaient jusque dans mes rêves. Et pourtant... 

Pourtant rien. Je ne pouvais pas la laisser filer. J'allais la dévorer, mais je ne pouvais pas faire autrement. Je la désirais si hardiment que j'étais résolu à lâcher les armes. Au moins pour ce soir.

Je ne pouvais m'empêcher de me demander si c'était elle ? La fille qui me sortirait de mes spirales, qui m'emmènerait plus haut. Même si je ne lui donnait aucune raison de le devenir pour le moment, je sentais qu'il y avait bien plus qu'une simple attirance avec Madeline. C'était plus fort, plus intense. Si vif et incontrôlable. Cette jolie fille, raison de ma folie.


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Ouuuh chapitre doublé en mots ! J'ai tellement besoin d'étoffer les chapitres du point de vue d'Edgar ! J'espère que celui la vous plaira !

Alors on l'aime ou pas Edgar Laville ?

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