Madeline
Quel insolent. J'avais envie de pleurer, mais mes larmes ne coulaient pas, j'en avais déjà trop verser pour ce garçon.
Je courais à moitié, les bras chargés. J'étais à bout de force. Il m'avait épuisée. Je devais bien avouer que je l'avais cherché..., mais il était allé trop loin. Jouant avec mes sentiments naissant... J'étais totalement éprise de lui, et au fond de moi, je pense que c'était ça le plus terrible dans cette histoire.
Je m'arrêtais un moment, pour reprendre mon souffle et mes esprits. L'appartement n'était plus trop loin, mais mes sacs se faisaient lourds. Ils tiraillaient mes doigts, blanchissant mes phalanges coupées par les anses.
— Madeline !
Edgar arriva vers moi au bout d'un moment.
Je repris ma route sans lui prêter attention. Ma fierté en avait visiblement pris un coup et avait décidé que je ne devais pas m'arrêter.
— Veux-tu bien t'arrêter deux minutes ?
Boudeuse, je le fusillais du regard. Il n'avait qu'à avancer plus vite s'il voulait me parler.
Une vraie gamine. J'en avais conscience.
Je marchais de plus en plus vite, le souffle court et les joues rougies par l'effort, mais il me rattrapa en deux temps trois mouvements.
— S'il-te-plait !
Lorsque sa main attrapa mon bras pour lui faire face, je capitulais.
Il me regarda pendant un moment, essayant de sortir une phrase qui ne voulait pas émerger, ouvrant et refermant la bouche comme un poisson dans un bocal.
— ...
Je haussais un sourcil avant de me retourner pour reprendre ma route. S'il était incapable de me parler, je ne voyais pas ce que je foutais encore ici.
— Je... Je m'excuse, ok ?
Il haussa le ton, et ça fonctionna. Je lui fit face une nouvelle fois.
— Ok.
Il était hors de question que je faiblisse.
— Ok ? me demanda -t-il en rageant.
— Ok.
— Putain Mad. S'il te plait. Fais un eff.... Tu ne te rends pas compte de ce que je suis en train de faire, là.
Il parlait avec ses mains comme le vrai italien qu'il n'était pas.
— Si, tu viens de t'excuser. Mais je ne sais pas quoi te répondre.
— Je ne me suis jamais excusé. A personne.
— Et je devrais me sentir privilégiée ? lui demandais-je, à la limite de l'exaspération.
Sur ce, il attrapa ma tête entre ses deux mains, et je déglutis bruyamment. Je n'avais pas imaginé qu'il se rapprocherait aussi vite de moi.
— C'est juste que... Tu me fais faire des choses que je n'avais jamais... Envisagé avant.
— Comme... t'excuser ?
Je jouais l'ironie, mais je n'en menais pas large. Ses mains froides entourant mon visage chaud brulaient ma peau. une brûlure aussi exquise que risquée.
— C'est pas ça. Pas que. Je ne sais pas comment te dire ça...me dit-il en collant son front contre le mien, incendiant le reste de mon corps.
— Essaie, lui dis-je, alors que ses doigts caressant mes joues rendaient mon souffle court.
— Ce serait plus simple si...
— Si...
Il embrassa furtivement mes lèvres entrouvertes, et j'en lâchais mes sacs qui s'éparpillèrent au sol. Et alors que je perdais toute volonté de le détester, je lui rendis son baiser. C'était le risque quand Edgar était dans les parages. Il me faisait faire tout ce que ma conscience m'interdisait.
Mais comment pouvais-je le détester ? Dès lors que je me retrouvais dans ses bras, plus rien ne comptait.
— Viens.
Il ramassa les sacs et m'entraina quelques mètres plus loin vers mon appartement, m'embrassa dans le cou quand je tapais le code pour ouvrir la vieille porte en bois de mon immeuble et une fois à l'intérieur du bâtiment, me colla contre la paroi en marbre froid de l'entrée.
Il avait placé ses jambes de manière à ce que je ne puisse plus bouger.
— Ce mec que t'as rencontré, il te fait autant d'effet que moi ? me questionna t-il en jouant avec une mèche tombée de mon chignon.
— J... Jamais.
Il continuais à être insolent et j'avais furieusement envie de me baffer d'être à sa merci.
— Est-ce qu'il t'a fait ça ?
Il m'embrassa l'épaule en remontant vers mon cou puis vers mon oreille où il continua à susurrer.
— Est-ce qu'il t'a fait ça aussi ? me demanda t-il en me caressant les seins à travers mon t-shirt moulant. Son genou remontait entre mes jambes et j'avais le souffle de plus en plus saccadé.
— Non... Il... ne m'a pas fait ça...
— Je préfère ça. Je ne supporte pas l'idée qu'un mec puisse te toucher comme je suis en train de le faire.
— Tu pourrais... m'avoir... Edgar. Mais je veux faire... les choses bien.
Il m'embrassait au fur et à mesure que mes mots sortaient.
— C'est quoi faire les choses bien, Madeline ? continuait-il à me susurrer de sa voix grave.
Je posais mes deux mains à plat sur son torse et le poussais légèrement en arrière, de manière à reprendre totalement possession de mon corps.
— C'est que tu... dormes chez toi ce soir.
Il avait recollé son front sur le mien, puis avait finalement capitulé.
— Ok. Si c'est ce que tu veux.
Il me lâcha brusquement en imposant une certaine distance entre nous.
Je retrouvais l'être froid et mystérieux que je ne connaissais que trop bien.
Il s'en rendit compte et m'attrapa la main, en embrassa sobrement la paume, avant de tourner les talons.
— A demain, Mad.
— A demain.
Je restais pantelante encore un moment avant d'attraper mes affaires et de rentrer chez moi, la tête pleine de pensées controversées.
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Alors, heureuses ???
De un, c'est un nouveau rapprochement pour les deux.
De deux, elle l'a bien rembarré quand même !! Ça fait plaisir :P
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To The Moon 🌙 - Tome 1
RomansMadeline a dix-huit ans. Petite provinciale fraichement débarquée à Paris, elle découvre les joies de l'université et de l'indépendance. Un peu timide après un traumatisme quand elle était enfant, elle a du mal à s'ouvrir aux autres mais compte bien...