To The Moon 🌙 - Tome 1

Epilogue

London St Pancras International – Dix-huit juin 2019

Ça faisait une bonne heure que j'attendais mon train. J'étais en vrac. J'avais l'impression que depuis que j'étais arrivé ici, il y a cinq mois, rien n'avait changé.

Enfin si. Moi. J'avais changé. J'apercevais mon reflet dans la vitrine du M&S et je peinais à me reconnaître. Teinture blonde, barbe bien fournie et plus costaud de manière générale. Un vrai Punk.

Ma grand-mère avait hallucinée quand j'avais débarqué chez elle. Elle avait semblé contente mais surprise. Je l'avais vue rapidement à Noël après trois ans d'absence, alors elle était loin d'imaginer que je m'installerai chez elle un mois plus tard.

Son petit appartement dans le quartier de Marylebone offrait une belle vue sur le quartier. Il n'était pas très grand mais j'avais squatté sa chambre d'amis, inutilisée depuis des lustres.

Même après cinq mois, mes souvenirs étaient ancrés et j'appréhendais mon retour à Paris. Je n'avais pas dormi cette nuit-là. Cette fameuse nuit où elle était partie. J'avais passé la nuit à ranger et nettoyer l'appartement. Je pensais naïvement que ranger allait m'aider à oublier cette soirée désastreuse. En entrant dans la chambre, elle avait tout pris. Tout ce qui me reliais à elle. A l'exception d'une photo qui avait dû tomber dans la précipitation. Je l'avais ramassée et m'étais juré que je retrouverai cette Madeline. Heureuse et insouciante.

Je savais que c'était mal. Je savais qu'une relation ne pouvais commencer sur un mensonge. Mais il m'avait été impossible de m'arrêter.

Je me souvenais encore avoir pris un billet pour Londres sur un coup de tête vers six heures du matin. A midi je me tenais dans ce même hall de gare, St-Pancras, un des plus beaux du monde, tendant désespérément de me frayer un chemin vers le métro londonien. Théo était resté endormi sur le canapé. Le pauvre avait essayé de veiller le plus tard possible pour me tenir compagnie mais s'était finalement endormi. Je lui avais laissé un mot et les clés. J'avais également laissé un mot pour ma mère au cas où elle se souviendrait de mon existence.

J'avais préparé ma fuite en une nuit. Parce que oui, je fuyais. Je n'assumais pas ma connerie.

Putain en y repensant j'étais un putain de connard.

Ma grand-mère m'avait forcé à trouver un Job pour subvenir à nos besoins. Il y avait un bar pas loin de chez elle dans lequel j'effectuais quelques heures par semaine. Quand je ne bossais pas, je filais dans le parc en face et jouais pour quelques livres ou alors je faisais des lives dans un autre bar branché du quartier. Ou alors je faisais du sport. Tout pour me vider la tête mais au final je ne pensais qu'à elle. Son porte-clés m'accompagnait partout. Sa photo était pliée dans mon portefeuille.

Puis un matin ma grand-mère en a eu marre. Ou alors c'était moi. Théo avait eu des nouvelles concernant le groupe aussi. Il fallait que je rentre. Ce qui devait être quelques semaines s'était transformé en quelques mois. Je n'étais pas heureux, pas plus ici, qu'à Paris.

Donc me voici, prêt à affronter mon passé, mon présent et mon avenir.

Théo viendra me chercher dans quelques heures. Il n'a rien voulu me dire sur Madeline. La route sera longue, mais je m'étais promis de la reconquérir. Cette fille, je l'avais dans la peau et ma vie était devenue bien morose sans elle.

Madeline, pardonne-moi, encore.