Chapitre 27 - Un poids en moins

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Madeline


Je ne lui avais pas répondu et voilà que trois heures après être rentrée, il frappait à ma porte comme un fou.

— Ouvre moi, Mad !

— Non.

Il avait l'air bourré. Je le regardais par le Judas, il venait juste de s'asseoir en face de la porte.

— Rentre chez toi, Edgar.

­— Non, pas sans toi.

Il commença à chanter à tue-tête dans le couloir.

— Ain't no sunshine when she's gone... It's not warm when she's away... Ain't no sunshine when she's gone... And she's always gone too long... Anytime she goes aw...

— Non mais ça ne va pas ? Tu veux réveiller tous mes voisins ou quoi ? lui demandais-je en ouvrant la porte comme une furie.

— Ahh, je savais bien que tu allais finir par ouvrir la porte.

Je l'aidais à se remettre sur ses pieds et le faisait entrer. Il puait le Whisky.

— Pourquoi es-tu bourré ?

— On a juste bu un peu. C'est les vacances !

— Tu pues le whisky, Edgar et tu ne tiens même pas debout.

Je l'aidais à enlever son manteau tandis qu'il s'allongea dans le lit ouvert. Je retirais ses chaussures et l'installa confortablement.

— Merci maman, dit-il en rigolant.

— Je te pensais plus responsable que ça.

Je n'avais pas envie de rire. Il débarquait chez moi, dans un état déplorable et faisait de l'humour.

— Oh ça va, détend toi Maddy, pour une fois que c'est moi et pas toi.

J'ouvrais la bouche et la refermais. Je ne souhaitais pas entrer dans ce débat car au fond, il avait plutôt raison sur ce coup-là.

— Tiens un verre d'eau.
Je lui tendis le verre et enchaina, peu sûre de moi.
— Est-ce que... ton état à un rapport... avec ce que t'a donné ce mec... tout à l'heure ?

Je marchais sur des œufs, je le savais, mais j'avais besoin d'en avoir le cœur net.

— De qui tu parles ? Ben ? Non ! On s'échangeait... des cours.

— Oh ok. Je ne sais pas pourquoi je me suis fait tout un film avec ça ! J'ai cru un moment que tu étais un gros dealer ou ce genre de choses, lui dis-je en levant les yeux au ciel, face à ma stupidité.

— C'est pour ça que tu es partie ?

— Non. C'est difficile pour moi de ne rien laisser paraître quand tu es dans les parages. Apparemment ce n'est difficile que pour moi d'ailleurs, ajoutais-je, boudeuse.

— Tu sais très bien comment c'est. Je ne veux pas que les autres le sache. Pas pour le moment du moins.

— Oui. J'ai bien compris. Je ne sais toujours pas en revanche pourquoi tu as autant bu.

— Ce n'est pas... Comment dire ça ? Je n'aime pas cette période de l'année basée sur la famille. Quand on en a pas, ce n'est pas chose facile de voir les gens heureux partir retrouver... leurs proches, me confia-t-il.

—Je ne peux pas être plus d'accord avec toi Edgar. Mes parents sont divorcés depuis... ça doit bien faire dix ans, et les fêtes n'ont jamais été une période heureuse pour moi non plus.

Il me sourit faiblement.

— Tu te rends compte que c'est la première fois que tu te confies vraiment, Mad ? Tu parles de moi, mais tu n'es pas beaucoup plus ouverte que moi.

To The Moon 🌙 - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant