Madeline a dix-huit ans. Petite provinciale fraichement débarquée à Paris, elle découvre les joies de l'université et de l'indépendance. Un peu timide après un traumatisme quand elle était enfant, elle a du mal à s'ouvrir aux autres mais compte bien...
— Allez Edgar, réveille-toi !! On va être en retard. Les résultats sont aujourd'hui.
Madeline me secouait à n'en plus finir. J'avais beau grogner que, de mon côté, je n'attendais aucun résultat, il n'y avait rien à faire. Fuck les examens et vive les contrôles continus.
— C'est important pour moi. J'aimerai que tu viennes avec moi !
— Va te doucher, Maddy, lui dis-je la voix ensommeillée.
— J'y vais. Mais t'as intérêt à t'être levé et à avoir préparé le café quand je serai sortie de la douche.
— Ouais ouais...
Je ne savais pas comment cette fille faisait pour avoir autant la pêche le matin. On avait veillé super tard pour enfin terminer le dernier volet d'Harry Potter, et parce qu'elle était trop excitée par les résultats qui tombaient aujourd'hui pour fermer un oeil.
Je me levai difficilement alors que j'entendis l'eau couler dans la pièce d'à côté. Son appartement était vraiment minuscule par rapport au mien, mais je préférais qu'on se voie ici que chez moi. Madeline était de plus en plus curieuse et je commençais sérieusement à avoir du mal à lui mentir.
Lui mentir... Je ne lui disais pas toute la vérité, après ce n'était pas un mensonge à proprement parlé. Je me sentais bien incapable de lui raconter quoi que ce soit maintenant qu'on était "officiellement" ensemble, mais surtout que j'éprouvais des sentiments pour elle.
Pourquoi n'avait-elle pas une machine à Expresso comme tout le monde ?
Alors que je galérais avec le filtre et le café moulu, elle sortit de la salle de bain enroulée de son drap de bain immaculé, contrastant avec la couleur de sa peau.
Ses épaules perlée de gouttelettes d'eau m'attiraient comme un lion vers sa proie. J'étais foutu. Comment pouvais-je espérer qu'elle me pardonne mon silence ?
Voyant que je l'observais sans ciller, elle leva un sourcil de manière provocante.
— Salut beauté, me contentais-je de sortir pour chasser mes autres idées.
Elle laissa tomber sa serviette au sol laissant apparaître ses courbes, parfaitement nues. Parfaitement parfaite... Je déglutis en appuyant sur le bouton marche de la machine à café.
— Tu t'en sors ? me demanda-t-elle en s'approchant de moi.
— Pas pour très longtemps si tu continues à te balader comme ça devant moi.
Elle était de plus en plus à l'aise avec moi et j'adorais ça. Alors qu'elle faisait exprès de se dandiner devant moi je lui rappelai qu'on allait définitivement finir par arriver en retard si elle continuait sur ce terrain. Se rappelant sûrement de l'importance de cette journée, elle fût habillée cinq minutes plus tard. Bon...
Madeline prenait son petit déjeuner debout dans la cuisine lorsque je sortais de la salle de bain à mon tour.
— Il te reste exactement (elle regarda sa montre imaginaire au poignet) cinq minutes pour t'habiller. Je vais me laver les dents, ton café est servi.
Je n'avais pas l'habitude d'être autant millimétré le matin mais c'était un jour important pour ma studieuse Madeline.
Vendredi 25 janvier. Jour des résultats du premier trimestre pour les étudiants en com et en commerce. Jour de ce putain de bal de cons, forcément.
Mais aussi, et ça je ne le savais pas encore, le jour où l'enfer de ma vie allait me rattraper, ruinant tout sur son passage, nous basculant tout les deux vers des abîmes inconnues.
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