To The Moon 🌙 - Tome 1

Chapitre 7 - Une sale journée.

Madeline

J'avais été malade toute la nuit en rentrant chez moi et m'étais réveillée à onze heures du matin. Autant dire que j'avais loupé tous les cours de la matinée. Merde. En même temps, vu la barre que j'avais dans le crâne, je n'aurais pas assumé les cours ce matin. Voilà pourquoi je ne voulais pas sortir la semaine, mon état était ridicule !

Tandis que je pestais intérieurement contre Elisa de m'avoir fait sortir un jeudi soir, je prenais le chemin de l'école en début d'après-midi. Foutu pour foutu, il n'avait pas été nécessaire de me presser pour me préparer. J'arrivais donc à l'école un peu avant quatorze heures après une douche de trente minutes, trois brossages de dents et un Happy Meal chopé sur le chemin.

— Regardez un peu qui voilà !

Toute la bande d'hier était plantée devant l'entrée de l'école à fumer une clope et c'était Théo qui m'avait repéré malgré mes lunettes de soleil et ma tête baissée sous la capuche de mon sweat gris. Oui, tant qu'à faire, je n'avais pas pris la peine de sortir ma plus belle toilette.

— Dure nuit ma belle ? me demanda Elisa, blottie dans les bras de ce dernier.

Je repasserais sur ce détail plus tard.

— C'est la merde, je ne me suis pas réveillée. Je ne comprends pas, mon réveil n'a pas sonné.

— Je te l'ai enlevé, tu avais clairement besoin de dormir.

Cette voix, je commençais à la reconnaître, et parfois même à trop l'apprécier malgré son air pédant et ses jugements hâtifs sur ma personne. Là maintenant, elle me foutait en rogne. Edgar s'était permis de retirer mon réveil ? Non mais pour qui, il se prenait ?

— Pardon ? Et comment tu as fait ça ? lui répondis-je, cinglante.

— Tout simplement, quand on était dans le Uber et que tu dormais sur mon épaule. J'ai pris ton téléphone et le tour était joué ! me dit-il avec son sourire charmeur.

La honte pris le dessus et je piquais un fard. Tout le monde rigola. Il m'avait coupé l'herbe sous le pied, et toutes les réparties que je formulais dans ma tête ne passaient pas la barrière de mes lèvres.

— Oh ce n'est pas bien grave, Maddy, t'as rien raté ce matin.

Elisa essayait de me rassurer mais j'étais vraiment énervée et gênée.

Edgar avait reçu un beau coup au visage laissant son œil virer légèrement au bleu. Il n'était pas ouvert de la tête fort heureusement, mais c'était ses jointures qui avaient morflées.

Tandis que j'examinais ses mains de loin, il les rangea dans ses poches et souffla un truc inaudible.

— Oh mon pauvre chéri, qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?

Une grande blonde aux cheveux parfaitement ondulés venait d'apparaître dans le cercle en se ruant au cou d'Edgar et me poussant au passage. Elle était vraiment magnifique, fine et élancée, on aurait dit un mannequin. Une beauté qui agaçait. Tout l'inverse de moi. Non pas que je me comparais à cet être éphèbe, car aucune comparaison n'était possible, on ne jouait pas dans la même catégorie.

— T'avais qu'à être là hier, Ju, lui répondit Edgar agacé, tandis qu'elle attrapait son visage en l'examinant sous tous les angles.

— Tu sais bien que je ne pouvais pas, chaton, le shooting s'est fini tard, le photographe a voulu refaire d'autres prises à la fin...