Promesse d'un Avenir (T3)

Bonus #1

Point de vue de Jace

Penché sur le corps inerte, je laisse mes larmes glisser inlassablement sur mes joues et atteindre celles de la jeune femme, comme pour atteindre son cœur.

- S'il te plaît Ili, s'il te plaît, reviens-moi.

J'hésite un instant à prendre sa main, ayant trop peur de briser les os de ses doigts si fragiles, mais lorsque le moniteur cardiaque qui jusque-là berçait mes larmes ne forme plus qu'une simple ligne, je n'hésite pas une seconde et presse sans ménagement sa main, l'horreur me consumant tout entier.

- ILIANA ! ILIANA RESTE AVEC MOI ! RESTE AVEC MOI !

Alertés par les cris, deux infirmiers poussent la porte, rapidement suivis par un médecin qui, au vu de la situation critique, crie à ses collègues de me faire sortir en vitesse. Je me débats : il est hors de question qu'ils m'enlèvent celle qui donne un sens à tout ce que je réalise. Ils ne peuvent pas me faire ça.

- Non ! NON ! ILIANA ! MA BELLE, JE T'EN SUPPLIE !

Je serre ses doigts plus fort tandis que l'infirmier le plus baraqué m'attrape sous les aisselles pour m'éloigner du corps mourant. Je me débats plus fort encore, mais son emprise se fait plus forte et mon état de fatigue est tellement élevé que je ne peux rien faire. Je me sens alors tellement minable.

- Écoute, si tu tiens vraiment à ce qu'elle survive, tu devrais nous laisser travailler et quitter cette pièce, déclare l'infirmier en charge de le faire dégager. Tu n'aides personne à agir de cette façon et surtout pas elle.

Épaules baissées, yeux embués, je finis par me laisser guider par l'homme hors de la chambre, tandis que la tonalité assourdissante du moniteur cardiaque résonne inlassablement dans mes oreilles, comme des acouphènes qui menacent de me faire évanouir. Ma tête est prise dans un étau auquel je ne peux pas échapper. Ma gorge me brûle et à peine suis-je dans le couloir menant à la salle d'attente que je rends toute la souffrance et les images horrifiantes en vomissant dans une poubelle. Là, je tombe à genoux, tremblant de tout mon corps poisseux de transpiration. Mes cheveux collent désormais à mon front et je sens une traînée de vomi couler sur mon menton. Mais je m'en fous, parce que la fille que j'aime est actuellement en train de mourir.

- Doucement. Ça va aller.

L'infirmier approche un mouchoir de ma bouche mais je le repousse violemment.

- Ça ne va pas aller ! Elle va mourrir ! Elle va mourir !

Je me recroqueville et commence à me balancer d'avant en arrière, en pleine crise de panique. Tout tourne autour de moi, plus rien n'a de sens. C'est comme si ma tête allait exploser mais qu'elle était vide à la fois. Comme si tout était immobile mais que tout allait à toute vitesse. Je ne sais plus qui je suis, à quoi je ressemble, ce que je connais et ce que j'ignore, sauf une seule chose : Iliana va mourir.

- Qu'est-ce qui se passe ?

Secoué de spasmes et de sanglots, je dois finalement affronter la réalité : celle qui lacère l'existence de ceux regroupés face à moi. Amy me saute dessus et agrippe mon col de toutes ses forces.

- Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi tout le monde s'est précipité comme ça dans sa chambre ?!

Je détourne les yeux, pour échapper à l'étau de ses iris désemparées. Mon corps est comme pris d'une crise d'épilepsie mais ce détail, symbole de mon désarroi profond, ne semble pas arrêter la jeune femme pour autant.

- Tout ça c'est de ta faute ! T'es qu'un connard ! C'est en la faisant souffrir que tu l'as tué ! Menteur ! Meurtrier !

- Amy, stop !