Promesse d'un Avenir (T3)

Au coeur de l'hiver

Point de vue d'Iliana

- Merde, c'est ça que vous appelez un chalet ? J'appelle ça une villa moi, s'écrie Adam, abasourdi par l'immensité du bâtiment qui nous fait face.

Je reste moi aussi bouche bée devant la beauté des lieux. Le chalet loué par la famille O'Connor se trouve en plein cœur de la station de Park City, au pied des pistes éclairées par des lampadaires aveuglants comme des étoiles. Le chalet en lui-même, n'en parlons même pas. Cette bâtisse avait bien ce cachet typique avec ses poutres en bois brut et ses façades de pierres apparentes, mais les innombrables balcons surplombants l'entrée et la hauteur du bâtiment pouvaient vous donner le tournis en moins d'une seconde.

- Gare-toi ici, m'indique Jace en pointant du doigt une petite allée adjacente au chalet.

Je m'exécute et lorsque je sors de la voiture, j'ai du mal à rester debout tellement la vue du haut bâtiment est déstabilisante.

- Ça va ? S'enquiert Adam qui entoure ma taille pour me soutenir.

- Oui. Je suis juste un peu crevée par le voyage.

Je tapote son torse pour le rassurer.

- Je me demande comment tu as pu réussir à rouler jusqu'ici sans encombres, ajoute-t-il en me frottant le dos. Dîner, un bon bain et au lit. Tu dois être en forme pour demain, mais surtout pour après-demain : c'est le Nouvel An après tout. Si tu veux réussir à tenir jusqu'à minuit, tu vas devoir prendre des forces.

- Tu as raison.

Jace interpelle mon frère pour lui demander de l'aider pour décharger le coffre, alors j'avance aux côtés de Lola pour gagner le perron éclairé par des luminaires longeant la chambranle de la porte d'entrée et les balustrades sculptées qui habillent les balcons. La façade de la bâtisse est surprenante. La nuit est tombée mais l'animation qui brûle dans la station est toujours palpable, aussi bien par l'énergie qui provient des commerces alentours que par les discussions qui fusent dans les rues.

- Rentrons, les garçons n'en ont pas pour longtemps.

Lola m'attire à l'intérieur et je manque de faire une crise cardiaque. L'entrée débouche directement sur une immense pièce de vie où trône majestueusement un salon tout équipé. Des canapés taupe sont recouverts de plaids d'une teinte légèrement plus claire sur lesquels sont déposés consciencieusement des coussins de fausse fourrure blanche. Un immense tapis blanc recouvre le sol de pierre noire et fait ressortir l'élégance du foyer de la cheminée centrale qui rapporte au tout une chaleur douce et agréable. Bientôt, ma veste devient étouffante.

- Les enfants, vous voilà enfin ! Vous en avez mis du temps.

Maria, vêtue maintenant d'un chemisier blanc et d'un jean noir taille haute nous accueille les bras grands ouverts. Perchée sur ses talons hauts, son élégance se fond parfaitement avec l'intérieur : elle semble être comme chez elle dans cette décoration humble et épurée.

- Nous aurions sans doute mis moins de temps si Iliana n'avait pas conduit, fanfaronne Jace qui passe la porte, les bras chargés de bagages.

Je lâche un éclat de rire ironique.

- Et nous aurions sans doute mis moins de temps à arriver si toi et Adam aviez cessés de vous disputer comme deux enfants concernant le poste de conducteur.

- Ils ont été insupportables, ajoute Lola qui en remet une couche.

- Ah ces garçons... Nous les vieux au moins, nous avons de la sagesse.

Maria prononce ces mots en fixant directement Adam, venant à peine de déposer deux valises près de la porte d'entrée. Le rouge lui monte aux joues et il baisse la tête, embarrassé. C'est une première. Il fourre ses mains dans ses poches, recouvrant de nouveau son air bougon.