Sous les néons (Tome 1)

CHAPITRE 3 : Désillusion

Présent

    Le soleil se lève sagement, tandis que je sens le froid envahir mes petits pieds nus, qui dépassent de la couette. Ma nuit a été bercé par des rêves rempli de couleurs et de bien-être, plongée dans un univers aussi somptueux que celui dans lequel je me trouvais hier soir. Cela faisait longtemps que je n'avais pas passé une aussi bonne nuit. Il faut dire que je m'étais habituée à faire des insomnies, ainsi que des rêves complètement tordus. Voir même terrorisants. Ces derniers ne m'apportant aucun réconfort, je m'épuisais alors constamment. Mon sommeil est devenu chaotique depuis quelques temps déjà, alors je remercie mon inconscient de m'apporter un peu de répit. Au moins le temps de quelques heures nocturne. Ces choses là ne se produisent qu'une à deux fois par mois ; autant dire à quel point mon esprit semble étouffé par ma douleur.

    Je décide de me lever malgré le fait que je sois encore tout entortillée dans ma couverture. Et même si j'ai passé une agréable nuit, mon café le matin m'est indispensable. Si je pars en cours sans avoir pris ma dose, je n'ose même pas imaginer à quel point ma journée sera terrible. Je suis de nature colérique et impulsive sans cette drogue à la caféine. Quoi que j'ignore encore si aujourd'hui je puisse agir ainsi. Je suis constamment dans le contrôle, que celui soit intérieurement ou extérieurement.

    Je me pose sur mon petit sofa, munie de ma tasse préféré. Elle est bleue, et des motifs se référant à des flocons de neige s'étalent sur la globalité du mug. Elle m'a été offerte il y a quelques temps par mes parents, sans doute au moment des fêtes de fin d'année. Pendant ce temps là, je feuillette mes croquis de la veille. Et j'avoue que je suis déçue de moi-même. Déçu de ne pas avoir été capable de retranscrire la beauté des lieux. Mais dessiner de la lumière tel que des néons n'est pas chose aisé, mon niveau en dessin n'est pas à la hauteur. Pour que je puisse détailler une lumière aussi belle et caractérielle, il me faut davantage travailler ma technique. Je referme donc mon calepin et m'en vais me préparer, cela malgré ma frustration de ne pas parvenir à remplir mes objectifs.

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    Je n'aime pas rester enfermé chez moi, encore moins le week-end. Depuis que j'ai commencé ma nouvelle vie, je ne veux pas répéter les mêmes erreurs, c'est-à-dire : rester cloîtré chez moi à déprimer et à me morfondre lamentablement. Je l'ai fait bien trop longtemps : trois ans pour être très précise. Le week-end, à part me rendre à mes cours de danse et à accompagner mes parents pour les courses ; je n'osais me rendre nulle part ailleurs que dans ma chambre, à lire ou bien à écrire des histoires. C'était l'endroit où je me sentais enfin en paix. Même partager le salon familiale se révélait être tout aussi compliqué que ma vie lycéenne. Mes parents m'aiment, je n'ai aucun doute là-dessus, mais ils sont difficilement supportables par instant, et les fuir semblait être une bonne alternative.

    Aujourd'hui je veux être une autre « moi ». Même si c'est difficile et même si je dois me battre corps et âme pour éviter d'être celle que j'ai toujours été. Je luterais et jamais plus n'oserais abandonner. Je ne peux plus me laisser me détruire comme je l'ai pourtant fait... Alors pour changer cela, je décide de partir me promener en ville. Il faut que je m'achète du matériel pour peindre de toute façon et travailler ma terrible technique.

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    Mes petites courses enfin terminées, je décide d'aller prendre un chocolat chaud dans mon café préféré. J'y vais parfois pour travailler ou bien pour bouquiner. Il m'inspire et je pourrais même dire qu'il m'apaise. Il a un côté très vintage et vraiment très cocooning — bien que je ne sois pas sûre d'avoir bien compris la signification de ce mot —. Le mobilier est très coloré et même assez relaxant d'une certaine façon. Les couleurs ont un pouvoir surprenant sur l'humeur, notamment sur la mienne. Elles décrivent assez bien l'état d'esprit des gens, que cela soit au niveau vestimentaire ou bien dans la décoration de leurs chambres. J'aime parfois me pencher sur ce qu'elles peuvent avouer sur le caractère des personnes que je croise.