Sous les néons (Tome 1)

CHAPITRE 7 : Aspiration au bonheur

Présent

Nous discutons tous autour d'une dizaine de pizzas, dispersées un peu partout sur la table. Nous sommes presque une dizaine, avec plus ou moins autant de garçons que de filles si je regarde bien. Je crois comprendre que Charline est plus proche des garçons, niveau amical bien entendu et cela me fait bizarre, car d'aussi loin que je puisse me souvenir, j'ai toujours étais entourée de filles. Je devais être excessivement laide et insignifiante pour ces messieurs, pour qu'ils daignent m'adresser un tant soit peu la parole. Mais après tout, c'était comme ça que l'histoire devait être écrite, et j'ose croire que c'est mieux pour moi. Mon manque d'amour-propre m'aurait fait éprouver sans aucun doute des sentiments précoces et inutiles, car dès lors que l'on s'intéresse à moi ; j'ai tendance à m'emballer. Mais qui pourrait me le reprocher ? Ma vision du monde est brouillée, j'ignore encore ce que c'est que de se lier véritablement à quelqu'un, aussi bien amicalement, qu'amoureusement. La vie est peuplée de mirage ; construite sur des mensonges et de l'hypocrisie. Ne pas se faire avoir par ce cocktail dangereux et chaotique est clairement mission impossible.

Cesse tes pensées déplorable et profite.

Depuis que je suis arrivée, j'ai pu discuter avec Dala qui est sa meilleure amie, et un garçon qui paraît n'être qu'un simple ami à ses yeux. Tous deux sont très agréables vis à vis de moi, bien que la discussion ne mène pas large. J'avoue quand bien même que cela me permet de me détendre et d'être davantage confiante pour la suite des événements.

-Et Cora, ça fait longtemps que tu es ici ?

Je termine d'avaler ma part de pizza et répond en prenant soin de ne pas trop ouvrir la bouche. Ceci étant au cas où mes dents ne seraient pas aussi propre que je pourrais l'imaginer. Lorsque l'on a autant la poisse que moi, on apprend rapidement que toute précaution est bonne à prendre. Il vaut mieux prévenir que guérir, c'est ce que l'on ma toujours dis.

-Je suis arrivée à la fin de l'été donc pas vraiment. Je suis juste ici pour mes études.

Et tente par ailleurs de me reconstruire une vie loin de celle que j'ai menée avant. Histoire que la fin se fasse plus heureuse que ce qu'elle aurait été si j'y étais restée là-bas.

Mais je garde cette pensée pour moi, dite à voix haute cela deviendrait franchement bizarre à mon goût. Manquerait plus que je casse l'ambiance et que je sois la délurée de service. De plus, je déteste être le centre de l'attention. Pour rien au monde je voudrais attiser le regard curieux de ces gens.

-T'es venu célibataire ? Demande un garçon, assis plus loin à table.

-Oh mais la ferme Greg, je te rappelle que toi tu ne l'es pas ! Lui lâche Dala en lui mettant une petite tape sur l'arrière de la tête.

Le garçon éclate de rire est lui répond sur un ton moqueur :

-J'ai plus le droit de m'amuser un peu maintenant ?

-Ouais ouais, quand le chat n'est pas là, les souris dansent ? Pas vrai Greg ?! Lui balance Charline en riant elle aussi.

Me sentant un peu à part, je me force à rire avec eux. Si je n'arrive pas à m'amuser autant qu'eux, alors au moins je dois me fondre parmi ces gens. Si je tire une tête d'enterrement je pense que plus personne ne souhaitera ma présence ici. Or Charline a l'air d'une personne adorable, et je veux me donner les chances d'apprendre à la connaître.

°°°

Deux heures après que nous ayons terminé de manger ; trois des garçons ont décidés qu'il était temps de sortir en boite. Comme tous le monde étaient de leurs avis, j'ai suivi le troupeau. Me voilà donc actuellement en route vers le monde de la nuit. Un monde que je n'ai jamais fréquentée, cela va sans dire... Mais je n'en suis pas moins excitée, car après tout je suis avec des « amis », j'ai bu pas mal de bière et j'adore danser. Je crois que je suis officiellement prête à rentrer dans une discothèque, sans trop regretter. Je suis bien trop légère en ce moment pour réfléchir convenablement. Ce soir je fais la fête, et on verra bien de quoi demain sera fait.