Sous les néons (Tome 1)

CHAPITRE 12 : Valorisation

Présent

Deux semaines se sont écoulées à la vitesse de la lumière. Ma relation avec Charline et Dala devient de plus en plus agréable et elles m'apportent du réconfort comme jamais je n'en ai eu auparavant. Leur amitié aussi simple soit-elle, me permet petit à petit de réaliser que je ne suis plus aussi seule qu'il y a quelques mois en arrière.

La sensation de savoir qu'il y des gens pour soi et qui seraient prêt à vous écouter sans problème est d'une certaine façon : une reconstruction pour moi. J'ai espoir que cela dure éternellement, mais afin de ne pas me briser une énième fois ; je n'oublie pas que le bonheur peut partir aussi vite qu'il est arrivé, comme un coup de vent capable de tout balayer sur son passage. Cependant dans un coin de ma tête je pense ne pas mériter encore une déception, la vie ne peut pas être plus cruelle qu'elle ne l'est déjà. Le bonheur est enfin à ma porté, je ne peux que saisir ma chance et ne plus rien laisser entraver mon chemin.

Quant à Anton, et bien... plus aucune nouvelle. Pas de rendez-vous en vu, ni même un simple message... C'est comme si je n'avais jamais existé. Peut-être aie-je été un peu trop extrême avec lui, mes réactions sont très souvent disproportionnées et j'avoue ne pas trop savoir comment y remédier. Le temps pourrait-il y aider ? Je l'ignore encore... Une seule chose est sûre, c'est que j'ai cette fâcheuse habitude d'être impulsive et d'agir sous les coups de ma colère, et bien que je sois au courant de l'état gravissime que cela engendre sur mes relations sociales, je suis incapable de me tenir loin de ce comportement qui me colle à la peau.

Au fond je me demande si il n'a pas fini par trouver ce qu'il cherchait : son modèle. Comme j'ai refusé sa proposition, il est légitime qu'il se soit tourné vers une autre personne... Une autre femme, sans doute bien plus belle que je ne le suis.

J'ose penser que c'est impossible mais après tout pourquoi m'attendrait-il ? J'ai dis non et je dirai toujours non. Cependant il a vraiment besoin de quelqu'un pour son concours, et je ne peux pas lui en vouloir de chercher une femme pour le remporter. Et puis ce n'est pas comme si lui et moi nous nous connaissions beaucoup, je ne sais pas grand chose de lui et inversement. Nous sommes des inconnus autant l'un pour l'autre, avec pourtant l'envie commune de passer du temps ensemble ; mais les envies qui nous y poussent s'opposent.

J'aime la vie m'avait-il confié... Cette phrase tourne assez fréquemment dans ma tête, me confirmant à quel point nous sommes différent. Faire face à quelqu'un d'aussi joyeux alors que je déteste la vie, du moins ma vie ; ne peut que créer un fossé entre-nous... Du moins un assez large et profond, au point qu'il nous est impossible tous les deux de nous frayer un passage entre nos deux rives. Même un pont ne nous serait d'aucun secours.

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Comme j'aime le faire depuis quelques semaines déjà, je me rend dans le café vintage confectionnant le meilleur de tout les chocolats chaud de la ville. Je m'y installe en déposant mon ordinateur portable et les notes de mon cours de ce matin. Pendant ce temps là, la serveuse prépare ma boisson et me l'apporte en moins de temps qu'il n'en faut.

Ici je me sens bien, l'odeur de café ainsi que les nombreux arômes qu'ils proposent apaisent mes tourments et m'aident à me concentrer sur mon travail. Il y a évidemment de nombreuses personnes autour de moi, c'est pourquoi je n'oublie jamais mes écouteurs. Je les enfile et lance ma playlist, celle ci commence avec « Life » de Ludovico Einaudi. Lorsque le piano s'infiltre dans mes oreilles, je me sens mieux, coupée en quelques sorte du monde autour de moi. Il faut bien avouer que tous ces gens accompagnés, avec un sourire béat cloué à leurs lèvres me donne comme une envie de courir au toilette et évacuer mon repas sans délicatesse. En réalité je crois que je suis admirative de leurs bonheur mais je ne peux empêcher une partie de moi de ressentir de la jalousie à leurs égards