Plus rien n'a d'importance. Je suis étendu en travers de mon lit. À moitié en colère, à moitié triste. En colère contre moi même d'avoir été si naïf et d'avoir cru qu'elle pourrait faire cet été ce qu'elle est incapable de faire depuis des mois. Enervé contre moi même d'avoir laissé le désir m'aveuglait sur la vérité. Enervé contre moi-même de lui avoir répondu quand elle était en Californie alors qu'à la seconde où elle a vu une photo de Margot et moi ensemble elle a pété les plombs. Aujourd'hui, pleins de sentiments se mélangent en moi. Dans un sens j'ai envi de tout dire à tout le monde. Mais elle risquerait de perdre son emploi, et même si je considère que son mari est un gros con, ses enfants ne m'ont rien fait, et je ne veux pas les faire souffrir. Non, je compte faire ça bien plus habilement. On est en plein été, j'ai 18 ans, tous mes potes sont là. Je vais m'amuser, et si ça lui déplaît, et bien tant pis. Je ne compte pas rester son amant caché pendant des années. C'est pas cette vie que je veux. Clémentine, j'en suis amoureux. Alors soit je l'ai que pour moi, soit je ne l'ai pas du tout. Même si ça doit me faire très mal au coeur.
Je finis par descendre de ma chambre, et je décide d'aller prendre une douche. Je décide de rejoindre Bart et Dylan à la plage pour une après midi entre mecs qui va me faire le plus grand bien. Quand j'arrive à leur hauteur, je me rends compte qu'un groupe de filles les entoure. Décidément, c'est un signe du destin. Je m'approche en bombant fièrement le torse. Je dis bonjour à mes potes, et installe ma serviette à leurs côtés. Je me mêle rapidement à la conversation. Une des filles présentes attire mon attention, elle est très jolie. De taille moyenne, blonde. À l'opposé de Clémentine qui elle est grande et brune. Je vois qu'elle me regarde également, et que je ne la laisse pas indifférent. Je décide d'engager la conversation.
Maxime: Marie c'est ça? Tu n'es pas du coin non? Je ne me souviens pas t'avoir déjà vu.
Marie: Non, je viens de Toulouse. Je suis en vacances chez mon oncle et ma tante à Sète pour la semaine.
Maxime: Ah! Intéressant! C'est cool ça! t'es arrivée quand?
Marie: Ce matin! mon oncle est venu nous chercher à la gare de Montpellier
Maxime: Nous?
Marie: Oui je suis en vacances ici avec ma mère et mon frère.
Maxime: Ah ok c'est cool ça.
On continue à discuter pendant une bonne partie de l'après midi, et on finit par quitter la plage ensemble vers 18h sous le regard amusé de mes potes qui ne peuvent s'empêcher de faire une réflexion comme quoi ma meuf cachée ne va pas être contente. Ils sont lourds. Je les ignore. Marie me propose de venir boire un verre avec elle chez son oncle et sa tante. La maison est grande, et on ne sera pas dérangé. Après tout pourquoi pas. Je respecte quand même les filles et je ne compte pas coucher avec elle dès ce soir, d'autant plus que jouer les minets pour oublier Clémentine de façon platonique ne me pose aucun problème, mais au vu de l'intensité de chacun de nos relations sexuelles, je ne suis pas sûr d'être déjà capable de passer à quelqu'un d'autre de ce côté là. Je suis Marie qui me guide, et on entre dans un petit jardin. Elle passe sa tête à l'intérieur de la maison. Il n'y a personne. On continue à discuter autour d'une bière dans le jardin de son oncle et sa tante. Elle est très sympa. Un peu tarée mais très sympa. On entend une porte s'ouvrir.
Marie: Cette démarche si délicate que tu entends ne peut appartenir qu'à mon frère et mes cousins. Ça veut dire qu'ils sont rentrés. Si tu ne veux pas les voir, car ils peuvent être un peu lourd, je peux te faire sortir par la petit portail ok?
Maxime: T'inquiète pas, on est pas encore marié hein? Dans le genre famille lourde je m'y connais, alors on va pas prendre de risque, je vais sortir par le petit portail.
On se lève, mais trop tard. Le frère de Marie a déjà franchi la porte et hurlé que Marie était dans le jardin avec un garçon. Elle le fusille du regard, et laisse échapper un "petit con" à son égard. Avant même qu'on ait le temps de réagir, sa mère et sa tante arrivent sur la terrasse. Et là, mon coeur rate un battement. Sa tante. C'est Clémentine. Mon dieu. Elle est de dos et ne m'a pas encore vu, mais si elle ne maitrise pas son visage en me voyant on court à la catastrophe. Je pense que je change de couleur, ou que je dois avec l'air très mal en point car Marie me fixe inquiète. Ca y'est Clémentine se retourne.
Clémentine: Alors Marie qui est ce garçon que tu as trouvé en une après mi....?
Elle se stoppe net alors que nos regards se croisent. Je suis au bord du malaise, et je crois qu'elle aussi. Elle devient livide, et s'effondre. Oh la garce, elle a volé mon plan. Je m'approche d'elle en disant que je suis sauveteur, et que j'ai donc mon brevet de secourisme. Je la relève doucement, et demande à ce qu'on aille lui chercher un verre d'eau et qu'on lui laisse un peu d'air. Tout le monde rentre à l'intérieur et j'en profite pour lui glisser à l'oreille.
Maxime: Je te jure sur ma vie Clémentine, je ne savais que c'était ta nièce.
Clémentine: Maxime tu es inconscient. Mes enfants sont là, mon mari est à trois mètres. Tu ne me réponds pas de l'après midi, et le soir je te retrouve ici avec Marie. Tu aurais fait quoi si j'étais pas arrivée? Tu aurais couché avec elle dans ma propre maison?
Maxime: C'est donc ça l'image que tu as de moi? Tu me plantes comme une merde ce matin, après m'avoir dit que tu m'aimais...
Clémentine: Chut Maxime moins fort!!!
Maxime (baissant la voix): Et tu penses que ce soir je peux déjà me taper une fille différente? On prenait juste un verre car elle est très sympa. Mais contrairement à toi qui est d'humeur changeante, moi si je te dis que je t'aime toi, c'est pas pour m'envoyer en l'air avec une autre le soir même.
Clémentine (baissant les yeux): C'est tellement compliqué tout ça Maxime. Quand je t'ai vu avec elle, ça m'a piqué en plein coeur. Je sais que ce que je ressens pour toi est très fort, et que c'est de l'amour. Je ne sais juste pas comment l'assumer.
Elle regarde autour d'elle, me tire par la main derrière la palissade, et m'embrasse. Je me laisse faire. Parce que de toute façon je n'arrive pas à résister. Parce que de toute façon elle me rend dingue. Et parce que tant que je saurai qu'il reste un mini espoir, je ne lâcherai pas.
Maxime: Tu ne peux pas faire ça Clémentine. Tu ne peux pas me laisser espérer que tu le quittes alors que tu n'en as pas l'intention. Tu ne peux pas m'embrasser dans ton jardin alors que ton mari est à 3 mètres, et me dire que tu ne veux pas briser ta famille, car n'importe qui pourrait nous surprendre là. Je t'ai fait part de mes sentiments, maintenant je ne compte pas m'empêcher de voir d'autres filles tant que tu seras avec lui. Même Marie. Donc si ça te dérange de me voir avec d'autres filles, tu sais ce qu'il te reste à faire.
Je vais pour partir, et d'un mouvement sec elle me tire par le bras et m'embrasse à nouveau fougueusement. Elle me lâche et me regarde avec ses yeux de chien battu...
Clémentine: Demain ils partent tous pour une journée en bateau... Je comptais dire que je suis malade demain matin...Ils partent vers 10h.. Tu sais où me trouver maintenant..
Je ne réponds pas et fuis pour cacher mon sourire. Elle est chiante. Elle connaît mes faiblesses. Je quitte les lieux par le petit portail sans prendre la peine de dire au revoir à Marie. Quel con je suis. Je m'éloigne et j'entends la soeur de Clémentine lui ramener un verre d'eau et s'étonner du fait que je sois parti sans dire au revoir à Marie. Je laisse Clémentine se sortir de cette histoire.
Demain 10H. Comment vais-je faire pour résister? Putain, elle ne réagit que quand elle est jalouse. Bon je vais réfléchir pendant la nuit. Je ne peux pas m'empêcher de me dire que me retrouver chez Clémentine ce soir c'était un signe.
VOUS LISEZ
Les douceurs de la vie
General FictionDeux vies différentes. Deux personnes isolées. Comment les standards exigés par une société qui se soucie trop des cases, peuvent être modifié. Un seul mot. L'amour. Celui qui dure toujours, l'amour.