Je suis allongé sur mon lit. Je fixe le plafond. Ça semble être ma position de prédilection ces derniers temps. Je ne sais pas quoi faire. Je meurs d'envie de passer la journée avec Clémentine demain, mais je ne veux pas avoir l'air d'un petit chien à sa disposition. Elle a un appétit sexuel inimaginable, et je sais très bien que c'est ce qu'elle veut demain. Et moi je suis faible, débile et amoureux... Et elle, elle est belle, désirable, magnifique... et tellement d'autres. Je suis foutu.
Soudain, me viens une idée. Oui demain, je passerai la journée avec Clémentine mais pas chez elle. On va aller faire un truc tous les deux, loin d'ici, un vrai rendez vous. Pas seulement un rendez vous dans une chambre. Je veux lui montrer que je peux lui apporter davantage. Et même si elle le sait, je veux lui prouver.
Je finis par m'endormir épuisé par mes multiples interrogations, avec la ferme idée d'emmener Clémentine avec moi demain.
8h. Mon réveil sonne. Pour un matin de vacances, c'est tôt. Mais pour Clémentine rien n'est trop. Mon père est déjà parti, je décide alors de préparer un pic nique. Je mets dedans de ce que Clémentine aime. Fruits de mer, champagne, et tarte au fraise. Alors là je suis sure de faire un 100%.
Je suis satisfait de ce que j'ai préparé, et je monte me doucher et me rendre présentable. Aujourd'hui est un grand jour. Aujourd'hui je décidé de prouver à Clémentine qu'en plus du fait qu'elle soit la femme de ma vie, j'étais l'homme de la sienne.
J'ouvre mon tiroir de table de chevet, et j'en sors une petite boîte. Je l'ai acheté il y a quelques mois au tout début de ma relation avec Clémentine pour lui donner le jour où je me sentirai prêt. Je vous vois venir, je ne compte pas la demander en mariage non. Je vous rappelle qu'elle est déjà mariée. C'est une bague oui. Mais une bague d'index. Très discrète. Elle est dorée, avec de petits cristaux dessus. Elle est simple et discrète, c'est ce que Clémentine aime. Enfin il me semble. C'est vrai que c'est difficile de savoir car Olivier son mari ne lui offre jamais rien. Pour que vous compreniez mieux, je vais vous raconter comment j'ai rencontré Clémentine.
Il y a environ 5 ans, j'étais au collège et Clémentine, enfin à l'époque Madame Doucet était ma prof de sport. J'adorais le sport, alors je participais avec elle à tous les championnats UNSS. Je l'adorais. Durant toute ma 4ème, on a passé nos mercredis après midis ensemble pour s'entraîner aux championnats d'athlétisme. On rigolait bien. À plusieurs reprises elle m'a dit qu'elle me considérait comme son fils, ou son petit frère avec qui elle pouvait rigoler, et que j'étais bien plus qu'un élève. À ce stade, aucun rapport n'était déplacé entre nous. À la fin de ma troisième, je suis allée lui dire au revoir, j'étais très triste de ne plus l'avoir en prof de sport, et je savais que ses collègues du lycée ne seraient pas comme elle. Elle avait un côté maman poule que j'affectionnais particulièrement. En arrivant au lycée, je l'ai perdu de vue, j'ai commencé à faire de la muscu et j'ai continué la course à pieds. Arrivé début terminal j'avais complètement changé physiquement. Je fais 1m80 maintenant et 75 kilos de muscles, je fais pas particulièrement attention à ce que je mange mais par contre je vais tout le temps à salle. Ça me fait du bien. Enfin tout ça pour dire, qu'au début de ma terminale, j'ai croisé à la salle Clémentine. Je l'aurais reconnu entre mille. J'ai bien senti que son regard sur moi avait changé, et même temps je n'étais plus le petit garçon qu'elle avait connu au collège. J'étais devenu un jeune homme. On a commencé à venir à la salle en même temps, puis à discuter ensemble après nos entrainements, à aller courir ensemble. Sans que je m'en rende compte, on s'est enfermé dans une bulle elle et moi. On avait pas envi qu'on nous juge sur ce qui était à l'époque une amitié alors on ne disait pas qu'on se voyait. Elle pour éviter les crises de jalousie de son mari, et moi pour éviter les prises de tête inutiles avec ma mère qui n'aurait pas compris mon délire d'être ami avec mon ancienne prof de sport mariée et maman.
Puis, l'inévitable s'est produit. Un soir en sortant de la salle, elle m'a proposé de me ramener car j'étais à pieds et qu'il pleuvait des cordes. J'ai volontiers accepté. On s'est retrouvé seuls sous une pluie battante. Au moment de me déposer à quelques mètres de chez moi, Clémentine a fondu en larmes. Elle m'a tout raconté, à quel point son mari était indifférent, à quel point mes petites attentions lui faisait du bien, qu'elle ne restait que pour ses enfants. Puis, elle a planté ses yeux dans les miens et m'a dit qu'elle luttait depuis des semaines face au désir qu'elle éprouvait pour moi, que c'était nouveau pour elle, et qu'elle sentait que c'était réciproque. Que ça la terrorisait de s'imaginer avoir du désir pour quelqu'un de vingt ans son cadet. Ce soir là comment pousser par une force surnaturelle, je lui ai pris son visage entre mes mains, et je l'ai embrassé lentement, tendrement. Avec la douceur que cette femme méritait d'avoir. Depuis ce jour on entretient elle et moi, une relation passionnelle, douce, sexuelle... Je suis en quelques sortes son amant depuis plusieurs mois. Pendant des mois, j'ai refusé de voir la vérité en face, je voyais ça comme une expérience sexuelle, et elle aussi. On ne voulait pas imaginer que ça puisse être autre chose, on ne voulait pas voir la vérité en face. Ça nous faisait peur d'imaginer qu'on puisse ressentir des sentiments l'un pour l'autre, autre qu'un désir physique.
Et puis, un soir de mai j'ai craqué. Alors que Clémentine pleurait à nouveau à cause de son mari et à quel point il était égoïste, méchant et à quel point il ne se préoccupait pas d'elle, j'ai décidé de prendre mon courage à deux mains, et lui dévoiler mes sentiments. Elle ne m'a pas répondu, mais m'a embrassé en plein milieu du parc à la vue de tous. J'ai pris ça comme une réponse, trop dur pour elle à formuler.
La suite vous la connaissez, elle me quitte avant son voyage aux états unis... et voilà aujourd'hui où nous en sommes.
Perdu dans mes pensées, je regarde mon téléphone pour vérifier l'heure.
10h30. J'attrape tout ce que j'avais préparé, mon casque et celui de Clém, mon enceinte, une grande serviette de plage, mes clés, mes lunettes de soleil et je range soigneusement la petite boite au fond de mon sac. J'appelle Clémentine sur le chemin, et elle est très intriguée par ce que je lui prépare.
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Les douceurs de la vie
General FictionDeux vies différentes. Deux personnes isolées. Comment les standards exigés par une société qui se soucie trop des cases, peuvent être modifié. Un seul mot. L'amour. Celui qui dure toujours, l'amour.