Alors que j'observe du coin de l'oeil mon père désabusé par une situation qu'il ne maîtrise pas, j'actualise mon fil d'actualité Facebook. Je n'y prête que peu attention, tant mes pensées sont ailleurs, mais au fond de moi j'ai espoir de voir un signe de sa part, une citation partagée pour moi, une vidéo de surf qu'on a vu ensemble, un coucher de soleil comme un symbole de tous ceux qu'on a vu ensemble. Il n'en est rien. Alors que je m'apprête à quitter l'application, je vois un post s'afficher. "Superbe début de vacances en famille en Californie" ponctué de 4 photos. Une du paysage, une de ses enfants, une du signe Hollywood et une de lui. Enfin lui et elle. Mon coeur est meurtri. Elle sait que je vais le voir, mais elle s'en moque. Elle ne réfléchie pas au mal qu'elle me fait. Après la tristesse de ces quelques jours, la colère prend le dessus. Mes pensées fusent:
* Elle veut jouer à ça? pas de soucis! Moi aussi je peux mettre des photos avec n'importe quelle meuf en boîte. C'est décidé, je ne me laisserai pas faire. Elle se fou de moi. Ça fait des mois qu'elle n'a pas plus posté de photos de lui sur les réseaux, et deux jour après m'avoir quitté elle fait ça? Après tout, je n'ai plus de comptes à lui rendre. Je ne vais pas me morfondre tout l'été.*
Ni une ni deux, je me lève sous l'oeil interrogateur de mon père. Je prends mon téléphone pour envoyer un texto à mes potes leur demandant si une soirée en boîte les branche ce soir. Pourquoi pas profiter un peu des soirées chaudes sur les bars des plages avant que les touristes nous envahissent. Je ponctue mon message d'un "Faut que je vous dise un truc".
Les réponses ne se font pas attendre. RDV 19h au Machin Vert, un bar sur la plage. Il est déjà 18h, je monte me préparer. Je décide d'être le plus charmant possible ce soir car le but de cette soirée est clairement de publier des photos de mes conquêtes et de prouver à quel point je vais bien. J'ai tout donné à cette femme pendant des mois, mais si il y a bien une chose que je ne supporte pas c'est qu'on me prenne pour un con.
19H. Je descends les marches de la maison quatre à quatre et tombe sur mon père qui est apparement inspiré par mon regain d'énergie et qui lui aussi a décidé d'aller boire un verre avec ses potes. Il me demande juste une chose. Pas d'alcool si je prends le volant. C'est une règle d'or je le sais, et même si je suis très fâché contre Clémentine je ne compte pas être irresponsable non plus. Oups, ça y'est, je vous ai donné son nom. Clémentine. Mais pour l'instant je n'ai pas envi de parler d'elle, j'ai envi de m'amuser et de lui montrer que mes vacances commencent tout aussi bien que les siennes. Je prends les clés de mon scooter, je laisse la voiture à mon père et puis le scooter c'est plus facile pour circuler à cette période de l'année. Je n'ai aucune nouvelle de ma mère, je trouve ça très étrange quand même. Elle qui est si maman poule d'habitude, ça fait 48h que je n'ai même pas reçu un texto. J'étais tellement obnubilée par Clémentine que je n'y ai pas prêté attention. Mais ma mère a juste quitté mon père? Ou moi aussi? Je l'appellerai demain pour en avoir le coeur net.
J'arrive au Machin Vert. C'est vraiment hyper agréable de conduire par ce temps. Je rejoins mes potes déjà assis à une table. Il me regarde l'air interrogateur. Jess prend la parole la première.
Jess: "Alors tu vas enfin nous dire qui est la mystérieuse personne qui te fait sourire depuis des mois?"
Max: "Pas du tout! c'est un sujet plus sérieux, mais je vous le dis juste pour que vous soyez au courant par moi, et après on profite de la soirée ok?"
Mes potes acquiescent et font un mouvement de tête. Le silence se fait, et ils me laissent la parole.
Max: Mes parents divorcent. Ma mère a quitté mon père. Il est au bout de sa vie, mais je crois qu'il essaye de faire le fort devant moi. Moi ça va, je relativise, j'ai envi de profiter de mes vacances. Et ça commence ce soir!
Je lève mon verre, et on trinque. Ils me regardent bizarrement, mais s'exécutent.
La soirée bat son plein, je ne bois pas spécialement, mais les autres oui et je crois que c'est ce qui rend cette soirée encore plus drôle. L'avantage de mes potes c'est qu'ils documentent leur vie sur les réseaux, c'est d'ailleurs un truc que je ne fais habituellement jamais et pour lequel il me charrie. Alors que les chansons latinos se succèdent, Margot décide de danser coller serrer avec moi. Je ne vais pas me plaindre. Margot c'est mon ex. Mon ex d'avant Clémentine. Clémentine en est maladivement jalouse. À l'époque elle détestait le simple fait qu'on se parle. Ni une ni deux, je prends mon téléphone et immortalise par un selfie la super soirée que je passe avec Margot. Jess prend des photos, Margot aussi. Dans lesquelles elle m'identifie. Sur une Margot me fait un bisou sur la joue, l'autre elle me fait un câlin. Je sourie satisfait.
Je rentre chez moi vers 2h du matin, je suis très prudent car même si je n'ai bu qu'une bière ce n'est peut être pas le cas de toutes les personnes sur la route en même temps que moi. J'arrive chez moi vers 2h30. Je range mon scooter et je m'apprête à me coucher quand je reçois un message.
FACEBOOK MESSENGER
Clémentine Doucet: Je vois que tu n'as pas mis longtemps à t'en remettre. C'est quoi le but de ces photos? Me rendre jalouse?! C'est pitoyable Maxime.
Maxime Delcourt: Qu'est-ce que ça peut bien te faire? Tu n'as pas autre chose à faire que de voir avec qui je passe mes soirées? Tu t'ennuies pendant tes superbes vacances en famille?
Clémentine Doucet: Mon mari est à trois mètres. Imagine le risque je prends rien que de te parler.
Maxime Delcourt: Je ne t'ai rien demandé.
Clémentine Doucet: Pourquoi tu fais ça?
Maxime Delcourt: Tu m'as quitté. Je fais ce que je veux maintenant. J'aurais tout fait pour toi. Maintenant tu as fait ton choix. Comme tu le dis, ton mari est à trois mètres. Profite de la Californie.
Clémentine Doucet: Tu sais que tu me manques alors ne réagis pas comme ça. J'ai fait ce choix pour mes enfants, et les vacances en Californie sont prévues depuis des mois. Je n'ai pas oublié en 24h tout ce que j'ai vécu avec toi alors arrête tes bêtises.
Maxime Delcourt: Toi aussi tu me manques. Mais si tu pensais vraiment à moi, tu n'aurais jamais posté ce selfie avec lui ce matin. Tu aurais réfléchi avant de le faire. T'imagines comment je me suis senti moi en voyant ça?
Clémentine Doucet: Je suis désolée. Je ne voulais pas te faire de peine. Je voulais juste te rendre jaloux, voir si tu pensais encore à moi...
Maxime Delcourt: Oui je pense à toi. Mais t'es partie à 12000 kilomètres de moi pour les 3 prochaines semaines. Alors tu assumes. Tu n'étais pas obligé de me quitter mais tu l'as fait. C'est que tu veux sauver ton couple. Alors fais le. Mais laisse moi profiter. Je refuse de me morfondre pendant que tu vis ta vie aux États Unis. Tu as choisi de mettre un terme à tout ça. Tu savais à quel point je t'aimais... Et pourtant...
Clémentine Doucet: Je me rattraperai. Fais moi confiance. Ça fait 24h que je suis loin de toi, j'étouffe déjà. Je dois y aller, mon fils m'appelle. M'oublie pas s'il te plait Maxime. J'étais sincère avec toi.
Je ne sais pas quoi penser de cette conversation. Je me pose sur mon lit, mais soudainement la fatigue s'est envolée. Clémentine m'aime encore. Un espoir renait alors en moi. Mais je ne lâcherai pas aussi facilement. Je veux qu'elle se rende compte que je peux vivre sans elle, et qu'elle fasse des choix dès son retour. Je finis par m'endormir, le cerveau embué de pensées diverses, mais surtout occupée par la présence de l'amour de ma vie. Mon dieu ce qu'elle me manque.
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Les douceurs de la vie
Ficção GeralDeux vies différentes. Deux personnes isolées. Comment les standards exigés par une société qui se soucie trop des cases, peuvent être modifié. Un seul mot. L'amour. Celui qui dure toujours, l'amour.