Chapitre 13

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Grâce aux informations de Laya, nous réussîmes à sortir discrètement de la cité sans nous faire repérer. Apparemment, les Amazones concentraient toute l'attention des Herculéens aux portes de la ville et sur le flanc ouest. A peine vingt minutes plus tard, nous sortions de ce lieu à présent marqué par l'odeur du sang et du métal.

Marcus restait silencieux tandis que nous nous éloignions du fracas des armes que l'on entendait encore à plusieurs centaines de mètres de la cité herculéenne. Il jeta un dernier regard à sa cité en train de tomber. Tout allait changer, pensai-je en regardant les miens détruire tout sur leur passage.

Ce ne fut qu'après une heure de marche à travers les bois que Marcus commenta :

— J'aurai dû rester avec eux et me battre pour défendre mon clan.

— De toute manière, pour eux, tu ne seras jamais un vrai Herculéen. Pas encore, du moins.

Il me regarda et je vis une lueur de peine devant la vérité que je lui assenai brutalement. J'ajoutai en m'arrêtant :

— La quête à deux finalités possibles : la réussite ou la mort. Il n'y a pas d'entre-deux ni de dérogations.

— Même si on est la meilleure amie de la fille de la reine ? demanda-t-il calmement.

— Ne te leurre pas. Je ne suis pas non plus privilégiée dans cette histoire. Même si Laya est mon amie, elle ne pourra pas me laisser revenir. Sa mère ou mon clan y veillera.

— Dans ce cas, mettons-nous au travail.

Avec l'orage, l'air était étrangement lourd et nous sentions l'humidité que la pluie avait laissé dans son sillage. Marcus sembla vouloir faire halte ici, dans la forêt, mais je précisai :

— Trouvons un endroit sec d'abord. Je ne veux pas que le journal prenne l'humidité. Il est précieux.

— Ok, viens avec moi, m'ordonna-t-il gentiment. Nous sommes encore dans un périmètre relativement proche de ma cité. Je connais un endroit.

A mesure que nous avancions vers notre destination, je m'aperçus que nous nous approchions d'un espace rocheux. On percevait clairement que l'homme y avait posé sa patte. Si quelques brins d'herbe résistaient sur le flan de cette colline, celle-ci n'était en réalité qu'un amas de roche, de terre mouillée et de planches de bois orientées de façon à maintenir une cavité centrale ouverte. Il n'y avait aucune vie ici.

— C'est un ancien espace minier, expliqua Marcus. Les gisements en fer se sont épuisés et elle est restée abandonnée depuis. Avant, c'était le plus gros gisement de fer que nous avions découvert pour la fabrication de nos armes.

D'humeur espiègle devant son petit discours d'Histoire, je répliquai :

— Heureusement que cette mine ne sert plus, sinon tu viendrais de me livrer d'intéressantes informations sur l'emplacement d'un lieu clé de la force militaire herculéenne...

Il me dévisagea, puis comprenant que je blaguais, se détendit. Je pouvais le voir à ses épaules qui s'affaissaient avant qu'il ne réponde :

— Serait-ce une allusion non déguisée à ma tentative médiocre de t'extorquer des informations, par hasard ?

Je le fixai. Il connaissait déjà la réponse.

— Très bien, soupira-t-il en signe de défaite. Je m'excuse mais je ne faisais qu'obéir je rappelle.

— Je sais.

— Que dirais-tu d'un pacte ? Proposa soudain Marcus. On peut se poser toutes les questions que l'on veut à l'exception d'informations compromettantes sur nos cités respectives.

Amazone tome 1 : l'ÉpreuveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant