MYSTIC - LA VILLE DES LOUPS

CHAPITRE 41

CHRISTELLE

Quand j'ouvre les yeux, la lumière m'aveugle instantanément. Je referme les yeux immédiatement en bougeant un peu. Mes souvenirs sont complètement embrouillés, comme si on m'avait drogué. Je ne me souviens même plus de ce qui s'est passé. Ni de comment je me suis retrouvé ici. J'ouvre de nouveau les yeux et je commence à m'habituer à la lumière qui baigne la pièce. Je détaille la pièce dans laquelle je me trouve et avec la quantité de produit régnant sur le bureau en plus de la paperasse je déduis que je dois être à l'infirmerie. Ou dans une hôpital. En dehors de cette chambre, j'entends de l'agitation. Énormément d'agitation.

Je ne distingue vraiment pas le pourquoi de l'agitation quand soudain en regardant les alentours, je me rends compte que Liam n'est pas présent dans la salle. Affolée, je m'apprête à crier quand la porte s'ouvre toute seule et qu'une masse saute sur mon lit. Je reconnais alors Liam qui se cale contre mon ventre avec un sourire radieux. Le voir complètement soigné et propre me fait plaisir. Un jeune brun avec des yeux bleus brillants. Un ange. Je le serre contre moi alors que Liam prend la parole :

– Tu vas bien ? Très bien ?

– Très très bien. Je suis heureuse de te voir en pleine santé et en pleine forme. Dis, nous sommes où ?

– Chez la meute des gentils.

Je fronce les sourcils alors que Liam ne semble pas capter mon incompréhension. Des pas retentissent alors dans la chambre et je découvre mes parents et mes frères rentrer en prudence dans la chambre. Je ne comprends pas leur mine aussi réticente, apeurée. Je fronce les sourcils et demande :

– C'est quoi ces têtes de mort ? Un problème ?

Les jumeaux me fixent étonnées, les parents se concertent du regard et Emilio semble sourire face à leur réaction. D'ailleurs, je remarque que les yeux d'Emilio brillent d'une couleur dorée. Et quand je vois cette couleur, les souvenirs des précédents événements me reviennent en mémoire comme une puissante gifle. Me voyant complètement démunie de toute réaction, les jumeaux se tendent, deviennent plus distant, alors que mes parents inspirent comme pour se donner du courage.

– Liam ? Tu peux sortir ?

– Non. Me répond le petit garçon

Emilio éclate d'un rire franc ce qui fait sourire le petit garçon. Je fais abstraction du sourire qui veut déformer mes lèvres pour répondre :

– Liam. Je vais devoir parler de quelque chose de très grave. Et ça ne te concerne pas. D'accord ? Tu pourras revenir après pour jouer, si tu veux.

Liam grogne – doucement, mais s'exécute. Il sort rapidement alors qu'Emilio prend la parole :

– Coucou sœurette ! Tu es très jolie !

Je fronce les sourcils alors que les jumeaux fusillent leur jeune frère du regard. Emilio lève les mains en l'air en signe d'innocence avant de se mettre à siffloter et de prendre une chaise pour s'installer. Ma mère se lance et prend la parole :

– Christelle. Est-ce que tu te souviens de notre dernière discussion ?

Je ferme les yeux. Je hoche lentement la tête avec un sourire pâle. Mon père prend la parole :

– Je... nous sommes désolés. Nous... nous n'aurions jamais dû te mentir... mais tu sais... c'est ainsi. Tu avais le droit d'être au courant de savoir la vérité. Je parle pour ton « adoption ». En revanche, nous n'aurions jamais dû te dire pour l'existence des loups-garous.

– En fait... savoir que vous êtes des loups-garous m'a... m'a complètement renversé... même littéralement... je n'y croyais pas, je pensais être devenu complètement folle. Et là... je n'ai toujours pas accepté... c'est complètement fou... et en plus... en plus savoir que toute ma vie n'a été qu'un énorme mensonge... je... je n'ai toujours pas accepté. Je suis désolée.