MYSTIC - LA VILLE DES LOUPS

CHAPITRE 14

EDUARDO

Nous sommes partis après que j'ai griffonné un mot rapidement pour ma sœur en direction de la meute – dans laquelle nous sommes désormais au vu de notre inscription. Nous faisons partis de leur meute, donc nous devons leur dire tout ce qu'il désire. Récemment, le père biologique de notre sœur a tenu à nous voir dans un petit restaurant. Nous n'avons pas réfléchi une seule seconde et nous sommes partis dans ce restaurant ou quand nous sommes entrés, il nous attendait déjà, bien installé. Nous ne sommes pas allés par quatre chemins, il nous a dit que nous devrions – encore partir et il a tellement insisté que j'ai cru qu'il allait m'assommer avec ses paroles lourdes et injustifiées.

Nous avons tenté mille de fois de savoir ce qu'il le forçait à répéter mille fois, il a tout simplement dit que nous sommes en danger. Au final, nous sommes partis après un quart d'heure. Impossible de parler, il voulait notre départ dans quelques jours. Il est même allé jusqu'à nous menacer, ce à quoi nous avons préféré ne pas répondre. Nous avons pris la décision de contacter l'Alpha de la meute qui est soit dit en passant, son frère. Maintenant que j'y pense, je n'ai jamais questionné Leon sur sa position dans la meute et sa famille. On a probablement raté des infos qui peuvent peut-être s'ajouter sur notre enquête.

Mon père conduit maintenant en silence, tandis que je sors mon portable et clique sur l'application de la meute. Une application sympathique qui permet de savoir autant – avec le portable ou l'empreinte d'une personne, sa position. J'essaye de tracer Emilio ou Bradley mais les deux sont bel et bien au cinéma. Ils ne semblent pas bouger. Pourtant, j'ai des doutes. Je soupire et quand nous arrivons enfin à la maison, j'aperçois une personne déposer un corps devant nous. Quand elle nous voit, il fuit rapidement alors que je mets à crier qu'il revienne.

– Mec ! Appelle Emilio ! Tout de suite ! Putain ! S'exclame mon jumeau

Je ne comprends pas sa réaction mais quand j'aperçois que le corps déposé par cet inconnu est celui de ma sœur Christelle. Elle semble évanouie et a le long du bras droit des morsures et du sang séché. J'accours vers elle et sors mon portable pour appeler Emilio. Au bout de trois tonalités, il décroche enfin :

– Tu déranges Eduardo ! Commence-t-il

– Je m'en fous ! Rentre tout de suite Emilio !

– Que s'est-il passé de si grave ?

Emilio a toujours eu le chic de percevoir les émotions et de déduire – ce qui se révèle les trois quarts du temps vrai, et je lui réponds :

– On a attaqué Christelle.

– QUOI ?! Crie-t-il

– Elle s'est faite attaquer ! Reviens ! Tout de suite !

Et je raccroche. On fait entrer notre sœur et on l'allonge dans sa chambre. Je m'active et avec mes capacités de loup-garou je soigne rapidement les morsures, et mon jumeau essuie le sang séché. Une fois fait, on descend dans le salon et je m'écroule sur le canapé, le cœur battant à tout rompre. Que s'est-il passé ? Qui ? Comment ? Pourquoi ? Marco est en train de grogner en imaginant probablement la mort de ce petit con dans sa tête. Emilio rentre brutalement et quand il nous voit il s'exclame :

– Dans sa chambre ?

Je hoche la tête mais mon père prend la parole :

– Reste ici Emilio.

Ce dernier le fusille du regard avant de s'exclamer :

– Je veux la voir.

– Sois bref. Il faut qu'on parle.