MYSTIC - LA VILLE DES LOUPS

CHAPITRE 46

CHRISTELLE

Et cette explosion que j'avais ressenti lors du premier baiser me consume de nouveau.

C'est inexplicable : quand il m'embrasse je sens toute la passion qu'il y met, tout l'amour, tout ses sentiments. Par son baiser, je parviens à connaître ses sentiments, à les comprendre. Son baiser. Puissant, fort en émotion, ravageur. Et j'adore ça. Ce contact, cette vague de chaleur qui me consume, ses frissons tellement agréables, cette sensation d'être protégée, chérie, d'être complète. Par son baiser il me transmet son amour, son envie de me protéger, son envie que nous soyons ensemble. Cette passion, il ne désire que moi.

Il met fin au baiser et nous nous regardons, essoufflés par le baiser. Les yeux dans les yeux, la respiration saccadée et en silence. Et puis, sans crier gare je m'attaque de nouveau à ses lèvres, voulant encore ressentir cette sensation, tout ce flot d'émotions. Je ferme les yeux pour savourer le délice que me procure ce baiser alors que Jérémy se permet même de jouer un peu avec moi en me mordant les lèvres. Mes lèvres dévient sur toutes les parties de son visage, ce qui lui arrache un grognement. Ils me regardent avec des yeux luisants de désir.

– Christelle... arrête-toi. Gronde-t-il d'une voix animale bien qu'à contrecœur

J'obéis alors que nous essayons de reprendre une respiration normale et aussi de nous donner contenance. Une fois que nous avons repris notre calme et que les tensions se sont un peu apaisés, Jérémy décide de justifier ses paroles :

– Il fallait que nous... que nous nous arrêtions. Sinon, je serai allé plus loin et tu n'étais pas prête pour ça Christelle. Tu n'étais pas prête. Et tu le sais très bien.

– Je ne comptais pas le nier Jérémy. Mais avoue que c'est gênant. Un coup on se parle comme des amis, l'autre on s'embrasse ou ça tourne autour de l'amour par le regard et les petites attentions que tu m'offres. Je ne sais plus sur quel pied danser et sincèrement ça commence à me gonfler.

– Et je te comprends. Cette situation ne peut plus durer. Il faut que tu prennes le temps de réfléchir.

– Mais et toi ? Rétorqué-je surprise

Il esquisse un sourire timide avant de s'expliquer :

– Je sais ce que je veux Christelle. Et je l'ai toujours su. Excuse-moi si je t'ai souvent plongé dans le brouillard, mais moi je sais la nature exacte de mes sentiments envers toi. En revanche, toi tu n'es pas sûr de ce que tu ressens pour moi. Donc, je vais m'éloigner de toi pour te laisser le temps de prendre une décision. Prends tout le temps qu'il te faudra. Je ne serai jamais bien loin de toi.

Complètement sonnée, je ne rétorque rien alors qu'il dépose un baiser sur mon front et un furtif sur mes lèvres. Il me sourit avant de quitter la pièce me laissant seule dans la chambre. Fatiguée, je me couche pour oublier tout ça quelques instants.

*

Un mois après...

– Et celui-là ? S'exclame Aileen en me montrant une robe bleu ciel

– Elle est jolie, mais je pense qu'il faudrait peut-être en choisir une autre. Répond Rosie

– Je ne suis pas d'accord. S'exclame ma mère, elle aurait préféré la robe verte qu'on a trouvé plus bas.

Je regarde ma mère, Aileen et Rosie se disputer sur le choix de couleur pour la robe en guise de cadeau pour la mère de Léon et compagnie – qui est aussi ma mère biologique. Ce cadeau est une idée de ses enfants, un cadeau pour la remercier de tout ce qu'elle a fait, des sacrifices et encore plein d'autres choses qu'elle a fait dans sa vie. Ayant très bon goût en matière de robe, c'était l'évidence qu'elles allaient me réclamer mon aide mais malheureusement aujourd'hui je ne suis pas d'une très grande aide. Je suis pensive. Extrêmement pensive. Je n'arrive pas à prendre une décision. La situation entre moi et Jérémy m'est insupportable pour autant je n'arrive pas à mettre un terme parce que je n'arrive pas à prendre cette décision.