Il pleut il mouille

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La pluie s'écrase avec force sur le sol. Elle gronde. Le tonnerre résonne à intervalle régulier. Et la jeune femme marche. Ses vêtements, imbibés d'eau, lui collent à la peau. Le froid secoue sa carcasse à intervalle régulier, mais elle ne semble pas y prêter attention. Sa notion du temps est complètement faussée avec la fièvre qui lui ravage le front. Son ventre aussi gronde, réclamant pitance. Depuis trop longtemps elle n'a pas mangé. Sa tête se secoue avec violence. Maigre tentative de s'éclaircir les idées. Peut-être que la dernière fois, elle aurait dû réclamer un dû au groupe. Un bon plat tous chaud.. Tu t'égares. Mais j'ai faim. Ouais mais à trop penser comme ça tu vas te faire surprendre. Paul toujours de si bon conseil. Et puis pourquoi pense t-elle à ce groupe ? Elle se l'ait promis. Pas de groupe. Plus de groupe pour eux. Les Hommes tous des bêtes. Pire que les morts vivants. Sourcils qui se froncent.. Pourquoi.. Pourquoi les hait-elle autant ? Non.. Les souvenirs affluent. Véritable raz de marrée. Tous est déformé, grignoté par son esprit qui tente de sauver les meubles. Mais cela suffit. L'estomac se retourne, les membres tremblent pris par une peur intense. Les souvenirs la submergent, l'étouffent. Paul tente de la résonner mais rien à faire. Ses oreilles bourdonnent, le souffle s'est bloqué. Ses cicatrices semblent la brûler comme aux premiers jours. Ses jambes cèdent. A genoux elle tombe au sol, gorgeant un peu plus d'eau son jean usé. Et c'est un corps qui s'écroule soudainement à ses côtés. Un mort vivant. Cours ! La jeune femme tente de se redresser, ses yeux se relèvent. Des silhouettes se tiennent à quelques pas d'elle. Pas vacillantes. Droites, sûres d'elles. Ses membres s'emmêlent, ses genoux cognent de nouveau le sol. Grognement presque animal qui émerge de sa poitrine. Pas des zombies. Des humains. Pas envie, pas envie.. Bruit de langue. Sa tête se redresse. La gueule d'un fusil se trouve à quelques distances de sa tête. Trop tard.. Alors que Paul rage, la jeune femme lève lentement les mains en l'air. Un frisson la travers. Pas de froid non. Elle a reconnu la lueur au fond des yeux de l'homme. Le cauchemar devient de nouveau réalité.


Alice au merveilleux pays apocalyptiqueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant