Trois jours qu'elle est là dedans. Son corps est au supplice. Trop de tensions. Trop de sommeil auquel elle refuse de céder. Tout va bien de passer La figure se secoue avec force. Les cheveux volent, claquent dans l'air. Regard apeuré vers les barreaux de la cellule. Non. Rien ne va bien se passer. Ils vont venir. Un jour ou l'autre et.. Ils ne sont pas pareils Comment tu le sais ? Les autres femmes ont l'air d'être libre de leur geste. Il n'y a pas de peur dans leur regard. Mensonge. Cela ne dura pas. Les Hommes aiment trop se nourrir de la souffrance d'autrui. Et puis ils te nourrissent régulièrement. Les autres n'étaient pas comme ça Pas de réplique. Pas d'argument. Alors Paul, dans un coin de la cellule s'approche. Il est beau, toujours fidèle à lui-même. La douceur qu'il réserve qu'à elle illumine son regard semblable au sien. Et puis s'ils le veulent tu pourrais.. Non ! Le cri résonne contre les murs épais. Refus catégorique. Elle ne veut pas rester ici. Pas confiance. Pas.. Un bruit attire son attention. Des râles. Trop reconnaissables.. Puis un autre son. Des pas réguliers. Puis une voix. Trop jeune.
-Est-ce que ça va ?
D'un bond la jeune femme est sur ses pieds. Son regard cherche quelque chose n'importe quoi. Ils ne lui feront rien. Le gamin est trop jeune. Promesse d'espoir et de futur. Ses yeux s'arrêtent sur le pied de lit qu'elle a réussi à désosser, éclat métallique au sol. Précipitamment elle le ramasse.
-Vas t-en !
Mais le visage enfantin apparaît devant la cellule. Non non il faut qu'il s'en aille.
-Je viens juste te..
-Dégage tu m'entends. C'est dangereux !
-Pourquoi ? Tu ne peux..
Un râle qui se fait plus proche. Les pas traînant. Affamés en approche, attirés par la chair fraîche. Réflexe qui n'est pas le sien met en mouvement la jeune femme. Un bout d'acier sortit d'une de ses poches qui commence à forcer la serrure. Le gamin ne s'indigne pas, trop occuper à découvrir les morts vivants s'approcher. Sa main s'approche de son revolver à sa ceinture. Mais on le repousse violemment en arrière.
-Vas t-en je te dis. Allez !
Plus de folie dans les yeux bleus. Juste une belle force brillante. Une résolution sans faille. Elle le repousse un peu plus en arrière. Un peu violemment, mais elle s'en fiche. Elle veut voir le gamin disparaître. Puis la jeune femme s'avance sans peur en direction des morts, comme seule arme un tube en acier d'un peu plus d'un mètre. Carl reste un instant interdit. La femme lui jette un dernier regard noir avant de fracasser le crâne d'un mort. Finalement il fait volte face courant à toute vitesse.
-Papa ! Papa !
Carl traverse la cour en hurlant. L'homme le rejoint inquiet. Il inspecte son état mais tous semble normal. Pourquoi son fils semble t-il si inquiet ?
-Qu'est ce qu'il se passe ? Calme toi.
Une goulée d'air est finalement prise. Les mots s'organisent un peu en sortant des lèvres de l'enfant.
-Les morts.. Les morts vivants... Ils sont rentrés.. La prisonnière..
Rapidement un petit groupe se dirige vers les cellules. Là-bas une odeur pestilentielle leur provient. La première chose qu'ils voient ce sont les cadavres au sol. Puis la cellule grande ouverte. Un instant ils s'attardent. Comment la jeune femme a pu sortir. Est-ce un piège malgré les dires du gosse? Des grognements détournent leur attention. La lumière se déverse dans le couloir, une porte est ouverte. Durant le chemin qui mène jusqu'au dehors, deux corps définitivement mort traînent au sol. Le crâne éclaté, le sang putride remplaçant la poussière. Dehors, des morts vivants sont regroupés autour de quelque chose, quelqu'un. La jeune femme se bat avec rage, sans peur malgré le peu d'allonge que lui confère le bout de tube qu'elle tient. Elle éclate les crânes, esquive les bras tendus. Déjà le sang sombre des morts lui recouvre les avant bras, décore son corps de gouttelettes. Pas de peur dans ses prunelles. Juste une furieuse envie de vivre, de tuer. Darryl dégaine, fait voler quelques carreaux qui se logent dans des crânes, couchant les derniers opposants. Un cri de rage, crâne qui éclate une dernière fois sous la force du coup et le mort est définitivement mort. La jeune femme fait quelques pas, vacille, et s'assoit a même le sol. Et c'est ainsi, recouverte de sang, de tissus putréfiés, elle sourit enfin détendue et offre son visage au soleil. Fini la bête traquée, la folle, voici enfin une jeune femme qui a l'air simplement heureuse.
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Alice au merveilleux pays apocalyptique
FanfictionDans ce monde apocalyptique où les morts reviennent à la vie. Parfois la folie permet de survivre. Un temps, jusqu'à ce que la réalité vous force à affronter vos peurs, vos cauchemars pour continuer à avancer