Alice au merveilleux pays apocalyptique

Figure humaine II

Bonjours à tous, excusez moi pour le temps que j'ai mis pour sortir un nouveau chapitre mais bon les exams ça ne pardonne pas.. En tous cas j'espère que cela vous plaira, et je vous souhaite bonne lecture. 

Finalement le trio retrouve les autres dans la salle commune. Ils cessent tous de parler en voyant Alice. Sans le sang et la saleté qui la recouvrait, elle semble bien plus normal. Un peu plus civilisée dans cet apocalypse. Même un peu fragile. Un peu comme un chat qu'on a passé sous l'eau. Avec son corps trop maigre. Les cheveux collés, gorgés d'eau assombrissant la chemise, longs serpents brillants. Tout cela est un mirage. Rick le sait, le sent. Il y a une espèce de calme avant la tempête.. Est-ce réellement une bonne idée de la garder ici ? Ne va t-elle pas exploser ? La jeune femme ne leur prête pas attention non. Son cou se tord, ses yeux cherchent, cherchent quelque chose. Un instant Darryl lui trouve une allure de rapace, avec ce regard froid, cette moue trop fixe.. Un visage taillé dans la pierre.. Puis elle le voit. Son sac abandonné là, à quelques distances des pieds d'Axel. Ses pas dévorent la distance, sans cérémonie elle s'assoit à même le sol. Son visage se tourne vivement, fixe le blond. Les secondes s'étirent, pas un mot est dit. Les lèvres se plissent, grimace animale qui déforme la face. Prunelles qui brillent dangereusement. L'homme ne tarde pas à reculer prudemment. Là seulement Alice se met à fouiller à l'intérieur. Ses mains raclent, poussent, brassent ce qui ne l'intéresse pas avant de finalement abandonner et de tous sortir. C'est un véritable fatras qui se trouve là dedans. Quelques denrées non périssables, des lames trop nombreuses d'une certaine façon. Même pour survivre en ces temps sombres. Une pierre à aiguiser déjà bien usée. Puis une foule de pots. Des pots en verre, plus ou moins gros, des boîtes en acier, boîtes à biscuit, boîtes à bonbon closent. Des trésors cachés, gardés avec soin. Plusieurs autres trousses, certaines abîmées, ouvertes d'où tombent des tubes de peintures ou des crayons.. Des bouquins d'où dépassent des branches, feuilles séchées.. Et des feuilles de journaux froissées, pliées.. tout cela cliquette, s'échoue sur le béton. Trésor dont le petit groupe ne saisit pas le sens et à cet instant cela ne semble pas avoir grande importance, ils sont tous curieux de savoir ce qu'elle cherche. Même si Hersel se promet de discuter avec cette jeune femme. Plus tard. Finalement elle le trouve. Cette chose qui a tant d'importance. Un souffle profond émerge de ses lèvres. La tension quitte ses épaules.

-Alice ?

Celle-ci se tourne vers le leader qui semble l'attendre à table. Il patiente, ne voulant pas la brusquer. À cet instant, elle se rappelle des paroles de Carol. Un repas. Un repas l'attendait, sur cette table. Il est vrai qu'ils l'avaient nourri lorsqu'elle était en cellule. Mais les crises de panique, la colère l'avait empêché de manger réellement. Et son corps est dans le besoin maintenant. Les affaires sont vite remballées. La jeune femme va s'asseoir prudemment face à Rick. Celui observe l'objet qui lui ceint maintenant le poignet. C'est une montre masculine avec le cadran qui semble immense et les anneaux en acier. Elle cliquette, glisse au moindre de ses mouvements. Objet inutile, figé dans le temps. Les aiguilles ne font plus leur job, peut être cause des piles crevées ou des chocs qui marquent le verre. Griffures et impacts. Heure et date qui ne bougeront plus. Un instant Alice observe le petit groupe n'étant pas sûr de la marche à suivre et finalement elle se décide. Elle dévore l'assiette. Son buste est penché en avant comme si on allait chercher à lui enlever l'assiette. Pas un merci juste des regards furtifs pour vérifier qu'ils n'ont pas bougé. Elle semble plus animal qu'humaine avec les bruits de bouche et la cuillère qui racle presque frénétiquement l'assiette. Petit a petit Alice se calme, se redresse. Avec minutie, elle enlève ce qui macule les rebords de ses lèvres du bout des doigts, de la langue, tous disparaît. Elle ne laisse aucune miette. Quand elle a fini, elle croise les bras sur la table, fixe Rick.

-Comment ça va se passer maintenant ?

-Tu vas rester avec Carol pour le moment. Elle gardera un oeil sur toi, et tu l'aideras.

La tête blonde acquiesce lentement. Ses doigts pianotent la table, ses dents attaquent nerveusement ses lèvres. Carol lui adresse un sourire encourageant, devinant ce qui se trame sous son crâne.

-Dis lui. Je suis sûr qu'il sera intéressé.

Les prunelles bleues de l'homme se fixent sur la jeune femme. Elle grommelle finalement.

-J'voulais m'occuper des douches.

L'annonce fait régner un instant un silence relatif dans la cantine. Puis Hersel demande calmement.

-Tu pourrais réellement faire ça ?

-Ouais. Mon frère a toujours bricolé et je l'ai aidé quelques fois. Je pourrais essayer.

-On verra ça. Tant qu'il y a quelqu'un pour te surveiller.. il faudrait trouver des outils surtout.

-Il y en a peut-être ici.. Sinon je pourrai faire une sortie..

Le visage de l'homme se ferme légèrement mais ne dit rien. Si elle sort il ne peut la laisser y aller seule.. Après tous peut-être qu'elle leur cache quelque chose.. Un groupe qu'elle pourrait mener jusqu'à eux.. Et si elle y va avec quelqu'un cela pourrait mal se passer.. Non il ne peut pas se décider maintenant. Il veut attendre, voir comment elle se comporte en groupe.

-On verra ça. Installe toi d'abord. Il y a encore des cellules de libre.

Alice acquiesce silencieusement et se lève sans un regard pour personne. Elle suit simplement docilement Carol. Lorsque les deux femmes ont disparu dans le bloc, Darryl s'installe au côté de Rick, ainsi que Hersel. Alors que le chasseur allait prendre la parole, l'ancien shérif le coupe, souhaitant aborder un tous autre sujet.

-La recherche de T-Dog qu'est-ce que cela donne?

Le visage de l'homme se ferme, n'aimant pas se rappeler ses échecs. Et pour le moment ses recherches le sont toujours. Il espère qu'un nouveau membre ne va pas disparaître lui aussi dans les bois.

-Je n'arrive pas à trouver quoi que ce soit de concret. Je ne sais pas réellement par où il est parti, ni avec quoi.. Avec ces foutus zombies, il y a des traces humaines partout.. J'ai cherché dans la ville pas loin mais que dalle..

Le visage de Rick se froisse un peu plus. Il a l'impression que de nombreuses choses lui échappent ces derniers temps. Mais il ne supporterai pas de perdre quelqu'un d'autre. Ils ont déjà eu trop de perte.