chapter thirteen

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_MINHO ;

Je ne trouve décidément pas le sommeil. Morphée n'a pas l'air d'accord pour me bercer dans ses bras réconfortants et maternels. Mon esprit vaque à tant de cacophonie qu'il est impossible de sombrer dans la fatigue. Je présage même une migraine proche qui va rendre mon insomnie bien désagréable.

Je tourne et me retourne sur ses draps inconfortables qui me donnent des bouffées de chaleur. J'ai si chaud que s'en devient insupportable. Pourtant je ne porte qu'un jogging.

Depuis notre arrivée, l'atmosphère est tombée bien bas ; la mauvaise nouvelle que j'ai traîné jusqu'ici a tant peiné les propriétaires de la maison que nous n'avons même pas eu le cœur à dîner. La faim n'était pas.

Nous pensions tous à notre défunt ami, mort si jeune. Certains auraient aimé lui offrir un adieu convenable, tandis que d'autres s'attristaient à imaginer son visage d'enfant. Le choc était tel que le silence nous submergeait et nous empêchait de revenir à la surface.

L'état de Jisung s'est amélioré en l'espace de ces quelques heures. Amélioré est tout de même un bien grand mot ; le pauvre est toujours secoué, un traumatisme sans faille qui le consume et le consumera sûrement pour la vie. Mais il avait finalement retrouvé la parole, et bien qu'encore noyé par le désarroi, il a tissé de vrais liens amicaux avec Changbin.

Personne n'avait vraiment l'envie de parler. Il était tard, et nos esprits tourmentés nous étouffaient tous. C'est ainsi que nous nous étions séparés.  Les gars ont regagné leurs chambres, ils préféraient passer un moment seul. Mais je n'ai pas pu laisser mon roux.

-Minho...

Un courant électrique traverse de plein fouet mon corps tout entier qui est réceptif à sa voix. Je me mords la lèvre inférieure, l'envie de le sentir près de moi est tellement forte que j'en ai la tête qui tourne. Le corps face au mur, je sens son regard insistant sur mon dos. Depuis son lit, Jisung m'observe sans vaciller.

-Minho tu dors ? demande-t-il dans un murmure.

Après hésitation, je me tourne finalement vers mon roux adoré. La pièce est plongée dans un noir obscure quasi-total, mais la faible intensité de la vieille lampe torche que Jisung a insisté pour laisser allumer éclaire de ses quelques lueurs les murs verts.

-Je ne trouve pas le sommeil... commença-t-il.

Frottant mes yeux, je dus attendre quelques instants avant que mes yeux ne s'habituent enfin à l'obscurité. Et Jisung n'en est que plus beau. Sa splendeur est telle qu'elle en devient irréelle, divine.

Nombreuses de ses mèches s'échouent sur le coussin blanc, sa couverture grise couvre la totalité de son corps, ne laissant paraître que son regard sombre et mi-clos, ainsi que son nez bien taillé. Le roux est un véritable appel à la luxure.

Mes rêves m'ont souvent guidé à lui ; son corps parfait, ses iris marrons, ses lèvres roses et sûrement délicieuses. Tout de lui m'envoûte et m'hypnotise . Je ne suis jamais lassé de l'admirer, j'en passerais des heures si je le pouvais. Jisung me fait me sentir si bizarre, mais cette sensation est si exquise et addictive.

-J'ai peur Minho, avoua-t-il.

Sa voix parvient à mes oreilles dans une symphonie douce et apaisante, avant de s'éteindre dans l'obscurité de la chambre. Ce que sa voix a pu me manquer en l'espace de quelques heures. Et mon nom n'est que plus beau lorsqu'il sort de sa bouche. Mon cœur bat si fort que s'en devient douloureux. J'ai beau me démener à le calmer, impossible. Il me hurle son prénom, il me hurle Jisung.

Je pousse la couverture loin de moi et quitte mes draps humides par mon corps. Debout devant mon lit, les éclats de la lune étincellent dans mon dos. Mon torse se lève et s'affaisse doucement, alors que les battements de mon organe vital se font plus doux. Jisung me regarde, incrédule. Je m'avance lentement vers lui, alors que la panique commence à surgir dans l'esprit de mon bien-aimé.

-Min- commença-t-il.

Le roux eu à peine le temps de m'appeler que je le surplomb de tout mon long. Une douce lueur danse dans ses prunelles sombres qui ne peuvent se détacher de moi. Les coudes posés sur le draps, son visage est si près du mien. Nos souffles s'échouent sur le visage de l'autre. Nos torses se frôlent et se caressent doucement, je perçois les battements irréguliers de son organe contre sa cage thoracique.

-Jisung... l'appelais-je d'un ton grave.

Le silence nous accapare. Le calme règne en maître entre ces quatre murs. S'il y en avait, on pourrait entendre les mouches voler, ou le doux chant des grillons du soir. Seules nos respirations embaument la pièce plongée dans le noir. L'horloge accrochée au mur sonne alors minuit. Le roux m'observe, hésitant à prendre ou non une initiative. Et je l'analyse longuement, attendant une réaction qu'elle que soit de sa part.

Sa main se lève alors, et ses fins doigts viennent se poser sur ma joue, qu'il cajole doucement de son pouce. Mon souffle chaud s'écrase sur ses lèvres que je fixe avec envie. Ses joues s'animent d'un rouge pourpre à mesure que je le scrute. Je ne peux m'empêcher de sourire intérieurement, le voyant tout timide juste pour moi.

-Jisung embrasse-moi, lançais-je brusquement.

Ses iris écarquillés se posent une nouvelle fois sur moi, ses lèvres entrouvertes laissent paraître une expression choquée. Son pouce a arrêté de caresser ma peau, mais sa grande main effleure toujours ma joue. Ses pupilles dilatées me fixent, alors qu'il est incapable de savoir comment réagir.

Les secondes paraissent être des heures, des années même. Jisung demeure pétrifié. Ma patience finit par atteindre son apogée, et je ne suis dirigé plus que par cette envie profonde de le découvrir sous un nouvel angle.

Incapable de me contenir plus longtemps, j'approche mon visage de son cou. Mes lèvres embrassent une première fois sa peau. La respiration de mon roux s'agite, je le sens se crisper sous moi. Une seconde fois, j'embrasse son cou avec une telle douceur ; la vérité est, j'ai peur de briser Jisung sous mon toucher.

L'envie de toucher sa douce peau laiteuse est si forte que j'en ai la tête qui tourne. Le coréen est vraiment un homme magnifique. Il doit sûrement être l'homme le plus beau et le plus charmant que j'ai rencontré durant ma courte vie.

Son corps si frêle, son visage si bien dessiné ; le roux ferait tomber les dieux grecques sous son charme. Jisung balade timidement ses longs doigts sur mes omoplates, et je frémis sous son toucher. Mon corps réagit à la moindre de ses caresses.

Mes lèvres goûtent une nouvelle fois sa peau, et j'embrasse délicatement sa mâchoire. Une vague de baisers se pose sur sa peau. J'entends sa respiration s'accélérer dans le creux de mon oreille. De manière maladroite, ses mains se posent sur mon dos nu. Mes baisers s'approchent petit à petit de ses lèvres.

-M-Minho...

La température de la chambre est si élevée que les mèches de mes cheveux se retrouvent collés à mon front en sueur.

-Je t'ai fais mal ? demandais-je, à bout de souffle.

Incapable de répondre par des mots, le roux secoue timidement la tête. Je plaque mes cheveux trempés en arrière, laissant mon front suant à l'air libre. Puis je me redresse sur mes coudes, observant sa beauté incomparable. Ses prunelles mi-closes me scrutent, ses lèvres laissent échapper une respiration erratique, son torse se lève et se baisse lourdement.

Jisung se redresse doucement, et je fais de même, un peu perdu par ses agissements soudains. Je me retrouve finalement assis sur ses jambes, alors que le roux colle son front au mien. Je ferme les yeux, et ressens pleinement son souffle qui s'abat sur mon visage.

Ses lèvres se posent lentement sur les miennes. Ses mains trouvent refuge dans mes cheveux qu'il tire doucement. Prenant rapidement part au baiser, je le rapproche plus près de moi. Je me retrouve incapable de raisonner convenablement. Toutes mes pensées sont tournées sur Jisung. Lui et seulement lui.

La chambre n'est plus qu'un nid de bruits luxuriants. Jisung romps le baiser, et prend le temps de me regarder de ses magnifiques prunelles. Quémandeur, je tire son tee-shirt et l'attire dans un nouveau baiser dénué de timidité. Un baiser franc et passionné. Je deviens fou au contact de ses douces lèvres que j'ai tant convoité. Ses lèvres que j'embrasse avec tout l'amour que je lui porte.

Et dans la nuit silencieuse et calme,
nous prouvons notre amour envers l'autre.

𝐓𝐡𝐞 𝐈𝐬𝐥𝐞 - 𝐒𝐭𝐫𝐚𝐲 𝐊𝐢𝐝𝐬Où les histoires vivent. Découvrez maintenant