_BANG CHAN ;
Le silence me tient compagnie dans ce laboratoire sombre où je m'aventure avec prudence. Seuls des grincements, des grattements, des frottements résonnent en ces murs délabrés.
Armée d'une simple lampe torche, je découvre les lieux qui ont l'air étrangement encore vivants. Pourtant, j'ai beaucoup de mal à m'imaginer des activités autrefois entreprises ici. Mais cette fois, je peux en être sûr : le bâtiment a été subitement évacué, tout est resté tel quel, jusqu'au moindre objet.
Seuls mes pas résonnent dans le long et vaste couloir en ligne droite. D'innombrables portes blindées différemment les unes des autres s'offrent à moi, et j'observe brièvement d'un curieux œil à travers les petites vitres de chacune. Des tonnes et des tonnes de salles d'examen, d'expérience, et tout autres. Mais rien qui ne m'intéresserait.
C'est alors que j'aperçois un tableau en liège accroché au mur par une vulgaire vis, décoré de jolis prospectus colorés, tous datant de 1990. Parmi eux, des annonces de vacances, des événements en tout genre.
Le toit détruit en grande partie laisse filtrer des gouttes qui s'échouent dans un ploc presque inaudible. Ce son, aussi futil soit-il, me réconforte réellement. Il faut dire que s'aventurer seul dans un laboratoire abandonné, ce n'est pas franchement une partie de rigolade.
Au moindre bruit, je peux sentir les poils de mes bras, de tout mon corps se lever, et mon visage devient blanc comme linge par la peur. La lumière de ma lampe danse aux recoins du couloir, sa faible luminosité vacillant au rythme de mes mains tremblantes.
Et pourtant, j'avance toujours plus profondément dans ce foutu labo.
C'est en regardant à travers la énième vitre que je découvris finalement un nouveau décor ; il s'agit d'un bureau, aux meubles luxueux, très somptueux. Il est très probable qu'une telle pièce appartienne à un dirigeant. Mais comme je l'avais supposé, la porte est vérouillée.
Assis contre un mur, la lampe torche entre mes dents, je fouille dans mon sac à la recherche d'une épingle à cheveux ou je ne sais quel outils qui me permettrait d'entrer dans le bureau. J'ai beau trimer chaque recoin, rien ne me tombe sous la main.
-On est pas dans un film Chris putain...
Si je ne peux pas procéder à un crochetage, je n'ai d'autres choix que de jouer sur la force. Dans un élan de détermination, je me remet sur mes deux pied, et je dégourdis mon corps tout mou. Je suis vraiment pas apte à la violence maintenant, mais j'y suis bien obligé ; ce bureau doit sûrement regorger d'informations cruciales, j'en suis presque sûr et certain.
-Chris t'es là ?
Je sursaute en entendant une voix résonner. Reprenant rapidement mes esprits, j'attrape mon talkie-walkie et le porte à ma bouche en un soupir de frustration.
-Tu m'as foutu une de ces frousses mec !
-Tes recherches avancent ?
Je jette un œil à droite, puis à gauche, et je souffle une seconde fois. Ce que j'aimerai rentrer à la maison auprès des garçons, en sécurité et bien au chaud. Ici, il fait froid, sombre, et j'ai peur.
-J'ai trouvé un bureau, mais il est vérouiller et j'ai rien pour crocheter la serrure.
Ma voix sonne clairement faux, du à la pression et à la colère. Si je ne parviens pas à entrer dans cette foutue pièce, je suis sûr que je passerais à côté d'un tas d'infos. La voix de Changbin s'éteint durant quelques secondes, puis il finit par rire doucement. Mes sourcils froncés se décontractent, et je ne peux retenir un faible sourire remonter mes lèvres.