Chapitre 10 _ Athéna

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Sophia aidait son amie à gravir les escaliers, les Chevaliers d'Or leur emboîtant le pas. La jeune française, de temps à autres, lançait quelques coups d'œil à Aiolia, mais plus précisément à Shura. Elle n'arrivait pas à croire que lui, et les deux qui l'accompagnaient, aient pu ainsi plier l'échine face à Hadès. Elle avait d'abord eu la faiblesse de penser qu'ils avaient une idée derrière la tête... Mais rien au monde ne pouvait justifier le meurtre de Shaka. Car c'était ainsi qu'elle le voyait : un meurtre. De plus, l'ancien Capricorne avait été capable de donner un coup à la mère de ses enfants... Bon, il n'était certes pas au courant... Mais tout de même !

- Ne lui en veut pas, chuchota Ofelia qui semblait suivre le cours de ses pensées.

- Toi non ? s'étonna Sophia avec indignation

- Je ne sais pas... Peut-être que non... Sans doute que oui.

- Tu es trop confuse. Tu aurais dû rester à l'hôpital avec eux.

- Non, je... Je tiens à assister à tout cela...

Elle avait parlé un peu plus fort sans le vouloir, si bien que les Chevaliers derrière elles l'entendirent.

- Tu n'es pas obligé, protesta Milo en cachant sa réticence à aider Camus

Le Scorpion n'osait pas en venir au sujet de l'accouchement. Tout le monde se doutait qu'Ofelia en avait terminé avec sa grossesse, mais nul ne lui demandait quoique ce soit. C'était un ordre du Grand Pope, après tout. Et, bien qu'il s'inquiétait beaucoup au sujet de la santé de sa petite protégée, et de son enfant qu'il n'avait hélas jamais vu, il se devait de ne pas désobéir au chef suprême des Chevaliers.

- La guerre n'est pas un endroit pour toi à l'heure actuelle, siffla-t-il en jetant un regard haineux à Shura

- J'en ai conscience, répondit-elle en tournant légèrement la tête vers lui. Mais je crois que... J'ai une affaire à régler.

En même temps qu'elle avait parlé, son regard grisé s'était posé sur le visage crispé de douleur de Camus. Elle se souvenait parfaitement des derniers instants du Verseau. Il lui avait alors chuchoté quelque chose, quelque chose dont elle n'avait fait part à personne. Elle ne comprenait toujours pas le sens de cet unique mot, et elle voyait là une occasion d'éclaircir sa lanterne.

- Je ne peux pas non plus rester caché alors que... Vous êtes tous là.

Elle s'adressait particulièrement aux renégats. Ils n'en firent pas vraiment le cas. Attristée, Ofelia se concentra davantage sur les pas qu'elle faisait. Inutile de se torturer l'esprit. Néanmoins, elle ne pu empêcher ses pensées d'aller vers Shura. Lui dire la vérité au sujet de la naissance de ses jumeaux n'était pas une bonne idée à l'heure actuelle... Il était un ennemi, désormais. Elle n'avait plus l'impression d'avoir en face d'elle l'homme qu'elle aimait, celui avec qui elle aurait souhaité vivre toute sa vie... Celui qui lui avait donné deux enfants.

Ce fut la tête pleine de sombres idées qu'Ofelia arriva au dernier temple, toujours soutenu par Sophia. Elles ne purent pas entrer à l'intérieur, puisqu'Athéna se dressait là, juste devant. Autour d'elle, les Chevaliers d'Or avaient quitté leur maison sous ses ordres pour venir la rejoindre. Ainsi, Deathmask, Aphrodite et Aiolos observaient ceux qui étaient leurs frères d'armes... Et qui s'étaient abaissés à devenir des sous fifres d'Hadès. Dohko aussi était là, mais ses yeux n'affichaient que de la sagesse, non des reproches. Les deux jeunes amies vinrent se mettre dans le rang, sans un mot. Mü, Milo et Aiolia s'approchèrent d'elle, les renégats appuyés contre eux.

- Princesse Athéna, commença Mü. Comme vous le souhaitiez, Saga et les autres sont ici.

- Ils ne sont guères différents des morts à présent, commenta Aiolia en s'efforçant de rester respectueux devant la déesse. C'est à peine s'ils peuvent parler.

Les Élues des Dieux _ Tome 5 _ La Croisade aux EnfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant