Chapitre 34 _ Vers Athéna

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Malgré la mort de leurs proches qui accablaient leur cœur, Sophia et Ofelia firent tout pour échapper à la domination des Dieux Jumeaux. Car ils les gardaient prisonnières à leur façon, leur offrant nombreuses restrictions au milieu de tout un luxe divin. La jeune espagnole, qui gardait en mémoire les derniers mots de Shura, se voulait à son tour protectrice d'Athéna et des idéaux des Chevaliers, aussi elle avait révélé à son amie où se trouvait la déesse de la guerre.

- Tu saurais la retrouver ? s'enquit la française, une lueur d'espoir dans les yeux

- Je pense, oui.

- Tu es sûre ? Je te rappelle que ton sens de l'orientation est...

- J'ai ai conscience, la coupa-t-elle. Mais je saurais y retourner. Tu as toujours... ?

- Oui.

Sophia tapota doucement son sac, un sourire espiègle aux lèvres. Ofelia hocha brièvement la tête. L'heure n'était pas à se morfondre. Elles feraient leurs deuils dès qu'elles le pourraient. La jeune espagnole refusait de rester là à pleurer toutes les larmes de son corps. Si Deathmask l'avait vu dans cet état, il l'aurait probablement disputé... Et Milo, alors ? Et tous les autres ?

- Ofelia ?

- Pardon, se reprit la jeune femme.

- Ne songe pas à eux, lui conseilla-t-elle.

- Toi non plus.

Elles se sourirent. Deux maigres et tristes sourires... Elles venaient de perdre ceux qu'elles aimaient le plus, ceux qui s'étaient évertués à les protéger envers et contre tout. Et malgré leur peine, malgré ces lourdes pertes qui les accablaient, elles faisaient fronts. Elles essayaient d'aller au devant. Ce n'était pas facile. Mais pour eux, pour honorer leurs mémoires, leurs morts, elles se devaient de le faire.

- Allons-y.

Ofelia sorti la première de la pièce, observant de tous côtés. Elle savait qu'il ne se promenait aucunes Nymphes dans le temple d'Hypnos, c'était un avantage certain. Elle fit un léger signe à son amie pour qu'elle la suive, et s'engagea à travers le couloir. Se souvenant du chemin, elles n'avaient qu'à traverser cette allée pour se retrouver sur le parvis. Elle ne s'était pas trompée.

- Je n'y crois pas... souffla Sophia. Nous voilà dehors. Tu as réussi.

- Tu en doutais ? se vexa l'espagnole

- Te connaissant, oui, un peu, avoua-t-elle avec un demi-rire.

Ofelia ronchonna quelque peu. Sophia fut d'abord amusée, ravie de retrouver son amie qu'elle croyait avoir perdu. Néanmoins, elle afficha rapidement une expression à la fois curieuse et inquiète, s'avançant sur le parvis. Ébahie, elle ne trouva rien à dire.

- Qu'est-ce qu'il y a ? s'inquiéta l'espagnole

- Ce paysage... souffla Sophia en contemplant l'herbe étincelante. C'est... C'est magnifique.

Elle en avait le souffle coupé tant elle était en admiration. Un berceau de nature pure, dénué toute pollution, de toute souillure... Un endroit protégé, privilégié, dans lequel l'on pourrait être tenté de rester pour l'éternité. Elle prit une profonde bouffée d'air, et ne se senti jamais aussi vivante qu'au milieu d'une peine intense et d'un paradis inimaginable. Quelques papillons aux ailes blanches immaculées vinrent voleter autour d'elle, lui arrachant un léger rire.

- Je ne pensais pas qu'un tel endroit pouvait exister, avoua-t-elle en tournant sur elle-même

- Ressaisi-toi, la rappela Ofelia. C'est le domaine d'Hadès, Elysion.

- Quoi ? Elysion ? Alors, j'ai... J'ai réussi ! Je suis arrivée en Elysion !

Elle poussa un cri de joie. Elle n'en était pas sûre au début, mais au moins maintenant c'était clair. Elle était parvenue à ce lieu mythique décrit par Dohko. Oui, elle avait réussi... Ce qui signifiait que le corps d'Hadès était quelque part... Mais où ? Son regard se posa sur un immense temple qui surplombait tout le paysage. Un temple aux allures plutôt sombre.

- Qu'est-ce que c'est que ça ? s'inquiéta-t-elle en désignant la bâtisse

- Notre destination, lui répondit son amie. Allez, vient, ne perdons pas de temps. Je ne donne pas cher de notre peau si Hypnos nous trouve ici.

Sophia acquiesça brièvement, et observa son amie bondir hors du temple. Elle la suivi, et ensemble elles coururent en direction de l'immense temple. Ofelia gardait les yeux rivés vers les cieux, s'affolant de voir l'ombre d'Hypnos et de Thanatos surgir pour les arrêter et les emprisonner. Ou pire...

Il y avait autre chose qui l'inquiétait. Elle avait entendu parler d'Hadès, de son âme... Il était donc ici, puisqu'il avait donné son accord quant sa présence. Et si c'était sur lui qu'elles tombaient ? Leurs morts seraient alors inévitables... Hypnos n'avait-il pas dit que le seul Hadès avait le droit de vie et de mort ici ? Elle tressaillit, priant pour qu'il ne leur arrive rien. 

Les Élues des Dieux _ Tome 5 _ La Croisade aux EnfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant