Chapitre III: Tensions

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« -Eh bien, en voilà une matinée bien remplie, lui dit April, un sourire compatissant sur le visage. Mais, je suis rassurée, j'ai eu peur que tu ais du mal à t'intégrer. Il faut dire que hier, tu avais l'air pas mal renfermé.

Delo haussa les épaules, décidément, c'était son geste favori, ou du moins, le plus utilisé. L'assistante manageuse extirpa enfin un appareil photo du sac, qu'elle avait entre-temps cessé de fouiller, captivée par le récit du garçon. Elle se leva, invitant le garçon à faire de même.

-Je dois prendre une photo, afin de pouvoir te faire une licence, sans elle, tu ne pourras pas accéder aux vestiaires et donc jouer, lui expliqua-t-elle.

-Daccord.

-Tu peux prendre la pose hein, tu ne pourras pas changer cette photo avant l'année prochaine, pour laquelle elle sera mise à jour, donc mieux vaut être à son avantage, l'informa-t-elle car le garçon avait le regard las et ses bras pendait paresseusement le long de ses côtes, semblant plutôt pressé que tout cela finisse.

-Tu ne penses pas qu'il vaille plutôt être soi-même ? demanda-t-il, sans changer dun poil sa position.

April poussa un soupire, d'ailleurs lattitude je-men-foutiste de Delo lui en arrachait beaucoup, mais elle dût s'avouer qu'il avait raison en partie raison. Sans plus rien dire, elle braqua l'objectif et pris une photo du joueur. « Tant pis pour lui », pensa-t-elle en observant le cliché qu'elle venait tout juste de prendre.

-C'est bon, tu peux aller rejoindre les autres à l'entraînement, conclut la brune. Je te donnerais ta licence après.

Après avoir hoché la tête pour signifier qu'il avait compris, Delo ramassa son sac, posé non loin, qui contenait ses affaires et quitta les vestiaires, dailleurs eux aussi de couleurs similaires à celles de son maillot.

***

-Tu vois ce qui arrive lorsqu'on boycotte les étirements ? soupira homme, d'environ vingt ans et demi, chez qui le plus frappant était sa barbe noire de jais très fournie, tandis que les cheveux et les yeux étaient cachés sous un chapeau gris et des lunettes de soleil, aux traits durs. Il était penché sur Gerson, qui lui-même était allongé dans lherbe, et vérifiait son genou. Bon, ça va, je pense que tu peux poursuivre l'entraînement.

La conclusion ne sembla pas tant plaire au vert, qui aurait nettement préféré un départ prématuré après ce qui venait de se passer. En effet, en essayant de rattraper une passe, le jeune homme avait senti son genou lâcher et s'était étalé, en poussant un cri de douleur, dans l'herbe. Dailleurs, il était possible de voir briller une larme au coin des ses yeux, dans lesquels la rage et la honte dues aux rires avaient remplacé la malice et l'assurance qui les habitaient habituellement. Cependant, il se releva lentement et jeta un regard noir, qu'il navait pas besoin de forcer car telle demeurait la couleur de ses yeux, à la fille en face de lui, dont les yeux argentés pleureraient certainement bientôt tant elle riait.

-Blacky, c'est pas sympa, l'avait-elle réprimandé Clément, qui s'était légèrement inquiéter, ou du moins l'avait feint, car cela faisait parti de son rôle de capitaine. Tu devrais plutôt l'aider.

-Pas besoin ! cracha le vert en tapant sa culotte, désormais couverte d'herbes, dont les joues, désormais légèrement rougies par la honte, détonnaient avec son teint assez bronzé.

-Comme si je comptais le faire, déclara la dénommée Blacky qui s'était soudainement stoppée dans son fou rire, mais continuait à sourire d'une façon moqueuse, comme à son habitude certainement, car ses traits semblaient désormais habitués à se rictus, jusqu'à avoir l'air embelli par celui-ci.

-Même si ça avait été le cas, tu aurais la dernière personne que j'aurais laissé m'aider, oiseau de malheur, pesta-t-il, faisant référence aux cheveux noirs corbeau de son interlocutrice, qui le gratifia dun redoutable et menaçant regard noir.

Fanfiction IE Ares : Le projet InternazionalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant