Chapitre 25 ~ Stiles

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La lune est pleine ce soir. Et j'ai froid. Je ne sais pas où je suis, n'y où je vais mais mes pas semblent automatiquement me mener vers une direction. Sous mes pieds nus, les feuilles mortes ne font aucun bruit. Comme une ombre, je me déplace, dans le plus grand des calmes. À ma droite, un mouvement attire mon attention. Pourtant, lorsque je tourne la tête, rien. Les bois sont calmes.

Rassuré, je continue ma marche, avant que mes yeux ne se tournent vers la gauche. Je ne suis pas seul. Aucun bruit ne transparaît, mais il y a des choses autour de moi. Et ces choses bougent.

Les mouvements se multiplient, et lentement, je sens une panique sourde m'envahir. J'aimerais courir, ou crier. Je ne parviens à faire aucun des deux. Je me contente de marcher, vers une destination encore inconnue, et de voir.

Je ne peux que voir et redouter. Craindre le moment où ces bêtes apparaîtront distinctement. Face à moi, deux yeux bleus, parfaitement clairs apparaissent. Un immense soulagement m'envahit, sans que je ne sache pourquoi. Ces iris ont une aura rassurante, protectrice.

Pourtant, la créature qui les porte est monstrueuse. Lorsqu'elle se redresse, sortant d'entre les arbres, je me fige, immédiatement. Tout d'abord, je ne vois qu'une ombre, immense, irrégulière, à forme humanoïde. Autour de moi, des centaines de regards rouges apparaissent, comme des petites lucioles, mais en franchement plus flippant. En face de moi, la créature s'avance, menaçante. À ses bras, deux tatouages simplistes : une très fine surmontée d'une plus épaisse. Sur son torse, un symbole celtique, un triskell, à l'encre noire, ressortant parfaitement sur la peau diphane de la bête.

Elle se jette sur moi, en poussant un grondement terrible. Immédiatement, mes jambes retrouvent leur élan, me permettant de courir.

Trop lent. Bien trop lent. Lorsqu'elle me rattrape, une douleur sourde me déchire l'épaule.

Un sursaut, un rêve. Ce n'était qu'un rêve. Le froissement des feuilles mortes m'assaille. Je ne sais pas où je suis, mais quelqu'un me porte. Les yeux à moitié clos, je sens une nausée m'envahir, me forçant à fermer totalement mes paupières. Comme dans mon rêve, la douleur, lancinante me perce tout le bras, semblant se rependre dans ma poitrine.

"- On est encore loin?

- Non, la route est à moins d'un kilomètre.

- Tu crois qu'il y aura des voitures ?"

Je ne sais pas qui parle, pourquoi ils sont si pressés et pourquoi je ne cours pas avec eux. Je suis un poids. Encore.

Poussant un soupir, j'arrête de réfléchir. J'ai froid.

Comment puis-je avoir froid? Je suis bien là, dans ces bras qui ne me semblent pas tant inconnus que ça. Dans cette étreinte chaleureuse. Je suis bien, et je voudrais y rester le plus longtemps possible.

Malgré les secousses incessantes, je sens peu à peu ma raison me quitter définitivement. J'ai envie de fermer les yeux, là, tant que je suis en sécurité. Si je ne devais plus jamais les rouvrir, ce ne serait pas un problème je pense.

Du moment que je suis là, dans ces bras. Chaleureux et réconfortants.

Mauvaise Interprétation [Sterek]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant