Chapitre 59 ~Stiles

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Le souffle court, je descend de ma Jeep. Je suis devant le manoir des Hales. Après tout c'est là que cette merde a commencé... À pas pressés, je gravis les trois marches qui me séparent du perron et pousse la vieille porte.

Je n'ai aucune foutre idée de ce que je cherche, et je n'ai plus beaucoup de temps. La nuit est tombée depuis plusieurs minutes maintenant, et la lune ne tardera pas à suivre. Je m'engage vers la bibliothèque. Sur le sol, le livre responsable de nos malheurs gît, froissé et abîmé. S'il y a une réponse à mes doutes, je la trouverai à l'intérieur.

Méticuleusement, je l'attrape par la tranche et le feuillette pour trouver la fameuse prophétie. Pendant plusieurs longues minutes je la lit et la relie, a l'endroit à l'envers, je la retraduit grâce à l'invention merveilleuse qu'est internet, mais sans succès.

Découragé, je me laisse glisser sur le sol, laissant tomber le bouquin. Fixant le vide, la tête entre les mains je cherche un miracle.

" c'est vraiment grave la fin du monde finalement ? Putain voilà que je me mets à parler seul... ça craint."

Poussant un soupir, je balaye la pièce du regard, réfléchissant à ce que j'ai pu louper. Mes yeux sont immédiatement attirés par le livre, une fois de plus. La couverture est abîmée, les pages anciennes... sur la tranche, le nom de la maison d'édition est presque effacé.

Heu... QUOI!? T'EN CONNAIS BEAUCOUP DES EDITEURS QUI PREDISENT LA FIN DU MONDE TOI?! J'ai la confirmation que ce que je pensais était juste.

Quelqu'un nous manipule. J'en suis persuadé. Mais bordel qui?! Qui trouve ça marrant? Qui pense que faire croire à Derek qu'il doit creuver est une bonne idée ?

"- oh le batard..."

Sentant une haine sourde m'emplire, j'attrape le bouquin et me dirige vers ma voiture, décidé à faire cracher ses morts à Peter Hale, le chieur de service. Alors que je boucle ma ceinture, une pensée s'insinue dans mon esprit. Derek. Je vais aller le voir et le chercher d'abord. C'est le plus urgent. En espérant que ce ne soit pas trop tard.

Je me dirige vers la route, appelant Scoot.

"- allô?

- Scott! C'est Peter. C'est lui. Il a...

- Stiles je sais que t'a besoin d'un coupable mais tu te fais du mal... Ecoute je...

- NON SCOTT. TOI ECOUTE. JE SAIS PAS POURQUOI VOUS SEMBLEZ ACCEPTER QU'UN DE NOS AMIS SE SACRIFIE COMME ÇA SANS RAISON VALABLE MAIS JE PEUX PAS LAISSER PASSER ÇA. "

Je reprends mon souffle, essayant de me calmer.

"- Scott je te demandes pas de me croire. Juste de venir. S'il te plaît. Là où Derek va..."

Ma gorge se sert, étranglant les derniers mots de ma phrase dans un silence pesant.

"-Stiles c'est...

- Bordel le jour où tu t'es pointé en me disant que t'etais un loup garou, je t'ai pas cru non plus. Et regarde où on en est."

Je l'entends soupirer.

"-  J'arrive."

Rassuré, je raccroche. Le plus rapidement possible, je rejoins la lisière de la forêt où j'ai croisé Derek pour la dernière fois. Et alors que je coupe le moteur, un frisson glacé parcours mon échine. Je ne sais pas si c'est ça le 6eme sens... mais ça craint. Ca craint parce que je sais que ça va être tard. Surement trop tard, mais peu importe.

Faisant taire ma conscience qui me dit qu'il a déjà but, ignorant mon instinct défaitiste, je cours comme je n'ai jamais courut vers la vieille souche. Sous moi, je sens les feuilles virevolter, se soulever à chacun de mes pas. Je ne regarde même plus le monde autour de moi. Je pense que je ne le vois plus.

Je n'arrive pas à penser clairement. Ma haine pour Peter s'est effacée en quelques secondes, noyée sous un sentiment bien plus fort : la peur.

Quand après ce qui me semble une éternité j'arrive face à la clairière au centre de laquelle se trouve une souche, je sens un tremblement m'agiter. Je voudrais hurler. Je voudrais m'effondrer, pleurer et vomir ma haine et ma douleur.

Et pourtant je reste là. Immobile. Sur le sol, gît une petite fiole. Vide. Les feuilles mortes se teintent lentement d'une étrange nuance carmin, presque délicate sous la pâleur de la lune. Autour de moi je n'entends plus rien. Une brume rouge remplace les arbres centenaires qui m'entourent. Et la douleur... la douleur remplace tout. La peur, la haine et l'amour.

J'ai mal. J'ai mal et je ne parviens pas à bouger. Je sens mes genoux lâcher et je m'effondre sur le sol. Une douce odeur d'amande flotte dans l'air, mêlée à l'odeur du sel. Je ne vois plus rien d'autre que ce brouillard rouge. Et je sais que je hurle. Ma gorge me brûle et mes cordes vocales semblent sur le point de se déchirer. Mais je n'entends rien. Rien que les battements d'un cœur. Mais malheureusement ce n'est que le mien.

Mauvaise Interprétation [Sterek]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant