Mauvaise Interprétation [Sterek]

Chapitre 37 ~ Stiles

Le souffle court, je parviens à reprendre complètement conscience de mon corps, de mes actions. Je sens mon cœur tambouriner contre mon torse, le sang pulser dans mes temps.

Sans un mot, je fixe Derek, droit dans les yeux, priant pour ne pas y voir de la douleur. Je suis à califourchon sur lui, la main sur sa poitrine, crispée d'une ancienne colère sur le col de son t-shirt. Un léger sourire étire la commissure de ses lèvres, m'arrachant un soupir de soulagement. Je sais que j'ai encore le bras levé, près à le frapper. Vaincu, je le laisse retomber le long de mon corps, fermant les yeux et baissant la tête, un peu honteux.

"- J'ai bougé..."

Toujours sans un mot, je m'apprête à me relever, alors que je sens les doigts de Derek s'enrouler autour des miens. Délicatement, il m'attire vers lui.

"- Mais tu as chassé ta haine seul."

Surpris, je hausse un sourcil, essayant de comprendre où est passé le loup garou cynique que je connaissais. Je commencerai presque à m'habituer à celui-ci...

"- BON LES DEUX VOUS VOUS DÉCOLLEZ ? "

Immédiatement, Derek se redresse, et par la même occasion me pousse au sol. C'est donc plein de grâce que j'atterris les fesses dans la poussière, alors que les deux loups garous se tiennent debout face à moi.

"- On le retente?

- Non.

- Ha?

- Demain."

J'observe les deux dialoguer, avant de prendre conscience qu'ils parlent de moi et de mon entrainement.

"- Heu alors... Mine de rien, j'ai cours moi demain hein? Vous savez? Cette chose que Scott a décidé de bannir de sa vie?"

Haussant les épaules, Derek nous salue, nous disant de revenir demain, avant de rentrer chez lui.

"- Bipolarité quand tu nous tiens..."

Face à moi, je vois mon meilleur ami, sortir précipitamment son portable de sa poche. Je reconnais ce regard. C'est Allison qui l'appelle. Levant les yeux au ciel, je lui fais signe de décrocher, avant de m'éloigner. Insupportables ces deux là. À coups de "je t'aime", "moi non plus", je ne comprends pas très bien comment ils font pour tenir.

Perdu dans mes pensées, je décide de mettre en œuvre mes super capacités, pour faire un peu des essais. Je dois avoir l'air ridicule, à humer l'air comme un caniche à la recherche d'un os à moelle, mais je ne me décourage pas, cherchant jenesaispasttopquoi. Assez instinctivement, je reconnais une odeur assez particulière, unique et pourtant très simple...

Avec un sourire, je ferme les yeux. Derek. Je sais où la piste le mènera, mais rien ne m'empêche de la suivre non? Sans me presser, j'essaye de l'analyser, de savoir ce qui compose cette senteur si particulière. Jouant avec mes souvenirs, je pense à de la sève, doucereuse, sans doute celle des chênes qui abondent dans la région. Et les cendres.

Lorsque j'ouvre les paupières, après avoir déambulé plusieurs minutes a l'aveugle, je me trouve devant le manoir de Derek. Sans vraiment réfléchir, je m'avance, gravissant les marches irrégulières. Après quelques secondes d'hésitation, je lève mon poing près à frapper.

"- Entre. "

Avec un sourire moqueur, il m'ouvre.

"- Je peux savoir ce que tu fais là?

- Et bien figure toi que tu me manquais terriblement."

Sarcasme, pur sarcasme. Ha. Ha. Ha.