Chapitre 39 ~ Stiles

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Actuellement, je suis heureux. De type réellement satisfait. Je contrôle mes pouvoirs, assez bien même, j'ai enfin décidé si je devais le haïr ou pas et je suis arrivé à la conclusion que non, et surtout, je me sens fort.

C'est certainement un peu pathétique et Derek doit me trouver ridicule, mais là maintenant tout de suite, j'en ai rien à foutre. Je suis plus le mec qui est là juste pour détendre l'atmosphère et remplir le cotat de blagues à la demie heure, je suis plus la pauvre victime qui en prend plein la gueule pour faire avancer l'histoire, je suis moi. Je suis rapide, pas complétement inutile et surtout je suis bien.

"- Pourquoi tu te transformes pas?

- J'ai pas besoin de ça pour te mettre la misère."

Outré, le pose ma main sur la poitrine avec une grimace de douleur, avant d'éclater de rire en le voyant lever les yeux au ciel. Pour lui prouver qu'il à tort, je profite de ce moment d'inattention pour lui sauter dessus. Surpris, il bascule en arrière, agitant le bras avant d'atterrir sur les fesses.

Haussant un sourcil, perché sur ses hanches, je m'appuie sur sa poitrine et rapproche mes lèvres de son oreille, mutin.

"- J'en connais un qui a finalement pas tant de maîtrise que ça ..."

Lentement, je me redresse, profitant de la pulsation régulière de son cœur sous mes doigts et sans abandonner mon air provocateur. Je vois clairement qu'il est surpris, qu'il ne contrôle pas totalement la situation et qu'il a du mal à savoir s'il apprécie ce manque de maîtrise ou pas. D'un bon, il se redresse souplement, me laissant sur les fesses, assis au milieu du parquet comme un enfant. Je lève les yeux sur lui, alors qu'il frotte son pantalon. Moqueur, je penche la tête sur le côté.

"- T'as jamais songé à changer de maison?

- Tu sais combien ça coûte ?

- Tu sais à combien s'élève l'héritage de la famille Hale?"

Il hausse les épaules, s'éloignant.

"- HÉ LE GRAND MÉCHANT LOUPS! ME LAISSE PAS COMME ÇA!"

Je reprends mon apparence normale avant de sauter sur mes pieds et de le suivre.

"- Tu fais quoaaaaaaaaa?"

Il inspire longuement, l'air exaspéré de ma présence.

"- Je cherche un bouquin.

- Sur quoi?

- Ça ne te regarde pas."

Prenant conscience de la situation, et certainement un peu déçu, je baisse les yeux, avant de me diriger vers la porte.

"- Passe une bonne fin de journée.

- Tu vas où ?

- Ça te regarde pas."

Presque en courant, je passe la porte, dévalant les marches. Avec un sourire triste, je songe que au moins, comme je suis à peu près sûr de ne tuer personne tant que je me concentre parfaitement, je peux me changer.

Et je peux me lancer à pleine vitesse dans les bois. Avec plaisir, je sens le sol disparaître sous mes pas, je sens le vent caresser ma nuque et je me sens libre.

Je n'ai jamais autant eu l'impression d'être moi et de ne rien avoir à faire dans ce corps, avec cette puissance qui parcourt chacun de mes muscles. Pourtant, une pensée, insidieuse, s'impose à mon esprit. Je me fige dans ma course, chutant à cause de la vitesse. Étalé sur le dos après un vol plané monumental, je reste allongé dans les feuilles, le regard fixé sur le ciel morne.

Je ne suis pas puissant, je suis dangereux. Je ne suis pas fort, je suis incontrôlable. Je ne suis pas un loup garou, je suis une bête. J'ai tué un homme. Comment je peux aimer cette sensation ? 

Résolu, je ferme les yeux quelques secondes. Quand je les ouvre de nouveaux, ils sont bruns. Parfaitement humains.

Ils faudrait qu'ils le restent le plus possible.

Mauvaise Interprétation [Sterek]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant