Pour n'être qu'avec toi (LS)

23. Harry

Deux mois plus tard

Je fais les cent pas entre ma petite cuisine et mon salon. Je stresse comme un malade.

La bouilloire est prête, les tasses sont sorties, la mallette de thé est sur le bar, le sucre, le lait... tout y est. J'ai passé ma matinée à faire le ménage, musique à fond pour m'empêcher de penser. Tout est propre, on pourrait manger par terre, prendre le thé sur le sol. Mais maintenant, je n'ai plus rien à faire, je pourrais travailler, mais pour cela il faudrait que j'arrive à me concentrer un minimum et ça, c'est impossible.

J'essuie mes mains moites sur mon jeans et... mon jeans. Est-ce que je porte le bon jeans ? Est-ce qu'il n'est pas trop serré ? Et mon pull, n'est-il pas trop ajusté lui aussi ? Je devrais peut-être aller me changer, encore... et détacher mes cheveux aussi.

Je deviens fou.

Je me précipite vers la table basse du salon et attrape mon téléphone. Tant pis, je ne tiens plus, je n'y arrive pas, il faut que je l'appelle.

Deux sonneries plus tard, elle décroche.

— Harry ? Salut !

— Laura...

— Holà, toi tu es en train de te faire un ulcère.

Elle rit.

— Ce n'est pas drôle, je ronchonne.

— Excuse-moi, Harry. Non, en effet ce n'est pas drôle... quoi que...

— Ha ! Ha ! Ha ! Tu me vois me rouler par terre là ?

Mon amie explose littéralement de rire. Ce qui a le don de me faire râler encore plus, mais aussi de me détendre... un peu.

— Tu vois, même toi tu fais de l'humour !

Je ne réponds pas, je ronchonne.

— Harry... ce n'est que Louis...

Oh ! Oui... elle a raison ! Ce n'est que Louis ! Ma respiration se calme un peu, mais comme je ne dis toujours rien, Laura reprend.

— Ton petit ami, le garçon qui t'aime plus que tout, celui qui a promis de t'attendre, de faire les choses dans l'ordre, d'aller à ton rythme.

— Tu crois... qu'il m'aime plus que tout ?

Elle éclate de rire à nouveau.

— Harry, tu es le seul à en douter !

— Ah bon ?

— Sans blague, Louis t'aime, vraiment, et tu l'aimes aussi. C'est pour cette raison que tu l'as invité chez toi. Parce que vous vous aimez et que tu as confiance en lui.

— Et s'il s'attendait à...

— Il ne s'attend qu'à passer un moment avec toi, Harry. Il ne veut rien d'autre. Il attendra que tu sois prêt et que tu fasses le premier pas.

— Et si je n'en suis jamais capable ?

— Alors là, je ne peux rien pour toi !

Je grogne et elle rit de nouveau.

— Non, mais tu t'entends ? Il y a six mois, tu n'aurais jamais pensé avoir un petit ami, tu n'aurais jamais imaginé inviter un homme chez toi et regardes où tu en es. Alors, arrête de faire des spéculations débiles. Tu y arriveras, Harry. Ça prendra le temps que ça prendra, mais tu y arriveras et ce jour-là...