27. Harry

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Sa main n'a pas quitté la mienne de tout l'entretien. Nous étions assis l'un à côté de l'autre dans cette pièce exiguë et du moment où j'ai ouvert la bouche pour commencer mon récit au moment où je l'ai fermée, sa main est restée dans la mienne, à la serrer, la caresser.

Sa présence, son amour, son soutien, c'est tout ce qui comptait à ce moment-là. Les mots, les horreurs qui sortaient de ma bouche, ainsi que le bruit des doigts frappant sur le clavier étaient comme irréels tant sa simple présence réussissait à colmater la moindre brèche encore présente en moi.

Tout est tellement clair maintenant. Tout ça est bel et bien derrière moi et il est hors de question que je me laisse à nouveau submerger par ce passé qui est définitivement révolu. Ce que j'ai fait aujourd'hui était la dernière étape avant d'enfin passer à autre chose. Je laisse ce bagage trop encombrant ici, dans ce commissariat, aux mains de personnes compétentes, et conscient que peut-être jamais justice ne sera faite.

J'espère juste que la violence de cet homme, ce jour-là, fut un cas isolé et que personne d'autre après moi n'a eu à en souffrir. Mais il est trop tard pour regretter mon manque de réaction à l'époque. Comme je l'ai dit à Louis, j'ai fait ce que j'ai pu. M'en vouloir serait entrer dans une nouvelle bataille contre moi-même et je n'en ai ni la force ni l'envie.

— Très bien, nous avons fini. Puisque vous vous souvenez de son visage, nous vous rappellerons pour consulter un fichier photographique.

— Oh ! D'accord.

Tout à coup, ça me fait peur. Louis serre un peu plus ma main et demande.

— Vous croyez réellement qu'on peut encore le retrouver ?

— Cela dépend de plein de choses. Si d'autres plaintes ont été déposées contre lui, s'il fait partie de nos fichiers, s'il a déjà été condamné, ou inquiété. Mais je ne vous cache pas que dans beaucoup de cas, les agresseurs ne sont malheureusement pas retrouvés.

— D'accord, je reprends. Je me tiens à votre disposition alors. Merci pour tout.

Nous nous levons et nous faisons raccompagner quand une question me vient à l'esprit.

— Et si je le croise ? je lance en me retournant vers l'agent qui a pris ma déposition.

— Ne tentez rien, notez tout ce que vous remarquez sur lui, mettez-vous en sécurité et appelez-nous. Pas d'héroïsme ou d'acte de vengeance. Vous pourriez vous faire agresser de nouveau ou devenir agresseur, ce qui n'est pas recommandé.

— D'accord. Merci.

Nous sortons du commissariat, je respire un grand coup.

— Ça va ? me demande Louis, certainement inquiet.

— Oui, ça va bien, je lui souris.

— C'est vrai ? Vrai de vrai ?

— Oui... vrai de vrai. Je vais bien. C'est une étape de plus, ça fait du bien... même si ça remue.

Il me prend dans ses bras sans hésiter une seconde et me serre contre lui, embrassant mes lèvres doucement. Depuis que je lui ai dit qu'il faisait partie de mon espace vital, il ne réfléchit plus quand il a envie d'être proche de moi. Il est le seul que je laisse m'approcher aussi facilement, même si les contacts physiques que j'ai avec les autres sont de plus en plus fluides.

— Bon, tu veux faire quoi maintenant ? me demande-t-il dans un souffle, ses lèvres frôlant les miennes.

— Eh bien, j'ai prévu un truc... mais je ne sais pas si ça va te plaire.

Pour n'être qu'avec toi (LS)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant