1 - Saturday morning

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Hey! J'essaye l'aventure Wattpad en tant qu'auteur, j'espère que ça va plaire à quelqu'un... C'est une petite histoire sans prétention qui vous divertira (j'espère). J'ai commencé depuis un petit bout de temps, donc si ça vous plaît dites-le moi, ça fait toujours plaisir et j'ai la possibilité de publier un peu plus vite (pour le moment en tout cas).

J'ai mis pas mal de moi dans cette histoire, j'espère encore une fois plaire à quelques lecteurs. (je sais le début est lent, paniquez pas...) Ce sera pas méga original, mais c'est pas toujours ce qu'on recherche dans un terraink x) et ne vous inquiétez pas, j'essaye de vous réserver quelques surprises (quand même!).

On accompagne ce chapitre avec une chanson que j'affectionne particulièrement et qui est adaptée à l'ambiance calme de ce chapitre...

Passez une bonne journée, merci d'être passé!

***

Thomas avait toujours détesté les mathématiques. Enfin détesté n'était peut-être pas le bon mot, mais il n'avait jamais eu de réelles sympathies à l'égard de cette discipline, trop abstraite à son goût. En effet, si le jeune homme avait une véritable passion pour la résolution d'énigmes et les suites logiques, il éprouvait aussi une aversion pour les modélisations, comme si quelque chose d'aussi instable et imprévisible que le vivant pouvait être remplacé par une simple équation.

C'était d'ailleurs cette imperfection, cette irrégularité du vivant qui l'avait poussé à continuer ses études dans la biologie. Il aimait l'incertitude, ne jamais réellement savoir quels résultats il obtiendrait après telle ou telle manipulation. Paradoxalement, il aimait aussi énormément refaire la même expérience des dizaines de fois afin d'établir une moyenne fiable. Il aimait approcher le vivant. L'observer. Comprendre les mécanismes qui faisaient de la nature cette force incroyable.

Quel curieux miracle que celui de la diversité ! Il ne savait dire quelle était l'activité qui le passionnait le plus : se promener pendant des heures dans une forêt, épiant tous les petits oiseaux et animaux, se faisant bercer par les sons de la nature et se questionnant sur chaque plante ou champignon qu'il croisait ; ou se laisser happer par l'étroite lunette de son microscope qui le projetait dans un monde incroyable constitué d'êtres et d'organes microscopiques. Il pouvait rester scotché pendant de longues minutes à cette lunette, essayant de percer ce fabuleux miracle qu'est la vie, sous toutes ses formes et à toutes ses échelles.

Plus confidentiellement, Thomas aimait aussi la géologie. Les mécanismes de formation de la Terre. Comprendre le monde, le terreau qui avait été favorable au développement ce cette fabuleuse effervescence. Les différents milieux, intrinsèquement liés aux êtres qui y vivaient.

Si la biologie était à l'origine de la plupart des ses pensées et préoccupations, il ne pouvait pas se contenter de l'étudier sans prendre en compte cet étroit lien avec la science du sol et des roches. La compréhension, la confrontation de ses savoirs dans ces deux sciences était le moteur de sa propre existence, ce qui le faisait se lever tous les matins.

Bien sûr, comme la plupart des étudiants, il avait des amis, des réticences à aller en cours (surtout à des horaires indécents qui nécessitent l'utilisation de cet objet démoniaque qu'on appelle un radio-réveil), mais il sentait que sa vie était liée à l'étude du monde. Du vivant, comme de l'inerte. Peut-être qu'en fait il était juste un peu mégalo et qu'il était simplement fasciné par l'idée de maîtriser le plus grand nombre de connaissances possibles sur la vie et la mort. Après tout qui n'a jamais rêvé d'être assez calé sur ces sujets pour, (qui sait ?), peut-être, trouver la formule de l'immortalité ? Contrôler le monde. Etre le scientifique le plus reconnu de tous les temps.

Un sourire narquois se forma sur ses lèvres à cette pensée. Si l'idée d'impressionner ses pairs lui plaisait assez, il savait qu'il ne chercherait jamais un moyen d'éradiquer la mort. Bien que terrifiante, l'idée de la fin lui semblait fascinante. La mort est à la fois si certaine et incertaine. Tout le monde y est confronté. Mais personne ne sait quand, où, pourquoi. Pour Thomas c'est cette incertitude qui fait de la vie un processus aussi étonnant et singulier. Chaque vie est éphémère, c'est ce qui lui donne de l'importance. Comme le dit l'adage « la Nature est bien faite ! ». On naît. On vit. On meurt. Trois certitudes, qui valent pour tous les êtres peu importent leur espèce, leur genre ou leur place dans la nature. Chez les hommes, même les plus puissants, les plus riches ou les plus chanceux ne peuvent pas échapper à ça.

Et voilà, il était encore coincé dans son obsession des certitudes et incertitudes, de la vie et de la mort, de l'alpha et de l'oméga, c'était le début de la fin !

Thomas eut un petit rire et il rouvrit les yeux. Le soleil l'éblouit, et il apprécia la caresse des rayons sur sa joue froide. Il n'avait pas dormi de la nuit et cette pause sur un banc du campus était pour lui un instant de pur bonheur. L'air frais d'un matin de mai, le lever du jour. L'air qui se réchauffe doucement. Il referma les yeux. On était samedi et il n'avait pas cours, mais il avait prévu une de ses fameuses randonnées dans la forêt avant de voir ses amis pour la soirée. Il dormirait certainement la fin de la matinée.

Il baissa la tête et enfouit son nez rougi par le froid dans son écharpe. L'ambiance calme du monde endormi laissa peu à peu place à la douce agitation qui caractérisait le début de chaque journée. D'expérience, le jeune homme savait qu'il ne croiserait que peu de monde, les trois quarts des étudiants ayant profité de leur vendredi soir pour s'enfiler sans vergogne leur poids en vodka ou tequila. Deux, trois zombies commenceraient à se lever autour de 10 heures, pestant en repensant à leur comportement de la veille.

Mais d'ici-là, Thomas serait couché. Sur cette bonne résolution, il se leva et ses articulations engourdies par le froid protestèrent par des craquements sonores. Le jeune homme s'étira et se dirigea vers son bâtiment, pour retrouver son studio qui lui servait de cocon intime. Il inspira une dernière fois l'air frais avant d'entrer dans le hall et murmura pour lui-même « Je sens que cette journée va être exceptionnelle ».

Risque de toi  {Terraink}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant