2- Contemplations

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Hey ! J'espère que vous allez bien. Voici un deuxième chapitre encore assez court pour tout mettre en place...

Bonne lecture !

***

Un affreux jingle radiophonique raisonna dans l'appartement du jeune homme qui sursauta en grognant. Il ne s'habituerait jamais à ces réveils beaucoup trop brusques, même si c'était le seul moyen de le tirer du lit. En effet, l'étudiant ne dormait pas beaucoup, mais une fois assoupi, le réveiller relevait de la mission impossible. D'où cet affreux son qui pourrait sortir un cadavre de sa tombe. Il poussa un soupir d'exaspération et se mit sur pied. Direction les douches ! Au moins, à cette heure-ci, il était sûr de ne croiser personne.

Après avoir enfilé ses vêtements de randonnée, Thomas sortit, impatient de se retrouver seul avec la nature. La forêt était toute proche de l'université, ça avait même été un des critères déterminants de son entrée ici. Pas besoin de prendre la voiture. De toute façon il n'avait pas le permis, et que ce soit une conséquence de la flemme qu'il avait eu d'apprendre quelques chose d'aussi rébarbatif que le code, ou alors un acte d'écologiste affirmé, l'avantage était qu'ici ça ne posait aucun problème.

L'étudiant sortit du campus et emprunta le petit chemin blanc qui menait à la forêt. Ce dernier était comme un prélude du moment merveilleux qui attendait Thomas, préparant son cerveau impatient aux spectacles du vivant, loin du reste du monde. Ce chemin traversait une prairie qui, déjà, était riche de vie. L'été s'approchant à grand pas, on entendait les grillons chanter, et pendant les balades nocturnes le coassement des grenouilles qui habitaient le ruisseau en contrebas était presque assourdissant. Le jeune homme soupira. Il n'aurait pas dû prévoir de sortir ce soir, il avait maintenant terriblement envie d'assister à un de ces concerts désordonnés. Avant de couper son portable pour totalement s'immerger dans son monde, il considéra l'idée de prévenir Alexandre qu'il ne viendrait pas à sa petite fête. Mais s'il faisait ça, il savait que ses amis lui en voudraient terriblement. D'ailleurs, Mathilde le tuerait probablement. Il se résigna donc, se promettant qu'il viendrait écouter les grenouilles dans les prochains jours.

Il éteignit son téléphone. Il était maintenant coupé du monde « civilisé » et cela lui procura un énorme soulagement. C'était maintenant entre lui et son unique amour : la nature. Il prit une grande inspiration, ses yeux balayèrent les nombreuses fleurs qui allaient peu à peu disparaître pour laisser place aux arbres. Même s'il faisait beau, les sous-bois conservaient une fraicheur et une humidité que le jeune homme trouvait fort agréable. Plus il avançait, plus il était sensible aux odeurs et aux bruits, ses jambes le portant au hasard dans ce monde calme et pourtant si agité. Un oiseau s'envola pour se poser sur une branche non loin de lui. Belle taille, gosier rose, ailes rayées. Un geai. Plus loin, un trou semblait indiquer l'entrée d'un petit terrier. Des champignons de toutes tailles tapissaient le sol. Plus le temps passait, plus Thomas se perdait dans ses contemplations et ses réflexions. Au bout d'un certain temps, il s'arrêta et savoura cet instant de pur bonheur. Qu'est-ce qu'il était heureux là, perdu dans ses sensations !

Cependant, une vive prise de conscience le ramena à la réalité et il se décida à regarder sa montre. Mince, ça faisait déjà trois heures ! Il avait intérêt à se dépêcher de rentrer ou il serait encore en retard ! A contrecœur, le jeune homme prit donc les sentiers qu'il connaissait par cœur pour sortir au plus vite de ce monde enchanté.

Une fois à l'entrée du campus, Thomas prit une petite pause bien méritée. Il était essoufflé par l'effort qu'il avait dû fournir pour arriver au plus vite. Il grommela, il allait encore devoir passer à la douche pour être présentable... Pas très écolo comme démarche ! Enfin, le point positif de ce sprint inattendu était qu'il avait tout de même assez de temps pour se reperdre dans ses pensées, le temps de reprendre son souffle.

Assis, comme quelques heures plus tôt, il profitait cette fois des rayons du soleil de fin d'après-midi. Il aimait la quiétude. Absorbé par ses énièmes réflexions, il n'entendit pas le troupeau de jeunes hommes en quête de soirées arriver. Il fit un bond de trois mètres lorsque le contact inattendu d'une main sur son épaule le ramena au monde concret.

« Bah alors le bio, on fait de la photosynthèse ? »

Abasourdi, il rouvrit les yeux et fut ébloui par le soleil qui se trouvait derrière la tête de son interlocuteur. Il grommela une nouvelle fois. Thomas vit que le grand dadais qui lui parlait était entouré de trois autres gars qui se marraient, dont l'un avait un T-shirt avec une blague obscure qui concernait les nombres complexes.

Super. Des matheux. Le jeune homme leva les yeux au ciel et soupira. Voilà une raison de détester les maths. Les gens qui font des mathématiques se pensent bien trop supérieurs, et drôles avec ça. Il planta son regard brun dans les yeux de son assaillant et répondit d'un air provocateur « Et toi "mathman" ? Tu as compris qu'il existe des courbes plus aguicheuses que celles dessinées par ta calculatrice ? ».

La surprise apparut dans les yeux bleus du matheux qui esquissa un sourire. « Bien joué, je pensais pas que les amateurs de cailloux pouvaient avoir de l'humour. Mais tu as raison, je cherche une intégrale différente de celle que j'étudie en cours. » Un rire gras se fit entendre de la part d'un de ses acolytes. Sans cesser de sourire, il continua : « J'ai hâte de te recroiser petit biologiste ». Et sans un mot de plus, il reprit son chemin suivi de ses amis, sans oublier de lancer un dernier clin d'œil à Thomas.

Le jeune homme était un peu déboussolé. A cause de ce maudit soleil - qu'il aimait tant quelques minutes auparavant - il n'avait pas pu distinguer précisément les traits de son interlocuteur. La seule chose qu'il avait pu apercevoir était la clarté des yeux du matheux. A part ça et sa grande taille, il n'avait aucun indice sur qui pouvait bien être cet étrange personnage. Néanmoins, cette rencontre avait amusé Thomas qui avait apprécié le sens de l'humour et la répartie de cet imbécile. Dommage qu'il fasse des maths.

Sur cette dernière pensée, il se décida à filer dans son bâtiment. Il avait plutôt intérêt à se dépêcher, sans quoi les autres allaient lui faire la peau !

Risque de toi  {Terraink}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant