Risque de toi {Terraink}

7 - Joute verbale

Hey!

J'avoue, j'ai un peu honte de ne poster que le 6 aujourd'hui parce qu'il est pas terrible terrible (et que j'ai vraiment beaucoup d'avance dans l'écriture!)

Du coup this is le chapitre 7, pour vous servir, et encore une musique tirée d'un film exceptionnel ;)

Bonne lecture!

***

Thomas était confus. Etrangement, il avait espéré recroiser cet homme à la répartie facile. Mais les semaines avaient passées et il se demandait presque s'il n'avait pas inventé ce grand dadais aux yeux bleus. Le sentiment qu'il éprouvait à son égard le mettait mal à l'aise : pourquoi était-il attiré par cet inconnu ? Lui qui n'aimait personne avait peur de ce sentiment étrange. Il avait peur d'avoir envie de connaître ce mathématicien. Peur de s'attacher à quelqu'un d'autre. Il voulait juste des camarades, pas des gens qui l'intéressaient vraiment. D'ailleurs pourquoi l'intéressait-il ? Il ne savait rien de lui. C'était probablement un con à l'égo surdimensionné, comme la plupart des matheux. Et pourtant, le grand était là avec un sourire en coin. Il avait l'air sincèrement heureux de le revoir et Thomas avait sincèrement envie d'engager la conversation avec lui.

Ou de fuir sans jamais revenir sous cette tente.

Il hésitait entre ces deux choix, chacun ayant ses avantages et ses inconvénients, lorsque l'autre se remit à parler, ce qui le fit revenir sur terre.

- « Bah alors cowboy on ne se rappelle plus de moi ?

- Cowboy ? T'en as des drôles de surnoms pour moi mathman...

- Aaah donc tu te souviens ! Quand même, j'ai failli m'inquiéter, mon ego en aurait pris un coup.

- Tant que ça ? rétorqua Thomas, un sourire en coin. Un être aussi insignifiant que ma modeste personne aurait mis en échec l'ego d'une grande asperge comme toi ?

- Mais justement tu n'es pas si insignifiant que ça, répondit son interlocuteur en plissant les yeux. Bien joué au fait, tu utilises la différence de taille avant que je ne le fasse. J'avoue c'était une de mes prochaines cartouches cowboy, tu me prends de court.

- Pourquoi ce surnom mathman ? " Le biologiste " me semblait approprié mais " cowboy "... ?

- Oh non, mon irrésistible charisme ne t'a pas autant atteint que ce que j'espérais ! Tu ne te rappelles donc pas de notre courte entrevue au cinéma ? Tu étais bien dans la salle de " Il était une fois dans l'Ouest " non ?

Thomas se souvint. Leurs regards s'étaient croisés et il avait pris la fuite. Lâchement. Intelligemment ? Il s'en était mordu les doigts au début, puis s'était convaincu que ça avait été la décision la plus logique à prendre.

- « Entrevue est un bien grand mot pour ce qui s'est passé ce jour-là, soupira le bouclé à voix haute...

- Et pourtant. Ta honteuse fuite, car soyons clair c'en était une, était très... parlante, rétorqua le matheux, son sourire s'agrandissant. C'était la première fois que je gagnais une joute contre toi cowboy, et je compte bien en gagner d'autres...

- Si tu fais référence à ce tournoi, notre équipe va certainement exploser la tienne, provoqua un Thomas moqueur.

- Oh à ce tournoi et bien plus encore... » Thomas fronça les sourcils. « Mais tu as raison, dans un premier temps affrontons-nous dans cette compétition, que le meilleur gagne, petit biologiste ! »

Le grand tourna le dos à Thomas. Toutefois, avant qu'il ne disparaisse à travers la foule, le bouclé l'interpela : « De quelle équipe je dois me faire la joie de causer la défaite ? ». Avec un sourire éclatant l'autre se retourna et asséna : « L'équipe qui provoquera la chute de la tienne tu veux dire ? Surveille bien les Mathémathlètes mon con, ils t'élimineront plus vite que ce que tu peux imaginer. » Il ponctua sa remarque d'un dernier clin d'œil et disparut pour de bon au milieu des autres concurrents.

Thomas était dans le même état que la première fois qu'ils s'étaient parlés : sa curiosité était piquée et il était extrêmement amusé. Leur nom d'équipe aussi était un vieux jeu de mot promouvant leurs études. Il était prêt à parier que c'était le grand dadais qui l'avait trouvé. Comme la première fois, il avait cette impression qu'ils pourraient s'entendre. Qu'ils avaient le même genre d'humour farfelu. C'est donc dans cet état d'esprit plutôt agréable qu'il retourna lui aussi vers ses amis... qui semblaient avoir observé toute la scène.

- « Oh mon dieu Tom' ne parle pas qu'aux petits oiseaux de la forêt enchantée ! s'exclama Mathilde. Il doit être malade !

- Bah alors, tu ne nous présentes pas à ton nouvel ami ? ajouta Alexandre avec un sourire moqueur.

- Surtout un ami aussi canon !

- Arrêtez de faire les imbéciles, rigola Thomas. Je ne le connais ni d'Eve ni d'Adam ce type. En plus vous me feriez trop honte avec vos têtes là.

- On t'emmerde. N'empêche, il t'appelle cowboy. Et il t'a provoqué en duel. J'espère que tu vas laver ton honneur Lucky Luke, répondit le blond.

- Comment s'appelle notre beau ténébreux ? Tu l'as rencontré comment ? Tu souris beaucoup pour un Thomas venant de parler à un inconnu. Tu l'aimes bien ?

- Tu me demandes à moi si j'aime quelqu'un ? Mais c'est toi qui est malade ma pauvre fille ! Je ne sais pas comment il s'appelle. Je ne l'ai pas rencontré. Juste affronté verbalement, une fois. Et il fait des maths !

- Aïe votre amour est donc IM-PO-SSI-BLE, se moqua la blonde.

- Tu sais bien que mon cœur t'appartient rétorqua Thomas avec un clin d'œil.

- Je vais être jaloux », prévint Alex.

Les trois amis furent interrompus dans leurs taquineries car les " rats musclés " venaient d'être appelés pour la confirmation administrative.

Pendant que ses comparses se chargeaient des derniers détails, Thomas s'interrogea sur ce qu'avait dit son amie. Ses remarques l'avaient perturbé. Premièrement, elle l'avait trouvé canon. Etait-il beau ? C'était la première fois qu'il avait pu réellement l'observer et il n'en était pas mécontent. Ses yeux bleus avaient un charme certain et son visage entier dégageait une charmante sympathie. Sans parler de son sourire. Aïe, son sourire... Il était si chaleureux ! Thomas aurait parié que personne ne lui avait jamais sourit ainsi. Ensuite quel était son nom ? Il aurait dû lui demander. Et réfléchir à de nouveaux surnoms pour cet impudent qui semblait prendre un malin plaisir à souligner leur différence de taille. Enfin l'aimait-il bien ? Il n'en avait aucune idée. Certes, il ne le connaissait absolument pas, mais il semblait irrémédiablement attiré par cet étrange personnage. A la manière d'un aimant, chaque déplacement de l'autre entrainait un tressaillement, un mouvement de son propre corps. C'était très étrange et pourtant pas désagréable.

En tout cas, malgré la sympathie que ce grand dadais dégageait, Thomas comptait bien lui faire mordre la poussière. Histoire de lui montrer que lui aussi pouvait gagner. C'est dans cet état d'esprit que le jeune homme signa le dernier papier, quelques minutes avant que le début des jeux ne soit véritablement annoncé.