PROLOGUE

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Elle s'admirait une dernière fois son reflet dans le miroir. Son visage de future épouse scintillait à cause de la clarté de l'aurore. Son doux maquillage faisait ressortir sa beauté naturelle. Son chignon exposait merveilleusement la peau nue de son cou. Elle touchait délicatement le somptueux rouge qui ornait sa robe magestueuse. Elle se trouvait belle et souria tristement. Elle aurait aimé profiter plus longtemps de sa vie de jeune femme. Apprendre à aimer et s'étourdit de folie. Fonder une famille harmonieuse. Courir dans le grand champ de blé de son père lui manquait affreusement. Grimper sur une branche du grand chêne de sa prairie pour fuir ses parents qui la voulaient civilisée, lui apprendre l'étiquette, pour enfin épouser un homme puissant. Épouser un duc.

— Mademoiselle, Monsieur vous attend. L'interpella sa servante.

— Bien. Veuillez m'excuser de mon retard. Nous pouvons y aller à présent. Lui avait-elle répondu.

Son interlocutrice lui fit un signe de tête en voyant celle-ci se lever. Elle lui tendit un petit bouquet de roses blanches assorti avec sa robe.

Elle eut un moment de recul et arbora son plus beau sourire, rangea une petite mèche qui traînait et reprit son souffle.

— Vous pouvez me les passer maintenant.

Linda lui fait une petite révérence et sa maîtresse lui fit un signe de tête avant de prendre le bouquet. Une dernière révérence et elle disparut comme elle avait apparu. Hélène était prête à quitter définitivement les lieux mais prise de nostalgie, elle se retourna une dernière fois et observa sa chambre. Les décorations qu'elle avait entreprises seule étaient réussies. L'odeur d'encre qui flottait dans l'air était due à ses poèmes rédigés ci et là dans toute la pièce. Ses parents n'approuvaient pas cela, à leurs yeux c'était des gamineries. Elle revoyait la pièce hantée par sa solitude et sa frustration.

Elle sourit et une larme perla et glissa sur sa joue. Elle l'essuia rapidement du revers de la main.

Ce lieu lui manquerait tellement. Car là où elle s'en allait, c'était bien pire : un monde où règnait la maturité. À présent, le nom des Chanteille reposait sur ses épaules. Elle abandonnait ainsi sa vie d'enfant. Elle s'y était attachée, mais elle devra l'abandonner. Alors elle disait au revoir à Mademoiselle Hélène De Chanteille. Et elle disait bienvenue Madame Hélène De Beau Vivre.

Une énième larme coula mais elle n'y toucha pas. Elle prit une bonne bouffée d'air et s'en alla.

Elle se trouvait en face du chemin parsemé de pétales de fleurs. Celui-si divisait l'assemblée en deux grands groupes. Le pianiste, à sa vue, se mit à jouer une douce mélodie. Elle fit donc son entrée pour aller à la rencontre de son futur époux. Il était tiré à quatre épingles comme à son habitude. Elle détourna le regard vers ses parents qui ne se contentèrent que de lui faire un signe de tête en lui souriant. Elle le leur rendit avec la mélancolie qui chaque jour l'animait.

Arrivée devant l'hôtel, l'homme septagénaire lui tendit une main qu'elle serra délicatement pour prendre place à ses côtés,face au Curé.

Quelques derniers mots habituel et le curé fit alors la cérémonie.

Les voilà enfin unis. La voilà devenue duchesse. Toute l'assemblée se leva et les honora sous un tonnerre d'applaudissements.

Elle se présentera désormais comme Madame De Beau Vivre, duchesse de Cantelieu.

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[539 mots] J'espère que vous saurez apprécier le prologue. Donnez moi votre avis et n'oubliez pas la petite étoile dorée pour me rendre de plus en plus visible. Alors je vous donne rendez-vous pour le premier chapitre de l'aventure de notre Héroïne Hélène.

Gis Rêveuse

Madame De Beau VivreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant