Poupée Russe

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Il devait être deux ou trois heures du mat', quelque chose comme ça. J'errais dans les rues de Rennes complétement rincée (non seulement par la pluie mais aussi par la quantité d'alcool que j'avais ingurgité tout au long de la soirée) et je voyais un peu flou. Je devais rejoindre mon coloc' Jules à l'appart' avant l'aube sinon j'allais me faire défoncer. Jules c'est mon meilleur ami, et ce depuis la 3ème. On s'est rencontrés quand les pimbêches de mon collège commençaient à me rendre dingue à se prendre la tête pour des histoires de mec. J'ai aussi des amies filles, auxquelles je tiens tout particulièrement parce qu'elles sont un peu comme moi, différentes.
Bref, j'avais trop bu, je trouvais plus mon chemin et je pouvais pas dire à Jules de venir me chercher car sinon j'allais me faire engueuler. Pourquoi ? Parce que il sait très bien que si je sors seule le soir c'est que ça va pas et que ça dégénère très vite, trop vite. Et il ne savait pas que j'étais sortie. Bizarrement, là ça allait encore. Rien ne s'était produit, à part le fait que je ne sois pas sobre du tout bien entendu. Après ce que je viens de vous dire, vous devez certainement vous demandez pourquoi ça va pas du coup. Disons que pour faire simple il y a quelques jours je suis sortie d'une relation avec un gars qui me rouait de coups pour faire passer sa colère, et ce, à chaque fois qu'on se voyait. J'ai décidé de mettre fin à tout ça même si je l'aimais plus que tout, Jules m'a encouragé à cesser de le voir et je lui en remercie. Mais vous devez vous dire que c'est positif que cette relation soit terminée, mais tout ce que je viens de vivre est dur à encaisser. Donc je suis sortie histoire de penser à autre chose.
Une voix m'interpelle et me sort de mes pensées :

? : Reviens ici p'tite conne !

Sa voix me dit quelque chose, mais j'ai mal à la tête j'arrive plus à réfléchir. Il se répète de nombreuses fois puis je sens une main qui me pousse contre le mur et me colle une gifle. Une larme s'échappe de mon œil droit.

? : Pourquoi tu m'as quitté ?! On était fait pour être ensemble ! Je t'aimais comme j'avais jamais aimé personne ! dit-il en hurlant

Ah, ça y est je le reconnais. Son visage et sa dernière phrase me font dire que ça ne peut qu'être Samuel, mon ex.
Je ne trouve pas les mots pour lui répondre, je baisse la tête pour l'éviter. Il me fout les jetons.
Personne ne passe dans la rue, nous ne sommes que tous les deux, personne ne pourra venir me secourir si il se passe quelque chose, et dans mon état actuel, je ne peux rien faire. Il me pousse dans un cul de sac entre deux immeubles et enlève sa ceinture. J'ai toujours redouté ce jour, je ne le pensais pas capable de faire une chose pareille, je tremble de peur et mes larmes ruissellent sur mes joues mais je n'aie pas la force de m'enfuir, j'ai la tête qui tourne. Sans que j'ai le temps de comprendre quoi que ce soit, Samuel se retrouve au sol et quelqu'un m'attrape le bras et m'emmène à l'intérieur du hall de l'immeuble. Je ne sais pas qui c'est, je n'arrive pas à voir son visage. Ma vue se fait de plus en plus trouble et ma tête me fait de plus en plus mal. Je sens mes jambes qui tremblent et je m'écroule sur le carrelage.

Quelques minutes, heures, je ne sais pas j'ai perdu la notion du temps, mes yeux s'entrouvent. Alléluia je ne suis pas morte ! J'entends des murmures qui disent « C'est bon les gars je crois qu'elle est vivante. Comment ça tu crois, ce serait mieux d'en être sûr ! T'imagines si elle est morte ? Comment on supportera ça ?! » Il y a plusieurs personnes, je le sais car les voix ne sont pas identiques. En prenant conscience de leur inquiétude, je me force à ouvrir un peu plus mes yeux et je bouge mon bras gauche. Et mais je suis où et avec qui d'ailleurs ? Mon dieu le temps qu'il m'a fallut pour réaliser que je n'étais pas chez moi et avec une bande d'inconnus ! Qu'est ce que je vais faire maintenant, si ça se trouve c'est des tueurs en série ! Je crois qu'ils ont compris mon stress car l'un deux me dit :