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Toujours le pdv de Jeanne,
17:28

Quelle ambiance maussade. Les murs sont bleuâtres, il fait froid, très froid; et pourtant on est en été. Il-y-a pleins de gens malades autour de nous, d'ailleurs s'ils pouvaient éviter de me tousser dessus ça m'arrangerai. J'arrive devant le bureau d'accueil et m'adresse à une dame assez âgée.
-Bonsoir, excusez moi de vous déranger, je suis Jeanne Lemaire, vous avez eu mon petit ami au téléphone tout à l'heure et il semblerait que Jules Levilain se soit réveillé.
-C'est exact, oui.
-Ce serait possible d'aller le voir s'il vous plaît ?
-Désolée mais ça ne va pas être possible. Il s'est réveillé très récemment et les médecins sont en train de l'examiner. Je vous recontacterai quand vous pourrez venir le voir.
Lucas m'adresse un sourire hypocrite, l'air de dire « Tu vois, j'avais raison ».
-Très bien, merci, au revoir.
-Au revoir.
Moi : Ne dis rien s'te plaît.
Lucas : N'empêche que tu m'as pas fait confiance.
Moi : Qu'est-ce que tu comprends pas dans « ne dis rien » ?
Lucas : Pardon.

Nous sortons du bâtiment je m'asseois sur un banc. J'enfonce mon visage entre mes mains et prends de grandes inspirations. Trop de questions me traversent l'esprit. C'est vrai, pourquoi je ne lui avait pas dit ? Pourquoi je me suis emportée comme ça ? À sa place j'aurais aussi pris l'appel. Pourquoi je ne lui ai pas fait confiance ? Pourquoi je lui ai rejeté toute la faute dessus ? En réalité tout ce qui se passe est entièrement à cause de moi. Je suis la seule et unique fautive dans toute cette histoire. Comment j'ai pu réagir comme ça ?J'aurais pu me contenir, d'autant plus que c'est sa journée. Je ne suis vraiment pas un cadeau, je suis une affreuse personne. Je sens que les larmes commencent à me monter aux yeux mais j'essaie de les retenir au maximum.
-Ça va Jea-
-Ne, dis, rien.
Nous restons silencieux une bonne quinzaine de minutes, je crois que ça nous fait du bien à tous les deux. Au moins on ne se crie plus dessus et on peut se calmer chacun de notre côté. Je sens mon portable vibrer dans ma poche arrière et je le sors de cette dernière, je regarde l'heure en premier, il est 17 heures 47. Théo m'a envoyé un message, il dit que nous pouvons nous mettre en route vers l'appart'.
-Luji ?
Il relève les yeux vers moi.
-Tu veux pas qu'on bouge ? C'est pas qu'j'aime pas l'hôpital mais...
-Mais t'aimes pas quand même, il rigole
-C'est ça, je me force à rire
-Tu veux aller où ?
-J'sais pas, on va chez toi non ?
-Allez, c'est parti, au moins on aura fait l'tour d'la ville aujourd'hui.
J'esquisse un sourire. Durant le trajet on tente de commencer des discussions mais c'est sans effet. Je sens bien que c'est un peu tendu et que nous sommes mal à l'aise. Nous arrivons enfin -ce trajet m'a semblé durer une éternité- devant la porte de sa colocation, je ne sais pas pourquoi mais je commence à stresser. Et si ça ne lui plaisait pas ? Et si j'avais gâché sa journée et qu'il ne profitait même pas de sa soirée ? Je m'en voudrais tellement. Je m'apprête à toquer mais Lucas me montre ses clés, il déverrouille la porte d'entrée et mon cœur se met à battre à la chamade. Je lui attrape la main qu'il a de libre et il tourne la tête vers moi.
-J'suis désolée. Je voulais pas qu'on se dispute. Tout est de me faute je suis désolée je...
Ma voix commence à se craquer, putain Jeanne sérieusement ? C'est pas le moment !
-T'inquiètes bébé, moi aussi j'suis désolé. Allez viens par là.
Il me serre fort contre lui et et essuie mes larmes avec son pouce.
-J'préfère quand tu pleures pas quand même.
Je lui souris et lui fais signe d'ouvrir la porte. Il baisse la poignée, la porte s'entrouve, l'appartement est plongé dans le noir. J'entends des gens chuchoter -assez fort tout de même-, ils disent des trucs du genre             « Putain mec pousse toi, tu m'fais mal »,           « Mais il va nous voir là non ? », « Les gars fermez là putain il va nous entendre ! », « Ils sont là cachez vous ! » et ça me fait rire. Aussi discrets qu'un éléphant dans un bar. Je pense que Luji les a aussi entendus mais il ne laisse rien paraître. Il appuie sur l'interrupteur et la lumière s'allume. Des ballons sont accrochés partout dans la pièce et d'autres jonchent le sol.   Des gens surgissent d'un peu partout et se mettent à hurler tous ensemble.
Tout le monde ensemble : SURPRIIIIISE !
Chaps : Putain Lolo fais gaffe tu m'écrases le pied là !
Lucas explose de rire et Lorenzo lui lance au même moment un canon à confettis. Mais il lance vraiment le canon, il ne le fait pas éclater. Lucas se le prend sur la tête.
Lucas : Aïe !
? : Putain mais mec, fallait pousser sur le truc là, fallait pas VRAIMENT l'envoyer, le pauvre.
Je ne peux m'empêcher de rire, ce qui déclenche un fou rire général.
Lucas : Ah bah super ! dit-il sur le ton de la rigolade
Lorenzo : Pardon mec j'avais pas compris comment ça s'utilisait c'machin là.
Lucas : Ouais j'avais compris ça !
Théo : Allez va t'changer, on t'attend là.
Il acquiesce et Théo m'invite à les rejoindre. Je fais la bise à tout le monde puis m'assoie sur un coussin posé au sol. Chaps me dit qu'il y a encore une personne qui doit arriver et qu'après tout sera « carré ».
Sully : Jea' tu connais pas tout l'monde, si ?
Moi : Jea' ?
Sully : Ouais, Jeanne c'est trop long.
Moi : Sérieusement ? je pouffe de rire
Sully : Bah écoute, fallait bien qu't'ai un surnom aussi. J'vais t'présenter les autres.
Il se lève et fait le tour de table, il commence par me présenter Gregory qu'on appelle plus communément Yro, Axel qu'on surnomme Chaman,
Sully : Là y'a Sylvain, Sacha, Rico-
Lorenzo : Le poto Rico mamène !
Sully : Oui Jerem'. La meuf qui galoche Axel c'est Noemia, à côté de Théo c'est Marion et les deux derniers c'est Skuna et Joanna. Bonne chance pour tout retenir.
Moi : Wow, ça en fait du monde. Bah moi c'est Jeanne écoutez.
Ils me sourient tous et repartent à leurs occupations. Théo vient s'asseoir sur le pouf orange à ma gauche.
Théo : Alors, ça s'est bien passé aujourd'hui ?
Que dire ? C'était une super journée mais qui s'est gâtée en fin d'après-midi. Par ma faute en plus. Mes yeux commence à s'humidifier et ma gorge à se serrer, je tente de me l'éclaircir et prend la parole.
Moi : Franchement c'était super.
Mensonge sur mensonge.
Sully : C'est tout ?
Moi : Bah tu veux que je dise quoi ?
Sully : Bah j'sais pas, vous avez fait quoi ?
Moi : J'l'ai emmené à mon p'tit coin secret, on a mangé, on a fait la sieste, je me reprends : enfin IL a fait la sieste puis on est allés caler chez moi. Et vous ça a été du coup ?
Sully : Ouais tranquille, c'était surtout casse couilles pour gonfler les ballons mais sinon ça a été.
Moi : Cool.
Plus personne ne parle, le silence en deviendrait presque gênant. Lucas revient enfin vêtu d'une chemise à fleurs qui a l'air assez légère et d'un pantalon doré à motif d'écailles de serpent. Il s'apprête à nous rejoindre sauf que quelqu'un toque à la porte au même instant, il se dirige vers elle.
Lucas : Tom ! Ça faisait longtemps !
Tom : Ouais, joyeux anniversaire au passage !
Lucas : T'es venu tout seul ? T'as ramené ta meuf ?
Tom : Bah ouais j'suis v'nu tout seul, j'ai pas d'meuf.
Lucas : Mouais c'est ça, j'te crois pas.
Tom : Allez vas-y fais moi rentrer on en parlera plus tard.
Lucas : Ça ça veut dire qu't'as une meuf ! il le fait passer devant lui et referme la porte
Tom : Roh tu fais chier.
Le fameux « Tom » apparaît enfin dans mon champ de vision, j'ai l'impression de l'avoir déjà vu quelque part.
Il embrasse tous les invités puis quand ce fut mon tour il s'arrêta devant moi, arqua un sourcil puis se gratta l'arrière de la tête.
Tom : Bah ça pour une surprise.
Ça y est ça me revient, c'est le gars qui était venu me parler au café l'autre fois.
Moi : Le destin a vraiment voulu qu'tu t'mettes sur mon chemin.
Tom : Ça tu l'as dit.
Je me lève et lui fait la bise, les autres essaient de comprendre le pourquoi du comment on se connait.
Lucas : On peut m'expliquer ? Jeanne tu connais mon frère ?
Moi : Ouais, enfin « connaître » est un grand mot, y'a quelques semaines de ça on s'est croisés dans un café, rien de plus.
Tom : Ouais, elle s'était vénère contre une vieille conne, c'était drôle mais elle a des balls ça j'peux t'le dire.
Lucas me regarde surpris.
Moi : Donc c'est lui ton frère alors, et bah j'l'aurais pas cru si c'était pas vous qui m'l'aviez dit.
Tom : Quoi on s'ressemble pas ?
Moi : C'est pas moi qui l'ai dit.
Lucas : J'ai toujours su qu'il avait été adopté.
Tom : Gnagnagna « J'ai toujours su qu'il avait été adopté », va t'faire foutre Luji.
Lucas : Roh ça va détends toi l'minimoy j'déconne.
Lucas regarde autour de lui et semble chercher quelque chose.
Gregory : Y'a quoi le 'zin ?
Lucas : Vous avez vraiment laissé ma gow s'asseoir par terre ? Yro tu décales au sol laisse lui ta place.
Chaps : Moh c'est mignon, le grand Luji prend soin de sa copine chérie.
Lucas : Ouais c'est ça fous toi d'ma gueule toi.
Moi : Luj' t'inquiètes, j'suis sur un coussin et j'suis bien, y'a pas d'soucis laisse le où il est.
Tom : Attendez, vous êtes ensemble ?
Lucas : Ouais pourquoi ? Ça t'pose un problème ?
Tom : Doucement Luji, j'demandais juste ça comme aç.
Rico : J'en connais un qu'est jaloux !
Tom : Mais j'suis pas jaloux t'es un ouf toi, c'est la meuf à mon frère.
Lorenzo : Rah t'inquiètes petit, on est tous jaloux quand il s'agit d'ce genre de meuf.
Moi : Eh oh, j'suis là hein oubliez pas.
Lorenzo : Ouais t'inquiètes la miss on t'avais vue, tu passeras jamais inaperçue ici crois moi.
Lucas lui pique le bob qu'il avait et le met sur sa tête, il se pose à ma droite et s'adosse contre le canapé, il me tire contre lui.
Lucas : Soyez jaloux si vous voulez, mais ça restera ma miss.
Puis il pose ses lèvres contre les miennes.

Salut ! Bah du coup comme vous l'aurez compris c'était le chapitre 9 hihi ^^
Dites moi si ça vous a plu :)

Comme d'habitude n'hésitez pas à voter et commenter ça fait toujours plaisir d'avoir des retours ❤️

Sur ce je vous laisse et on se retrouve la semaine prochaine pour le chapitre 10 😊

Bisous ! <3

Poupée RusseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant